Philippe Gillet a vécu plus de trente ans en Afrique, auprès des Pygmées et des Sahraouis. Une expérience qui lui a permis de vivre au plus près des animaux sauvages, dont il est tombé amoureux. Aujourd’hui, il héberge près de 400 animaux chez lui, en Loire-Atlantique, dont des mygales, serpents, scorpions… et deux alligators.
On le surnomme le “Indiana Jones” français. Philippe Gillet manie plus facilement les serpents que les souris d’ordinateur. Arrivé à l’âge de 7 ans en Afrique, le jeune Philippe développe une passion pour les animaux sauvages, qu’il découvre notamment lors de safaris après l’école. Obligé de rentrer en France lorsqu’il a une trentaine d’années, il continue d'œuvrer pour les animaux et devient herpétologue, c’est-à-dire spécialiste des reptiles et des amphibiens.
Aujourd’hui, Philippe Gillet a 70 ans et sa passion chevillée au corps. Il héberge près de 400 animaux dans sa maison de Couëron, en Loire-Atlantique, où se mêlent serpents, araignées, tortues, et surtout, deux alligators, appelés Alli et Gator, avec lesquels il vit en “symbiose” dans son salon. “Ils ont été achetés par un professionnel pour les revendre dans différents zoos. Ceux-là, pour moi, ils allaient mourir. Et je suis tombé amoureux. Et ça fait 23 ans qu’on vit ensemble”.
“De plus en plus d’animaux sont relâchés en liberté”, déplore Philippe. “On va se retrouver avec des nouvelles espèces invasives, potentiellement mortelles pour l’homme !”, dit-il en nous montrant une tortue capable de sectionner un doigt d’une simple morsure, et que l’on peut désormais retrouver dans le canal du Midi. Et ce n’est pas le seul animal qu’on retrouve en France. “Le scorpion que l’on a découvert à l’aéroport de Nantes (arrivé par un vol Dakar-Nantes, ndlr), j’ai pu le récupérer, car j’en ai la capacité.”
“Un lézard ou un serpent, ce n’est pas un Pokémon ! C’est pour ça que j’ai créé l’association Inf’Faune, information sur la faune, explique-t-il. La connaissance, c’est la clé !”. Philippe Gillet regrette les préjugés et les fausses croyances qui entourent ces animaux qu’il nomme les “mal-aimés”. “Sur les 1200 espèces de scorpions qu’il existe dans le monde, seule une dizaine sont mortels pour l’Homme”. Au sein de l’association, une vingtaine de bénévoles se relaient pour gérer l’animalerie. “La plupart des animaux sont des rescapés. Ils ont échappé à l’euthanasie, à la maltraitance ou sont issus de saisies effectuées par l’administration française”.
Philippe Gillet se heurte à l’administration qui lui demande de réduire le nombre de ses animaux ou de s’agrandir. Lui rêve de pouvoir ouvrir un véritable refuge. “J’ai plein de demandes de gens qui veulent se débarrasser de leurs animaux. Je pourrais en donner à des zoos, mais ils n’ont pas la capacité de les prendre”. En attendant, Philippe résiste. “Moi, je suis un ramasse-crottes, et je m’occupe de mes bébés”.
L’association a mis en place un système de financement participatif via Helloasso.
Article écrit par Marine Saint-Germain
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