La vigilance rouge aux crues est toujours de mise au nord-ouest de la Loire-Atlantique. L'eau est montée à plus de 5 mètres à Saint-Nicolas-de-Redon, et le pic pourrait atteindre un record vieux de 30 ans. Les évacuations continuent.
L'eau continue lentement de monter, ce jeudi 30 janvier, au nord de la Loire-Atlantique. La Vilaine aval est toujours en vigilance rouge aux crues, menaçant les habitants des communes de Saint-Nicolas-de-Redon, Guéméné-Penfao, Pierric, Masserac, Avessac, Fégréac, Sévérac, Guenrouet et Plessé. Le pic de la crue est attendu dans la nuit, ou au plus tard vendredi matin.
La Sarthe est maintenue en orange aux crues. Il s'agit en particulier de la rivière Sarthe aval, au sud du Mans, qui déborde, causant des inondations également.
La Loire estuaire et aval sont toujours placées en vigilance jaune pour le risque de crue.
Ce jeudi matin, Météo France a toutefois rétrogradé le Maine-et-Loire et la Mayenne en vigilance jaune aux crues, tout comme la Vendée. Dans les départements maritimes, une vigilance jaune aux vagues-submersion est maintenue.
Où en est le niveau d'eau dans les communes touchées ?
Selon la préfecture, qui a publié un bulletin ce jeudi matin, le niveau d'eau sur la station Redon, particulièrement touchée par la montée des eaux, était à 5,14 mètres à 12h30. Même s'il semble s'être stabilisé pendant la nuit, en aval, côté Loire-Atlantique, l'eau a continué de monter dans la matinée.
"Les amonts de l'Oust ayant été copieusement arrosés mercredi, la propagation de l'amont vers l'aval devrait s'observer dans les prochains jours", raconte le site gouvernemental de Vigicrue. Le pic pourrait bien dépasser les 5,35 m, le record datant de janvier 1995, il y a tout juste 30 ans.
Et la décrue n'est pas pour tout de suite : la saturation des sols, arrosés depuis des mois et des jours, et l'artificialisation des zones d'activité ne facilitent pas l'absorbtion de l'eau, causant des inondations par ruissellement, qui mettent du temps à se dissiper.
La Sèvre nantaise et la Loire (estuaire et aval) sont également toujours sous surveillance, et restent en vigilance jaune pour le risque de crue. D'autant qu'un retour de la pluie est prévu ce vendredi avec des cumuls supplémentaires de l'ordre de 3 millimètres à 5 millimètres possibles. "Les décrues annoncées seront lentes", nous confirme la préfecture.
Dans le Maine-et-Loire, sur la station de Maingué-Segré, au nord-ouest du département, le niveau de l’Oudon (en baisse) a atteint à 1,14 m à 10 h. À Angers, la station de la Basse-Chaîne devrait atteindre 4,63 m au plus haut vendredi matin, et devrait se maintenir au moins jusqu'à vendredi soir. À Montjean-sur-Loire, entre Angers et Ancenis, le niveau de la Loire continue de monter après avoir enregistré une hauteur de 3,54m à 10h ce matin. Le niveau maximal, à 3,95 m, est attendu ce vendredi 31 janvier à 12h, avec un maintien de ce niveau jusqu'à vendredi soir au moins.
Évacuation en cours à Saint-Nicolas-de-Redon
À Saint-Nicolas-de-Redon, juste au sud de la commune d'Ille-et-Vilaine, les habitants s'activent pour tenter de mettre à l'abri leurs affaires. Environ 300 personnes ont été évacuées de leur logement, et les secours continuent de mettre des personnes à l'abri depuis ce matin. L'eau a atteint les logements de plein pied, les garages, submergé les voitures. Des volontaires ont surélevé des planches de bois grâce à des parpaings et les ont placées en travers de la route, permettant aux piétons de circuler plus facilement.
Certains habitants vivant dans les étages supérieurs des immeubles ont cependant choisi de rester chez eux. "On a tout le nécessaire, les médicaments, ce qu'il faut pour manger, mais s'il n'y a plus de courant, on serait embêtés", explique André, 88 ans. Environ 200 personnes étaient toujours privées d'électricité jeudi soir en Loire-Atlantique. L'eau potable continue d'être distribuée dans le département et reste potable, indique la préfecture.
"En matière d’eau potable, pour les communes d’Avessac, Massérac, Guémené-Penfao, Pierric, Conquereuil, Derval, Marsac-sur-Don, Plessé, Séverac, Fégréac, Guenrouët et Saint-Nicolas-de-Redon, l’eau distribuée est conforme et potable."
De nombreuses interventions des secours
Depuis dimanche soir, en Loire-Atlantique, 313 interventions ont eu lieu mobilisant plus de 1078 sapeurs-pompiers, en particulier à Saint-Nicolas-de-Redon, Guémené-Penfao et Pontchteau. Les pompiers étaient encore sur le pont au petit matin, puisqu'à 7 heures, plus d'une centaine d'hommes et une centaine d'engins étaient mobilisés sur le département.
Une dizaine de communes ont activé un plan communal de sauvegarde qui permet d'évacuer préventivement la population et de leur proposer une solution d'hébergement. Dans la région de Redon, en tout, ce sont 1800 personnes qui ont été déplacées.
Les transports toujours perturbés
Le périphérique Est de Nantes est toujours fermé dans les deux sens de circulation, du fait du débordement du Gesvres. 15 routes départementales sont toujours fermées.
La ligne SNCF directe entre Savenay et Redon est encore fermée. La compagnie ferroviaire espère une reprise de la circulation vendredi 31 au matin, mais n'exclut pas la prolongation de l'interruption en fonction de l'évolution des conditions météorologiques. Des cars de substitution ont été mis en place.
Dans l'agglomération de Redon, les transports scolaires sont toujours perturbés. Ce jeudi, 22 établissements scolaires étaient toujours fermés dans les 9 communes concernées par la vigilance rouge.
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