Le décret concernant 126 communes du littoral français relatif à leurs obligations face au risque de l'érosion de leur littoral, a été publié au Journal Officiel. Dans les Pays de la Loire, six communes sont concernées. Cinq en Loire-Atlantique, une en Vendée.
126 communes françaises auront obligation de s'adapter à l'érosion de leur littoral. Montée du niveau de la mer, érosion du trait de côte, pression humaine rendent nécessaire de prévoir le futur de ces communes à 30 ans et plus loin encore à 100 ans.
Dans les Pays de la Loire, Assérac, La Baule-Escoublac, Pornichet Saint-Brévin-les-Pins, Saint-Nazaire pour la Loire-Atlantique et la Tranche-sur-Mer pour la Vendée figurent parmi les 126.
Toutes ont été identifiées par l'État et sollicitées pour avancer sur cette épineuse question. Comment vivre à l'avenir avec la mer qui redessiner le contour des communes ? Et donc la possibilité d'y vivre.
Une clarification de l'État
À Saint-Brévin-les-Pins, les élus ont répondu favorablement à la demande de l'État, "Le conseil municipal a affirmé sa volonté politique sur cette question par un vote unanime en janvier dernier", se réjouit Yannick Morez le maire de la commune.
Saint-Brévin-les-Pins ne figure pas parmi les communes les plus menacées. La commune serait plutôt victime de l'ensablement du côté de l'Océan, c'est au nord de la commune que les choses sont compliquées. "La mer attaque le mur de défense, les épis destinés à casser les vagues doivent être entretenus. Et si la mer monte, l'estuaire de la Loire montera aussi, mettant en péril des établissements comme l'Institut Médico-social".
Yannick Morez voit dans ce classement nombre d'avantages, "nous avons un PPRL (plan prévention des risques littoraux), nous devons respecter la loi Littoral, la loi SRU, nous devrons respecter le zéro artificialisation nette, comment ferons-nous si nous devons exproprier, déplacer, quelles seront les aides de l'État, les compensations ?". Ce classement apparait donc comme une clarification de l'État sur ces sujets sensibles.
À La Baule-Escoublac, le maire Franck Louvrier a bien compris l'intérêt du classement : "c'est un souhait de notre part de faire partie des communes devant prendre en compte le recul du trait de côte, quand tant d'autres font tout pour ne pas y être". Avec sa "plus belle plage d'Europe et son remblai" La Baule ne pouvait rester à l'écart de cette démarche nouvelle.
Un sujet de solidarité nationale
À Saint-Nazaire et Pornichet, le conseil de la Carene avait adopté à l'unanimité l’inscription des Communes de Saint-Nazaire et de Pornichet sur la liste des communes exposées au recul du trait de côte dans le cadre du Décret d’application de la loi climat et résilience.
Pour David Samzun son président :
"Cette inscription répond à une attente, celle pour la collectivité de bénéficier des outils et des dispositifs pour accompagner le recul du trait de côte comme un droit de préemption spécifique ou des dérogations à la "loi Littoral" sous certaines conditions. Car les collectivités ne peuvent pas gérer seules le changement climatique. Ce sujet est un sujet de solidarité nationale qui doit prendre toute sa part, notamment pour les habitantes et les habitants directement concernés. Il s’agit néanmoins d’une première étape car des questions concrètes persistent comme le droit à l’indemnisation en cas de repli, par exemple".
L'État a identifié 864 communes le long du littoral français et seulement 126 ont manifesté leur intérêt pour avancer avec efficacité sur la nécessaire adaptation de leur géographie. La loi Climat et Résilience de 2021 prévoit de nouvelles dispositions pour les communes face à la montée du niveau de la mer, au risque de submersion marine durant les tempêtes.
Les communes inscrites sur la liste devront cartographier le risque de recul du littoral à 30 et 100 ans. L'État participera à hauteur de 80% à ces travaux de cartographie des zones à risques. Une révision du nombre des communes inscrites interviendra dans 9 ans, avant si de nouvelles communes en font la demande.
Interdiction de construire
Dans les zones exposées à l'horizon de 30 ans, les nouvelles constructions seront interdites, mais avec des exceptions pour l'extension de bâtiments existants ou l'installation de services publics et de nouvelles activités économiques nécessitant la "proximité immédiate" de la mer. Les zones à l'horizon 100 ans restent constructibles, avec à terme une obligation de démolition quand la menace se rapprochera.