"Je ne prendrai jamais ma retraite", la nouvelle vie de Jean Blaise, toujours sur le littoral Atlantique... mais loin de Nantes

Il a été le monsieur culture de la ville de Nantes pendant près de 40 ans. Il a allumé la belle endormie, redonné vie à LU, réveillé l'Estuaire, nous a fait suivre la ligne verte. L'ancien patron du Voyage à Nantes ne partira "jamais à la retraite".

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À 73 ans, il rêve toujours en grand. L'ancien patron du voyage à Nantes a passé le relais. Pourtant, comme il aime à le rappeler, Jean Blaise "ne partira jamais à la retraite."

Le "Jack Lang" de la métropole, l’ambianceur de nos bords de Loire a marqué au fer rouge la ville avec des évènements dans la rue, dans un style jamais vu.

Célébré, contesté, jalousé. Jean Blaise tire sa révérence le 1ᵉʳ janvier prochain. La fin d’une ère, le début d’une autre, celle de Sophie Lévy, ancienne directrice du musée des Arts, nommée à la tête du Voyage à Nantes. 

"C'est l'heure de l'arrêt de l'activité à Nantes", en quelques mots, Jean Blaise nous annonce que pour la suite de son œuvre, il faudra songer à aller voir ailleurs. Des projets ? Oui, il y en a toujours. Il évoque un parcours artistique dans une forêt girondine, proche d'un site d'Ariane, à Saint-Médard-en-Jalles, entre Bordeaux et Lacanau. "Une ville où j'ai commencé à bosser", précise-t-il. Voilà donc la boucle bouclée.

Avec toujours cette envie de donner un grand coup de fouet et de redynamiser un lieu. "Voilà, comprendre cette ville et puis essayer de la montrer à travers le regard des artistes, à travers l'interprétation des artistes. C'est ce que je vais faire là-bas aussi", confirme Jean Blaise. 

Jean Blaise, l'atout maître de Jean-Marc Ayrault

L’histoire de Jean Blaise est intimement liée à celle de Jean-Marc Ayrault, élu maire de Nantes, pour la première fois, en 1989.

Pour relancer sa ville, en pleine crise sociale après la fermeture des chantiers navals, l'élu socialiste veut donner une toute autre image de Nantes et, pour cela, il va se servir de la Culture. 

Il fera alors appel à Jean Blaise, trentenaire, trop à l'étroit dans les maisons de la culture et qui imagine faire sortir la culture dans la rue. Dans les années 80 puis 90, une nouvelle scène alternative émerge dans la cité des Ducs avec pour emblème, la compagnie Royal de Luxe. Et la ville sage de s'encanailler avec ces artistes de rue déjantés et leurs machines délirantes lors de parades géantes, populaires et gratuites.

Des Allumés au Voyage à Nantes

Que ce soit sur des friches industrielles ou dans des lieux insolites, les propositions de Jean Blaise se succèdent à travers des rendez-vous marquants. On retiendra les festivals Traffics, Fin de siècle et surtout les Allumés, qui fera venir à Nantes la culture d’autres grandes villes du monde.

Jean Blaise, c’est aussi la transformation de l'ancienne usine de biscuits LU, proche de la gare, en Scène nationale. Au passage à l'an 2000, le site accueillera aussi le grenier du Siècle où les visiteurs du LU pourront venir déposer 12 000 objets personnels qui doivent rester enferme jusqu’en 2100.

Puis, ce sera, en 2007, le lancement de la biennale d'art contemporain Estuaire entre Nantes et Saint-Nazaire

Un parcours itinérant pour découvrir des œuvres de grands artistes comme la maison dans la Loire, à Couëron ou le serpent d'océan à Saint-Brevin-les-Pins. Des installations qui aujourd'hui font partie intégrante du paysage.

Le reportage de Denis Leroy, Anne Degrange et Sophie Boismain

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Reportage : Jean Blaise et la culture à Nantes ©France Télévisions/D. Leroy/A.Degrange/S. Boismain

Jean Blaise part, alors qu'il est toujours mis en examen, notamment pour un recel de favoritisme, atteinte à la liberté d'accès au marché, lié à la création du carrousel des mondes marins. "Je dis que je ne suis pas coupable. Si, je suis coupable, parce que j'ai signé une commande sans savoir qu'il n'y avait pas eu d'appel d'offre. Point ! On n'a pas détourné d'argent", se défend l'ancien directeur artistique du Voyage à Nantes.

Alors responsable, mais pas coupable ? "Je vais sans doute être déclaré coupable, mais il n'y a pas eu d'argent, il n'y a pas eu de corruption, on a fait notre boulot, c'est tout, on a fait notre travail".

Jean Blaise est l'invité de Dimanche en Politique, à voir ce dimanche 6 octobre à 11 h 05 et dès maintenant sur France.tv

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