"La partie, on est en train de la jouer", après le placement en liquidation judiciaire de leur club, les handballeuses des Neptunes veulent se battre

Elles ont repris l'entraînement le 5 août après une semaine de congés, les handballeuses nantaises sont encore sous le choc de la nouvelle du placement en liquidation judiciaire de leur club. Le 31 juillet, le groupe immobilier Réalités, actionnaire principal des Neptunes, annonçait son désengagement.

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Le 5 août, salle Mangin Beaulieu à Nantes, les joueuses et le staff des Neptunes se retrouvent pour reprendre l'entraînement après une semaine de congés. C'est finalement une séance de thérapie collective qui aura lieu. Tout le monde pleure, chacun exprime ce qu'il ressent depuis que le 31 juillet, l'actionnaire principal du club, le groupe immobilier Réalités, leur a annoncés lors d'une visioconférence de 15 minutes qu'il se désengageait. 

À 18h30, les médias sont conviés à assister à la fin du deuxième entraînement de la journée. On voit quelques sourires sur certains visages, mais lorsque les joueuses et les entraîneurs prennent la parole, plus question de rire. 

"Depuis 4 jours, on ne sait pas où on est, explique l'entraîneur des Neptunes Camille Comte. Ce matin, on était tous en pleurs. Pour l'instant, on essaye juste de sortir de cette tristesse qui nous anime". Arrivé en juillet dernier, l'ex-entraîneur de Besançon et de Bourg-de-Péage Drôme handball en a gros sur le cœur. "Tout a été fait de manière sale. Qu'une entreprise arrête de financer du sport parce qu'elle est en diffculté, on le comprend parfaitement, mais la façon dont ça s'est passé, ça, on ne le comprend pas. C'est un manque de respect".

Un point de vue que partage Orlane Ahanda, plus ancienne du club. "On n'était même pas toutes ensemble quand on l'a appris. Il a fallu trouver un créneau pendant nos vacances, sachant que certaines joueuses n'étaient même pas en France. On l'a su derrière nos téléphones et après on nous a dit "bonnes vacances". C'est dur." 

Se concentrer sur l'aspect sportif

Reste que les joueuses sont toutes là, et à en voir leurs visages fatigués, elles ne se sont pas économisées pendant l'entraînement.

"On essaie vraiment de se concentrer sur le handball, positive Kalidiatou Niakaté, sur ce qu'on peut faire bouger. Parce que pour l'instant, l'avenir est un peu flou pour tout le monde". Alors que la saison reprend le 14 septembre prochain, le temps est compté pour les joueuses.

Troisième du championnat de première division la saison dernière, le club espère repartir en deuxième division. Alors les questions se mutiplient.

Est-ce qu'on va retrouver un club ? Est-ce qu'on reste ? Est-ce qu'on ne reste pas ? Qu'est-ce qui va se passer si on reste ? Qu'est-ce qui va se passer si on décide de ne pas rester ? On ne sait pas, c'est plein de questions qu'on se pose et c'est des décisions qu'on doit prendre en quelques jours.

Kalidiatou Niakaté

Handballeuse

Positif, c'est également le message de l'entraîneur adjoint des Neptunes, Gaël Robert : "Lors de la séance de ce soir, on a vu des jeunes femmes qui ont envie de remettre le pied à l’étrier. On pensait que ça allait être plus compliqué. Elles y mettent toute l’envie, toute l’énergie pour la suite qui sera ici ou ailleurs. Les réponses, on ne les a pas encore, on n’en est pas à ce stade. Elles font leur boulot, nous aussi, pour essayer de préparer les corps et les têtes à ce qui va suivre."

"S'il y en a qui entendent mon appel, parlons-nous !"

Concernant l'avenir, Camille Comte ajoute qu'il n'est pas en mesure de prendre des décisions, mais qu'il est "heureux d'entendre qu'à Nantes, il y a une volonté que le handball féminin perdure." 

Depuis le 31 juillet, le président du club, Pascal Gentil, ne ménage pas ses efforts. Partenaires publics, privés, il multiplie les coups de téléphone pour décrocher des rendez-vous et des engagements sur une future collaboration financière.

"Tous les jours, ça avance, nous affirme-t-il. La partie, on est en train de la jouer. J'ai rencontré un partenaire privé cet après-midi, ça s'est très bien passé. Mon sujet, c'est comment j'arrive à atteindre les autres. S'il y en a qui m'entendent, appelez-moi et parlons-nous."

Prochaine échéance : le 12 août. Pascal Gentil doit rencontrer la fédération française de handball. Il espère obtenir un délai supplémentaire pour trouver des solutions à la situation des Neptunes, dont le club s'appelle désormais le NHF, pour Nantes Handball Féminin. 

Devant l'urgence de la situation, le club lance un appel à financement via une cagnotte en ligne.

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