Incendie de la cathédrale de Nantes : après 24h de garde à vue, le bénévole du diocèse relâché dimanche soir

Un homme a été placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire quelques heures après l'incendie de la cathédrale Saint-Pierre-Saint-Paul de Nantes, samedi 18 juillet. Il a été remis en liberté après 24h d'audition, sans aucune poursuite.

Un homme de 39 ans, Rwandais d'origine et catholique interpellé samedi, a été placé en garde à vue et auditionné, quelques heures après l'incendie de la cathédrale Saint-Pierre-Saint-Paul de Nantes. Selon Pierre Sennès, procureur de la république, il s'agirait "d'un bénévole du diocèse".

Après 24 heures de garde à vue, il a été remis en liberté ce dimanche soir 19 juillet.

Le procureur avait appelé à la plus grande prudence dès dimanche matin.. Pour lui il était hâtif et prématuré, à ce stade de l'enquête, de "tirer des conclusions" .

Après de longues heures d'audition le bénévole du diocèse a été relaché sans aucune poursuite. 

"Prudence"

L'homme, chargé de fermer la cathédrale vendredi soir, a été entendu pour "des incohérences dans son emploi du temps et pour préciser la façon dont il a fermé l'édifice", a indiqué le procureur.

"Toute interprétation qui amènerait à impliquer cet homme dans la commission des faits serait prématurée", a insisté Pierre Sennès.

En l'état de la procédure "il n'y a aucun élément qui rattache directement mon client à l'incendie dans la cathédrale", a déclaré à la presse ce dimanche après-midi Quentin Chabert, l'avocat du gardé à vue. "La présomption d'innocence et la procédure doivent être respectées", a-t-il rappelé.


Pour l'avocat du bénévole gardé à vue "il faut faire la part des choses"

S'il ne s'agissait pas d'un accident, la communauté catholique est la mieux placée pour accorder sa miséricorde

Quentin Chabert, avocat du bénévole du diocèse



"Je pense qu'il est important de relativiser la situation. Ce n'est pas parce qu'un bien est endommagé et que le politique se mêle de l'affaire qu'il faut aller trop vite. Il n'y a pas eu de vies humaines en danger. Personne n'a perdu la vie, personne n'a été blessé physiquement. C'est aussi dû au professionnalisme de ceux qui sont intervenus. C'est important de faire la part des choses", a déclaré l'avocat.

 

"Je le connais, j'ai confiance en lui"

 Selon le père Hubert Champenois, recteur de la cathédrale, "tout était en ordre" vendredi soir. "Chaque soir, avant de la fermer, une inspection très précise" est effectuée, a-t-il dit. L'homme "est un Rwandais, venu se réfugier en France il y a quelques années. Il a fait quelques démarches pour avoir ses papiers comme des centaines d'autres", a expliqué dimanche le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert Champenois.
Selon le recteur, qui le connait bien, l'homme de 39 ans est "servant d'autel"et serait le dernier à avoir quitté les lieux vendredi soir. "Je le connais depuis quatre ou cinq ans", a-t-il assuré, avant d'ajouter : "J'ai confiance en lui comme en tous les collaborateurs".

"Chaque matin la cathédrale est ouverte avec des clés qui se trouvent dans un endroit précis dans la sacristie. Le soir à 19heures en été et 18heures en hiver les quatre portes sont fermées au public. La personne se charge également d'éteindre les luminions pour qu'il n'y ait pas de menace de feu ou de transmission de feu", explique le recteur.

"Les bénévoles, une personne différente chaque jour, font également le tour du bâtiment pour vérifier que personne ne s'est introduit dans la cathédrale. la cathédrale c'est une grande famille", poursuit Hubert Champenois.

Le parquet fait son boulot. Je ne suis par surpris que des bénévoles soient auditionnés. C'est normal!

Hubert Champenois, recteur de la cathédrale de Nantes

Dimanche matin, Hubert Champenois a quitté le parvis de la cathédrale pour assister à la cébration de la messe, en la basilique Saint-Nicolas, voisine de 600 mètres, devant de nombreux fidèles rassemblés dans les étraves.


Des questions en suspens

Mais des questions se posent sur l'origine de l'incendie car "trois points de feu distincts ont été repérés à l'intérieur de la cathédrale. Entre le grand orgue, qui est sur la façade au premier étage et les autres feux, vous avez quasiment toute la distance de la cathédrale, ils sont quand même à une distance conséquente les uns des autres", avait relevé samedi le procureur.


Une enquête confiée à la police judiciaire a été ouverte pour "incendie volontaire".Le procureur a confirmé l'arrivée samedi après-midi des experts incendie du laboratoire de police scientifique et technique.
    
Toutefois, ils attendaient encore le feu vert des pompiers pour accéder à la plateforme où se trouvait le grand orgue, qui a été détruit par les flammes samedi matin. On espère le faire dans la journée", a indiqué Pierre Sennès.


3 départs de feu mais aucune trace d'effraction

Aucune hypothèse n'est, à ce jour, écartée, notamment une défaillance dans l'installation électrique. Une piste catégoriquement réfutée ce dimanche matin, chez nos confrères de France Inter, par Nicolas Toussaint qui entretient le grand orgue depuis vingt ans  : " Rien que sur le grand orgue, il y a quatre niveaux de sécurité électrique. L'accident est quasi impossible".

D'autant que l'installation, surveillée de très près, avait été vérifiée début 2020.

D'après les premières investigations menées par les enquêteurs, aucune trace d'effraction n'a été relevée sur les issues du bâtiment.
    
L'incendie qui a touché la cathédrale gothique de Nantes, déjà ravagée en 1972 par un violent feu de charpente, a causé un grand émoi samedi, plus d'un an après l'embrasement de Notre-Dame de Paris. Les sapeurs-pompiers étaient toujours sur place ce dimanche matin pour sécuriser le site. Ils ont veillé toute la nuit pour éviter toute reprise de feu. Les secours ont quitté les lieux à la mi-journée pour laisser place aux agents de la direction régionale des affaires culturelles. Le poste de commandement à été désactivé.


Le poste de commandement des secours désactivé à la mi-journée

"Les opérations sont terminées. L'incendie est éteint. Il y a eu un dispositif toute la nuit avec des rondes et des caméras thermiques pour vérifier qu'il n'y avait plus de points chauds", explique Laurent Ferlay, directeur départemental des services d'incendie et de secours de Loire-Atnatique.

"Les dernières opérations ont consisté à étayer une partie de la façade. Il fallait un report de charge pour éviter que la structure de l'édifice soit instable", ajoute Laurent Ferlay.

Dans les prochains jours les secours et les services de l'état feront un retour d'expérience afin d'améliorer si besoin les procédures.

La cathédrale restera fermée pour un long moment. Elle ne pourra rouvrir qu'après le passage d'une commission de sécurité et une remise en état du bâtiment et de l'ensemble de l'installation électrique. "Il faudra au moins un an", selon le directeur du SDISS 44.
Le parvis de la cathédrale a rouvert à la circulation ce dimanche après-midi 19 juillet.
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