La bataille pour le second tour des Législatives est lancée. La rédaction et Emmanuel Faure proposent un nouveau débat citoyen ce mercredi 15 juin à 17h50.
France 3 donne la parole aux électrices et électeurs et aux candidates et candidats pour débattre sur les sujets qui préoccupent les habitants.
Trier ses déchets, prendre les transports en commun ou le vélo ou encore choisir des ampoules basse consommation : chacun et chacune fait ce qu'il peut au quotidien pour limiter son empreinte écologique et se préoccupe de son cadre de vie.
Comment limiter cet impact à grande échelle dans le domaine de l'industrie, l'agriculture et dans nos modes de vie en général ?
En Pays de la Loire les sujets sont nombreux : le projet d'agrandissement de l'aéroport Nantes Atlantique, les éoliennes, la pollution de la terre, de l'eau, les nuisances sonores, les sites Seveso...
La question de l'environnement
Une qualité de l'air dégradée ce 15 juin en Pays de la Loire. Pire encore autour du lac de Grandlieu dans le sud Loire et jeudi ce sera au tour de l'agglomération nazairienne. Evidemment ceci est lié à l'épisode de fortes chaleurs que nous connaissons.
Plus globalement, si nous regardons du côté de la ressource en eau, 11% des cours d'eau seulement ont une qualité satisfaisante.
Des chiffres qui interpellent Xavier Métay, coordinateur régional France Nature Environnement en duplex d'Angers.
"Malgré les politiques mises en place ces 10 dernières années, on n'arrive pas à obtenir une bonne qualité. La question que nos associations se posent c'est : quand va-t-on enfin passer la vitesse supérieure pour pouvoir agir efficacement que la qualité de nos ressources en eau, impactées par l'industrie, l'agriculture et nos modes de vie".
Pour Arash Saeidi, (NUPES), candidat sur la 1ère circonscription de Maine-et-Loire "il faut prendre la mesure des choses, accompagner les industriels, ou les agriculteurs. Ce n'est pas de dire demain on arrête tout et vous vous débrouillez",
"c'est dire plutôt : fixer un objectif, et pas à 20 ans; fixer un objectif à 3, 4, 5 ans", notamment aux agriculteurs.
Il faut arrêter de dire aux gens si on n'agit pas après-demain, c'est mort
Arash SaeidiNUPES
François Gernigon, (Ensemble), également candidat sur la 1ère circonscription de Maine-et-Loire, préfère répondre en parlant du domaine de l'industrie "qui peut être polluante" et notamment évoque les Zones d'Activité économique.
"Aujourd'hui on regarde un périmètre" pour y faire des "études environnementales qui concernent les zones humides qu'il faut préserver, et les études "4 saison" sur la flore et la faune. Il y a des contrôles faits comme ça toute l'année pour faire un inventaire très précis et pouvoir les préserver".
"Les nappes phréatiques existent, à partir du moment où on commence à apporter des solutions sur la perméabilisation des sols, on permet d'améliorer la qualité et la quantité de nos nappes phréatiques"
Joseph Gaudin est apiculteur à Grez-en-Bouère, où les terres agricoles ont été impactées depuis quelques années par Aprochim, qui traite des transformateurs contenant du pyralène, un produit très dangereux qui s'est répandu dans la nature.
"La pollution d'Aprochim a été révélée en 2011, elle perdure aujourd'hui. Si tout avait été fait correctement, ça n'aurait pas du arriver", estime l'apiculteur.
"Il faut changer de braquet on ne peut pas continuer comme avant, répond Arash Saeidi, il faut arrêter d'artificialiser et développer l'activité économique sur des friches existantes".
"En 2050, c'est zéro artificialisation des sols, poursuit François Gernigon, après avoir fait un schéma d'aménagement d'une zone, il y a les préconisations vis à vis des entreprises qui viennent s'installer".
Aujourd'hui il y a un regard très sévère sur l'utilisation des sols, par exemple, une plateforme ne va plus s'étaler à l'horizontal mais à la verticale
François GernigonEnsemble
"Il faut que les services de l'Etat soient beaucoup plus sévères avec des sanctions qui soient à la hauteur des enjeux", selon le candidat Ensemble.
