"Faites ce qu'il faut pour qu'il ne ressorte plus jamais", demande la sœur du meurtrier présumé de Céleste

Au second jour du procès de François Vergniaud, jugé à la cour d'assises de Loire-Atlantique, pour le meurtre de Céleste, c'est bien la récidive qui est au cœur des débats. Condamné en 2005 à 18 ans de réclusion criminelle pour viols et tentatives de viol, il avait été libéré en 2014, suite à une remise de peine. En 2020, il avait violé et tué Céleste à Nantes.

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Au second jour du procès de François Vergniaud, pour le meurtre de Céleste, une adolescente de 15 ans en aout 2020 à Nantes, la question de la récidive et du suivi judiciaire est au cœur des débats. 

La cour tente de comprendre comment cet homme de 50 ans, déjà condamné en 2005 à 18 ans de réclusion pour neuf viols et trois tentatives de viols, a-t-il pu récidiver six ans après sa sortie de prison. Il était sorti de prison en 2014 suite à une remise de peine.

François Vergniaud, barbu, taille moyenne, une calvitie naissante à l'arrière du crâne, reste prostré, le regard baissé. Il écoute son ancienne conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation, témoigner à la barre, parler de lui, un homme "ponctuel, courtois, respectueux, disponible à l’échange et soucieux de maitriser son environnement". "Une personne ayant une mauvaise estime de lui-même, en général", ajoute la conseillère.

À l'issue de sa libération, il avait respecté son suivi socio-judiciaire. Les entretiens se déroulaient tous les 15 jours en 2016, puis s'étaient espacés, une fois par trimestre en 2019.

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Maitre Pauline Loirat, avocate pour l’association "Innocence en danger", partie civile dans ce procès, dresse le portrait d’un manipulateur.

"Je retiens que monsieur Vergniaud n’a absolument aucune réflexion sur ces précédentes victimes. Il n’a aucune introspection et surtout, je retiens qu’il est très doué manifestement pour laisser croire qu’il a entamé un travail, alors que pas du tout. Il a en réalité un discours très lisse, il dit ce qu’on attend de lui, il se conforme strictement aux obligations qui lui incombent."

"Je pense que monsieur Vergniaud est un grand manipulateur. On sait qu’il est très organisé, très méticuleux, c’est ce qui ressort des traits de sa personnalité. On sait qu’il est tout à fait en capacité de prévenir quand il va être en retard, de s’organiser, de réfléchir à donner la meilleure image possible de lui. Ce sont des traits qui laissent penser à quelqu’un de manipulateur", ajoute l'avocate.

"Faites ce qu'il faut pour qu'il ne ressorte plus jamais"

Interrogé ce lundi matin, le suspect, qui a grandi dans la Vienne, décrit "une enfance heureuse, sans violence, sans abus sexuel, dans une famille catholique", entouré de trois sœurs, avec un père maçon et une mère au foyer. 

Il détaille ensuite son parcours étudiant, des études agricoles à Montmorillon puis à Angoulême, "une vie étudiante festive avec beaucoup d’amis". Puis l'armée, d’octobre 97 à juillet 98, à La Rochelle.

"C’est à ce moment que mon mal-être apparaît, suite à des déceptions amoureuses", relate François Vergniaud qui parle de "constat d’échec". Il se décrit comme anxieux, stressé par moment, ou à l’inverse "très joyeux, festif, sympa avec tout le monde, timide avec les filles".

En début d'après-midi, à la reprise de l'audience, sa plus jeune sœur est appelée à la barre. "J'attendais des réponses que je n'ai jamais eues de sa part", explique-t-elle, en pleurs. "Je ressens de la haine, de la trahison, c'est un monstre. Faites ce qu'il faut pour qu'il ne ressorte plus jamais", demande la sœur de l'accusé à la cour.

"Je n'ai rien à dire, je n'ai rien vu", explique sa mère. "Il m'écrit, je lui réponds quelques mots, mais le mal est fait. J'ai mis du temps à réaliser, je ne voulais pas y croire".

Puis c'est au tour de sa compagne de témoigner. Originaire du Gabon, la femme d'une cinquantaine d'années semble totalement désemparée. "On voulait faire notre vie ensemble, on a acheté une maison en 2018 ; on était heureux, on cultivait notre petit jardin".

"Quand j'ai appris ce qu'il avait fait, j'ai eu comme une déchirure au fond de mon âme, explique-t-elle. Le jour du viol, il était le même, il n'avait pas changé".

Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu jeudi.

Avec Olivier Caillé

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