C'est une intersyndicale regroupant quatre organisations qui a mis en ligne une pétition nationale pour réclamer un "électrochoc pour sauver l'hôpital public". A Nantes, comme ailleurs, on dénonce des moyens qui, d'années en années, ne permettent même plus de poursuivre l'existant.
Accessible sur le site de change.org, la pétition a été mise en ligne le 17 octobre 2024 à l'ouverture des discussions à l'Assemblée Nationale pour la loi de finances 2025.
Quatre syndicats, la CGT, FO, Sud et l'UNSA ont souhaité faire pression sur les débats avec cette pétition qui rappelle, s'il était besoin, le manque de moyens dont souffre le secteur de la santé en France.
"L’hôpital public et plus largement les établissements du sanitaire, du social et du médico-social qui composent notre système de santé et de protection sociale craquent de toutes parts", énonce la pétition.
Un déficit de plus de 8 millions d'euros en 2023
Un constat que l'on partage au CHU de Nantes où l'on annonce pour 2023 "un déficit de 8 336 205 € malgré deux rallonges de crédits de l’ARS de 12 et 8 millions d’euros" révèle une note de la CGT sur le budget de fonctionnement de cet équipement.
Pour Yoann Rouvière, permanent CGT au CHU de Nantes, la mauvaise pente a été prise depuis de nombreuses années.
"Il y a une activité qui augmente et, en face, un nombre de personnels qui augmente, mais pas au même rythme", précise-t-il.
Le syndicat estime qu'il faudrait entre 3 et 4% d'augmentation du budget, simplement pour prendre en compte l'inflation et maintenir l'activité actuelle.
"La charge de travail est beaucoup trop forte !"
"Mais maintenir l'existant, c'est accepter les fermetures de lits, les conditions de travail délétères, ajoute Yoann Rouvière. La médecine du travail constate que les gens sont de plus en plus exposés à des risques psycho-sociaux. La charge de travail est beaucoup trop forte !"
Sans parler, des délais d'attente pour les patients, que ce soit aux urgences ou pour les rendez-vous médicaux et chirurgicaux.
"Il faut absolument réinvestir dans le système de santé, insiste le permanent CGT. Ce qu'on dit en intersyndicale, c'est qu'il faudrait un budget qui augmente de 6 à 10 %. Il faut revenir aux principes de la Sécurité sociale énoncés par le CNR (Conseil national de la résistance), partir des besoins des gens et mettre les moyens en face et pas l'inverse."
Des départs nombreux
Dans le document que le syndicat a présenté lors d'une réunion interne sur le bilan social du CHU de Nantes, la CGT constate qu'en 2023, les départs en démission et disponibilité représentaient "quasiment la moitié des départs".
Une fuite que la direction tente de juguler en travaillant notamment à la promotion et au rayonnement de l'établissement via un nouveau logo visible depuis le mois de juillet dernier. Un investissement de 185 000 euros qui avait provoqué la colère des syndicats à l'époque.
"Il y a ce qu'on fait pour la vitrine et il y a l'arrière-boutique, grince Yoann Rouvière. Quand on a visité l'arrière-boutique, on n'a pas envie d'y rester. On a des lits qui ne sont pas ouverts faute de personnels."
La pétition en ligne de l'intersyndicale avait, ce jeudi midi, recueilli plus de 35700 signatures au niveau national.
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