Le député Andy Kerbrat interpellé avec de la drogue. Entre appels à la démission et soutiens en demi-teinte, les réactions politiques

Après qu'il a été interpellé en flagrant délit d'achat de drogue, le député LFI nantais Andy Kerbrat a reconnu les faits et s'est excusé auprès de ses électeurs, de son entourage, et de sa famille politique. Mais son exemplarité de député est pointée du doigt par ses opposants politiques.

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Les faits se sont déroulés jeudi 17 octobre dans le 18ème arrondissement de Paris. le député LFI de 34 ans, Andy Kerbrat, réélu dans la 2e circonscription de Loire-Atlantique, a été contrôlé en possession de stupéfiants.

D'après les informations du journal Valeurs actuelles, à l'origine de ces révélations, Andy Kerbrat était en possession de 1,35 g de 3-MMC, une drogue de synthèse très en vogue dans les milieux festifs, et "dont les propriétés sont similaires aux amphétamines".

Dans son camp politique, peu de réactions publiques. Mais on met en valeur l'importance de la cause de la lutte contre les addictions. A droite en revanche, les réactions fusent. Certains en appellent déjà à sa démission.

Andy Kerbrat n' a pas été placé en garde à vue mais il devrait être convoqué dans le cadre d'une ordonnance pénale.

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Appels à la démission

À droite, les réactions ont fusé, fustigeants le député LFI.

Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, s'est exprimé en milieu de journée ce mardi 22 octobre sur le réseau social X. Le sénateur LR de la Vendée demande ne mâche pas ses mots. Il demande à Andy Kerbrat de "tirer les conséquences de ses actes".

Il n’est pas tolérable de voir un député de la République acheter des drogues de synthèse à un dealer de rue.

Bruno Retailleau

Ministre de l'Intérieur

Même son de cloche du côté de la sénatrice LR de Loire-Atlantique Laurence Garnier, devenue la secrétaire d’État à la consommation dans le gouvernement de Michel Barnier.

Elle appelle Andy Kerbrat à "se démettre de son mandat".

Guillaume Richard, conseiller municipal  et responsable métropolitain Horizon de Nantes s'affiche lui aussi pour une démission d'Andy Kerbrat. Voire que son parti politique lui impose une démission.

Andy Kerbrat a avoué avoir acheté de la drogue à un mineur dans le métro à Paris. Il doit démissionner.

Guillaume Richard

Elu Horizon à la ville de Nantes

Et il le critique notamment sur ses fragilités psychologiques : "Je pense que s'il a des fragilités psychologiques, il aurait été bien de s'en rendre compte avant les élections pour en faire part aux électeurs, pour qu'ils puissent faire le choix en conséquence".

Avant de faire part des combats politiques de son parti :

"A Horizon, nous défendons le fait qu'il faut s'attaquer à la question de la consommation de drogue pour s'attaquer au trafic et de fait pour agir sur l'insécurité qui mine littéralement le moral des Nantais."

Et je crois que quand on est politique, on n'est évidemment pas au-dessus des lois, mais on doit être en tous les cas exemplaire. Donc si un politique, aujourd'hui, consomme de la drogue, je crois qu'il doit démissionner. Et à défaut, il faut que le groupe politique dans lequel il est ait les moyens de lui imposer cette démission."

Combattre les addictions

À gauche de l'échiquier politique, les réactions se sont faites plus mesurées, et plus discrètes. Et recentrent le sujet sur l'importance du combat contre les addictions.

Marie Vitoux , élue  EELV à la ville de Nantes, ose les mots 'courage' et 'soutien' à Andy Kerbrat : "Je ne souhaite pas commenter une situation qui est personnelle et qui relève de la santé d'Andy Kerbrat." 

Je lui souhaite du courage face à cette adiction et du soutien dans le processus complexe de rétablissement qui s'ouvre.

Marie Vitoux

Elue EELV à la ville de Nantes


Idem du côté d'Elise Leboucher, députée LFI de la 4ème circonscription de la Sarthe.
"Mon collègue Andy Kerbrat a écrit un communiqué où il exprime son problème d’addiction.
Addiction qui touche nombre de personnes de tout âge et de tout milieu.
L’addiction (de tous produits) est un vrai problème de santé publique qui nécessite des moyens de prévention et de soins. Les pouvoirs publics ne peuvent pas regarder ce problème qu’avec l’angle judiciaire. Les personnes concernées par une addiction ont besoin de soutien."

Quant au député LFI-NUPES de la 8ᵉ circonscription de Loire-Atlantique, Matthias Tavel, contacté également, il nous a confié regretter avoir appris les faits par la presse. Et il insiste lui aussi sur l'importance d'une politique de la lutte contre les addictions.

"J'ai découvert cette information par la presse. Je la déplore. Andy Kerbrat reconnaît les faits et engage un parcours de soins."

Je souhaite que la justice comme notre système de santé puissent faire leur travail sereinement concernant Andy comme l’ensemble des personnes souffrant d'addictions.

Matthias Tavel

Député LFI de la 8ème circonscription de Loire-Atlantique

Dans son communiqué, Andy Kerbrat, qui ne souhaite pour l'instant pas s'exprimer publiquement, a, lui aussi, fait allusion à la fuite dans la presse.

"Mon entourage proche, mon équipe parlementaire ainsi que ma famille politique ont malheureusement appris les faits par des « révélations » par le journal d'extrême-droite Valeurs actuelles avant que je puisse les en informer directement.

Cela interroge une nouvelle fois sur la porosité entre des sources policières et les médias d'extrême-droite."

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