L'exposition Hyper sensible a attiré près de 60 000 personnes en un mois d'ouverture, c'est l'un des meilleurs résultats pour une exposition du Musée d'Arts de Nantes. Un succès qui ne se dément pas et qui est encore visible tout l'été, jusqu'au 3 septembre.
Voilà une drôle d'expo ! Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle déstabilise, on ne sait plus distinguer le vrai du faux. Il suffit d'être un peu joueur pour se faire passer pour une œuvre parmi les œuvres dans cette exposition. L'hyperréalisme brouille les repères et a même joué quelques tours aux visiteurs et aux agents de sécurité et de prévention du musée.
Françoise Boucq, agente de prévention et de sécurité au Musée, explique : "Le public nous prend souvent pour des statues parce que nous ne sommes pas toujours en mouvement. En étant statique, les gens veulent nous prendre en photo et pensent qu'on fait partie de l'exposition."
Et c'est peut-être ça qui fait d'Hyper sensible le plus gros succès de toute l'histoire du musée. Nous faire réagir, forcément, face à ces faux doubles.
Pour Sophie Lévy, directrice et conservatrice du Musée d'Arts de Nantes : "On peut ne jamais vouloir venir au musée ou ne pas aimer les musées et être néanmoins profondément touché par cette exposition et on peut être au contraire un spécialiste très pointu et vivre quelque chose d'unique dans cette exposition, finalement, il y a une dimension universelle."
Ici, tout est faux, mais semble incroyablement vrai, on croit parfois capter un souffle, un mouvement, l'imagination s'emballe notamment face à ces sculptures des nouveaux-nés.
Des sculptures si réalistes que le public ne peut rester insensible...
"Je ressens un certain malaise et puis un sentiment d'étrangeté aussi, on dirait presque qu'ils viennent de naître (...) Je trouve ça hyper touchant, hyper sensible."
"On a presque envie de les prendre pour les tenir, ils sont tout petits."
Certains vous diront probablement que c'est à peine de l'art, mais on est ici bien au-delà du moulage ou d'un musée type Grévin. Le travail sur la peau et les expressions est sidérant. Personne ne peut rester de marbre face à Camille du Canadien Even Penny.
"La particularité de cette œuvre, c'est qu'elle est faite en silicone avec l'adjonction de pigments et de petites touches de couleurs. Puis des cheveux pour les sourcils, les cils et les dreadlocks", nous explique Salomé Van Eynde, la chargée des expositions au Musée d'Arts de Nantes.
Et en vous promenant dans les allées, ne croyez pas qu'il y a du laisser-aller dans l'entretien du musée. Les herbes folles sont, elles aussi, des trompe-l'œil plus vrais qu'en pleine nature.
L'expo Hyper sensible est à voir jusqu'au 3 septembre 2023 au Musée d'Arts de Nantes.