Geoffrey, marionnettiste de père en fils : une passion familiale qui fait revivre l'art traditionnel

Les marionnettes, on peut dire que Geoffrey Saumont les a dans le sang. De son arrière-grand-père, qui avait installé un théâtre de marionnettes pour attirer les clients jusque dans sa boutique, à son père, qui a repris le flambeau quelques décennies plus tard, la famille vit entourée de Polichinelle, Guignol et les autres…

Un art familial et transgénérationnel

Geoffrey Saumont est loin d'être un marionnettiste ordinaire. Le jeune homme est né dans une famille bretonne dans laquelle l'art des marionnettes s’est invité dès les années 30 : son arrière-grand-père, qui tient une galerie marchande dans le Passage de la Poste à Saint-Brieuc, crée un théâtre de marionnettes pour attirer les clients.

Un épisode familial qui restera enfoui pendant plusieurs décennies jusqu’à la découverte par le père de Geoffrey, au fond d’une malle, des fameuses marionnettes. C’est une révélation : Il commence à pratiquer cet art pour la famille et les amis puis en fait son métier à la fin des années 90. 

Une formation avec un maître napolitain

Piqué par le virus des marionnettes très tôt, Geoffrey suit son père dans ses tournées dès qu’il le peut et joue devant un public pour la première fois à 14 ans. Mais loin de se contenter d’un simple héritage, il souhaite se perfectionner et part à Naples, berceau de l’art du "Pulcinella" ("Polichinelle" en français), où il suit l’enseignement du maître Bruno Leone. "C’est un art qui se transmet de maître à élève depuis 500 ans. C’était important pour moi de me rendre là où tout a été inventé."

Une vision moderne pour un art ancestral

Respectueux de la tradition, Geoffrey souhaite également faire entrer le spectacle de marionnettes pleinement dans son époque. "Bien sûr, je fais des spectacles de Guignol à destination des enfants. Mais j’ai toujours eu envie de créer des rendez-vous pour des publics plus âgés en traitant de sujets graves mais toujours avec de l’humour."

Avec le Théâtre Sirocco, la compagnie qu’il a créée il y a quelques mois à Nantes, il propose ainsi un nouveau regard sur les marionnettes, en les ancrant dans le XXIe siècle. Loin de l'image parfois désuète que l'on peut en avoir, ses spectacles attirent aussi bien les enfants que les adultes, en jouant sur des thématiques contemporaines.

Un langage universel

Les marionnettes, c’est aussi une occasion de parcourir le monde pour Geoffrey : "On a joué en Russie, en Israël, en Angleterre, même en Afrique du Sud l’été dernier."

Même si les représentations se jouent en langue française, le spectacle s’affranchit très vite des barrières linguistiques : "C’est un jeu très visuel, avec peu de textes. Les thèmes abordés touchent tout le monde." 

La marionnette, c’est un langage universel

Geoffrey Saumont

marionnettiste

Le sens du collectif

Geoffrey évolue également au sein du collectif "Label Ville" aux côtés d’autres artistes nantais (musiciens, clowns) pour mélanger les arts et créer de nouvelles formes de spectacles. Un collectif engagé socialement : "nous animons des ateliers et donnons des représentations auprès de personnes handicapées, à l’hôpital, en prison… On emmène le théâtre ailleurs, auprès de celles et ceux qui ne peuvent pas se déplacer. C’est très important pour moi."

Un souci de l’autre qui anime Geoffrey et qui résume bien ce qu’est le spectacle de marionnettes : "Partager, donner des émotions aux petits et aux grands, sans laisser personne sur le côté." Nul doute que Polichinelle ou Guignol, animés par Geoffrey, continueront de captiver, d'émouvoir et d'émerveiller des générations entières.  

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