La question du cadre de vie
Les Pays de la Loire produisent 7% des émissions de gaz à effet de serre en France, alors que notre région n'occupe que 6% du territoire.
Peut-on faire mieux, si oui, comment ?
"Par rapport au territoire et par rapport à ce qui a déjà été fait ou par rapport à ce qu'on pourrait faire de mieux, on a le sujet de la mobilité et des transports, et l'industrie explique Sophie Errante, députée sortante Ensemble sur la 10e circonscription de Loire-Atlantique, on est aussi un territoire où il y a beaucoup de transports, beaucoup d'industrie, la mobilité est un enjeu et aujourd'hui elle est surtout automobile"
"On a aujourd'hui un petit sujet sur les heures de pointe, où cela mériterait d'accélérer les cadencements des trains TER", poursuit l'élue.
Concernant la voiture, "on a une dépendance surtout quand on fait des jonctions transversales". Quelles solutions ? Celle du covoiturage, bien sûr, "d'abord pour des économies d'énergies mais des économies financières aussi" mais également sur l'impact que cela pourrait avoir sur notre cadre de vie".
Pour Bruno Cailleteau (NUPES-LFI), candidat sur la 10ème circonscription de Loire-Atlantique, "c'est une vraie difficulté les questions de mobilité mais je pense qu'il faut avoir une approche beaucoup plus globale".
"Il y a une vraie problématique en terme d'émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements, et aux déplacements automobiles", "derrière tout ça il y a la question de l'habitat qui est posée parce que si les gens se déplacent c'est le plus souvent parce qu'ils n'ont pas les moyens de résider au plus près de leur lieu de travail".
La question du climat inquiète bien entendu Esther Le Cordier, étudiante, et citoyenne pour le climat en duplex de Nantes.
Elle questionne Sophie Errante sur ses votes concernant les néonicotinoïdes net le glyphosate.
"J'ai eu la chance de travailler sur ces questions de la santé environnementale sur l'histoire de la betterave (et donc des néonicotinoïdes) et sur l'histoire du glyphosate, explique la députée.
L'utilisation des néonicotinoïdes doit empêcher la "jaunisse" de la betterave. et selon elle, empêche "d'arrêter une production en France pour importer un sucre produit avec du glyphosate".
"On a un besoin aujourd'hui de cette production là donc on ne pouvait pas la stopper", poursuit Sophie Errante.
La 10ème circonscription de Loire-Atlantique englobe le vignoble nantais, soit 6 730 hectares.
Par rapport à la pollution, à l'air ambiant, "bien sûr qu'il y a des inquiétudes" dit Bruno Cailleteau qui a rencontré des viticulteurs et des salariés qui travaillent dans les exploitations mais aussi des habitants proches des cultures.
"Il y a des règles à revoir lorsque les vignes sont traitées mais c'est valable pour tout milieu agricole par rapport à la proximité des habitations".
Paolo Ferreira, président du COCETA, revient sur les nuisances liées aux avions à proximité de l'aéroport de Nantes-Atlantique. Il habite Rezé Trentemoult.
"Estimez-vous que la loi protège en matière d'aménagement du territoire ? Est-ce que les priorités sont bien fixées au bon endroit" demande -t-il aux deux candidats.
"Une consultation a été menée, nous avons rencontré les associations après la décision" de ne pas construire d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes argumente Sophie Errante. "Moi je pense que Nantes ne peut pas se passer d'un aéroport, maintenant lequel, pour quoi faire ? J'aimerais qu'il y ait un vrai pôle multimodal".
Il doit y avoir un vrai dialogue et là c'est à nous de l'exiger auprès de l'Etat
Sophie ErranteDéputée sortante
Bruno Cailleteau estime qu'il faut "réduire et essayer de contenir le développement du trafic aérien parce qu'il est notable", "Cela passe notamment par le développement du transport ferroviaire".
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Retrouvez tous les résultats et les réactions à l'issue de ce second tour des Législatives 2022 dimanche 19 juin à partir de 19 heures sur France 3 Pays de la Loire et sur pdl.france3.fr.