"Je ne suis pas prêt à revenir à la voiture", en ville, le vélo fait de l'ombre au véhicule individuel

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De plus en plus de citadins remplacent la voiture par le vélo. Particulièrement appréciés des familles, les vélos cargos électriques permettent de transporter des enfants en toute sécurité. Exemple ici à à Nantes (Loire-Atlantique).
Enquête de région - Famille Zéro Voiture - Juliette Poirier et Vincent Raynal ©France Télévisions

La voiture individuelle a le blues : moins cher, plus écologique, le vélo convainc de plus en plus d'usagers. A Nantes, il n'est plus rare de croiser des vélos cargo électriques sur les pistes cyclables. Certaines familles ont même choisi de renoncer complètement à leur voiture, et de se déplacer uniquement en deux-roues.

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C’est un engin qui ne passe pas inaperçu sur les pistes cyclables. Tout en longueur, le vélo cargo électrique ravit tous les citadins pressés, et surtout les familles. Ecologique, économique… de plus en plus de familles font le choix de la mobilité douce et disent même adieu à leur voiture pour se déplacer uniquement à vélo, électrique ou non.

Croisée à Nantes à l’heure de pointe, Sonia Boury pédale direction l’école de ses deux filles, installées confortablement à l’avant du vélo, dans une cale. "Je l’utilise à la fois pour emmener mes enfants à l’école et dans le domaine professionnel en journée, pour aller faire des devis chez les clients par exemple", explique la Nantaise, qui travaille dans une entreprise de plomberie avec son mari.

Une balade agréable, qui permet d’éviter les bouchons et les grèves de transport. Un moyen de faire des économies, aussi, pour cette mère de famille. "Je pense économiser au moins 100 euros par mois au minimum sur mes déplacements. Un vélo ça charge à l’électricité et les frais sont quand même plus bas que pour une voiture", sourit t-elle.

Les ventes de vélos électriques ont augmenté de 12% en 2022

Dans les magasins spécialisés, les vélos cargos, modulables avec un porte-bagage XXL, aussi appelés long-tail, ou longue-traîne, se vendent comme des petits-pains. "C’est un peu comme une voiture mais c’est plus grand et on peut y mettre deux enfants en plus du pilote, donc on peut déjà circuler à trois sur ce vélo, un peu comme une petite voiture classique ou un monospace, c’est un vélo pour la famille", assure Thierry Garel, vendeur et gérant de l’entreprise Bovélo située à Nantes.

Le prix aussi peut s’approcher de celui d’une voiture d’occasion : pour un vélo de ce type, neuf, il faut compter entre 3 000 et 10 000 euros, pour les modèles haut de gamme. Pour les rendre plus accessibles, les acheteurs peuvent recevoir jusqu'à mille euros d'aide de la part de l'Etat lorsqu'ils s'offrent un vélo électrique. Une aide financière qui booste le marché. En 2022, les ventes de vélos électriques ont augmenté de 12% en France. 

Un investissement vite rentabilisé pour la famille Rebeyrat, qui s’est même débarrassée de sa voiture thermique. Installée dans le quartier Doulon à Nantes avec deux de ses quatre enfants, désormais la famille se déplace uniquement à vélo.

"Le plus pénible c’est le vent, là oui je me maudis"

"Ça demande une petite organisation, surtout s’il pleut", glisse Aurélie Rebeyrat, professeure d’anglais. "Il faut toujours avoir une sacoche de libre, on a deux sacoches, une pour chaque discipline sportive, et y a aussi les sacoches pour le travail" précise l’enseignante.

Déplacements professionnels, activités, rendez-vous aux quatre coins de la ville, par tous les temps, elle et son mari effectuent jusqu’à 30 km chacun à vélo par jour. "Le plus pénible c’est le vent, là oui je me maudis", avoue son mari Benoît, qui se surprend parfois à rêver de redécouvrir, pour un instant, le confort d’une voiture.

"Je me dis tiens une belle voiture avec un petit intérieur cuir, la radio, ça pourrait être sympa quand même… Mais non je ne suis pas prêt à revenir à la voiture" assure le cycliste. Une autre façon de se déplacer, qui invite aussi à repenser son rapport au temps. 

Je flâne, je prends le temps, je ne suis pas derrière une voiture à attendre systématiquement.

Benoit Rebeyrat

Cycliste

"C’est presque un réflexe de prendre le vélo"

Les filles du couple, qui vivent encore à la maison, ont elles aussi adopté ce mode de transport sans regrets. "Ce n’est pas trop une contrainte parce qu’on a été éduquées comme ça et a toujours vécu comme ça", explique Ninon. "C’est presque un réflexe de prendre le vélo, marcher ou prendre les transports en commun pour se déplacer, c’est logique pour nous" précise la lycéenne.

Plus économique, le vélo a aussi une vertu écologique. Cette famille, qui a renoncé à prendre l’avion pour alléger son bilan carbone, a aussi choisi ce mode de déplacement pour rester "cohérents". "On se déplace soit en bateau, soit en bus, en car ou en train, là c’est un vrai engagement militant parce que tout le monde le sait, le train coûte plus cher que l’avion", avance Aurélie.

200 euros à l'année

Se débarrasser de sa voiture reste un pari gagnant pour cette famille qui réalise 95% d’économies chaque année depuis qu’elle a investi dans des vélos. En comptant les frais d’achat, l’assurance, l’essence et les réparations, les Rebeyrat déboursaient 4 000 euros par an pour la voiture.

Leurs quatre vélos, eux, ne leur coûtent que 200 euros à l’année. "Pour l’usage qu’on en faisait, ce n'’était vraiment pas rentable. Il n’y a plus cette espèce d’épée de Damoclès au-dessus de nos têtes où on se dit oh là là il y a le voyant rouge qui s’allume, combien ça va me coûter… Avec le vélo on est tranquilles, on a des rustines ça va", conclut la cycliste engagée.

L’esprit léger, bien décidée à poursuivre ses efforts, la famille Rebeyrat compte bien continuer à pédaler encore quelques milliers de kilomètres sur les pistes cyclables nantaises.

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