Le Grand Débat National : Saint-Gildas-des-Bois, au nord de Saint-Nazaire, défend ses services publics

Millefeuille administratif, pénurie de médecin, accès à internet, les habitants de Saint-Gildas-des-Bois ont soulevé des ressentis vis-à-vis de leurs services publics lors du débat de proximité organisé le 13 mars. Le sentiment d’abandon et de déshumanisation dominent.

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"Ici, c’est une ville dortoir. Il ne faut pas s’attendre à grand chose", marmonne Jordan, au seul café ouvert de Saint-Gildas-des-Bois, ce 13 mars. Le débat organisé en début de soirée, il n’ira pas, "ça ne changera pas grand chose de toute façon ", conclut-il.

A la boulangerie de cette commune de 3 700 habitants, même refrain. "A quoi bon y aller, ça ne sert à rien, tout est déjà décidé par l'Etat", affirme André, un client.

Elsy, la boulangère, n’est pas de cet avis : "On ne peut pas se plaindre et refuser de prendre part au débat lorsqu’on y est convié". Récemment installée à Saint-Gildas-des-Bois, elle trouve que sa commune manque de dynamisme, "d’un endroit pour se retrouver, d’un marché par exemple".

 

Se faire entendre


Une trentaine de personnes ont fait le déplacement pour débattre dans le cadre du Grand débat national qui prendra fin le 15 mars. Le maire, André Trillard, a déterminé le thème du soir : les services publics dans le monde rural. «"Nous ne sommes pas là pour nous plaindre, rassure-t-il. On veut se faire entendre. Il y a un manque de dialogue avec les membres de l'Etat. S’ils ont des objectifs, qu’ils nous les disent".

Longuement, les habitants ont parlé de La Poste de Saint-Gildas-des-Bois, menacée d’une réduction d'amplitude horaire. "Un service public à sauver", clame un participant. "Elle ne devrait pas chercher à être rentable à tout prix et perdre sa fonction première, regrette une autre. Aujourd’hui, c’est l‘argent avant tout et c’est dommage". Bien sûr, les habitants et André Trillard, le maire, ont également déploré le manque de médecin dans la commune. Un seul généraliste assure les rendez-vous. "Il faudrait encourager les jeunes à décrocher une bourse pour s’installer en campagne. Cette bourse existe déjà, mais elle reste méconnue et pas assez généralisée".   

"A portée d'engueulade"


Souvent dans le débat, le manque d’humanité des administrations est évoquée. "On s’y perd, on ne sait plus qui fait quoi", regrette l’un. "Le tout internet pénalise énormément de gens, comme les personnes âgées", renchérit une autre. Pour tous, le premier lien avec l'Etat, c'est la commune.

Le maire acquiesce : "On dégraisse le mammouth pour charger les collectivités et on perd notre humanité. Etre élu c’est rester à portée d’engueulade", plaisante-t-il. La foule sourit. L’ambiance est détendue. Deux heures se sont écoulées avant que chacun ne regagne son chez soi. "Il n’y a plus qu’à espérer que nous serons entendus", conclut le maire.
 
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