"M’occuper de mon frère, c’est devenu normal”. Gabin, 17 ans, a grandi auprès d’un grand frère lourdement handicapé

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Gabin, 17 ans, vit près de Nantes avec sa mère et son grand-frère Tino, 19 ans, né avec un lourd handicap psychomoteur. Très vite, il a su qu’il devrait s’en occuper et qu’il n’aurait pas la même insouciance que ses copains. ©Atlantic Television by Mstream

Gabin, 17 ans, vit près de Nantes avec sa mère et son grand-frère Tino, 19 ans, né avec un lourd handicap psychomoteur. Très vite, il a su qu’il devrait s’en occuper et qu’il n’aurait pas la même insouciance que ses copains.

La réalité des frères et sœurs confrontés au handicap

Gabin, mais aussi Mila, Laëtitia, Léa, Franck ou Stéphane, ont tous en commun d’avoir grandi auprès d’un frère ou d’une sœur nés avec un lourd handicap psychomoteur. Tous témoignent dans le poignant documentaire "Jusqu’à s’oublier", réalisé par Stéphane Kazadi.

Il met en lumière la difficulté des fratries, les grandes oubliées, de s’épanouir dans un environnement familial centré sur le handicap.

Gabin avait six ans quand il a compris que Tino, son grand frère de trois ans son aîné, n’était pas comme les autres.

"Quand mes parents venaient me chercher à l’école, il restait assis au fond de sa poussette quand les autres frères et sœurs couraient, criaient, riaient autour de nous". Et comme les enfants ne sont pas tendres entre eux, Gabin a subi des moqueries de la part de ses camarades, liées au handicap de son frère.

Le poids du quotidien entre émotions et responsabilités

À cela s’ajoute, à l’époque, le divorce de ses parents. Il s’est alors réfugié dans le silence avec, parfois, un sentiment de colère, voire de haine envers ce frère différent qui l’empêche de jouer avec lui ou d’aller en vacances comme les autres.

Mais l’amour est plus fort que tout entre ces deux-là. Gabin préfère assumer plutôt que fuir. Animé par cette envie d’aider les autres, il prend le rôle de grand frère pour s’occuper de Tino et ainsi soulager ses parents "pour qu’ils soufflent un peu" glisse-t-il. "M’occuper de mon frère, c’est devenu normal, c’est mon quotidien”.

L'amour comme moteur

L’adolescent a, par la force des choses, rapidement gagné en maturité et appris à canaliser ses émotions, à en parler, d’abord à ses parents, puis à ses amis.

Depuis tout petit, j’ai en moi ce besoin d’aider les autres

Gabin

Gabin rêve de devenir pompier de Paris. Il sait que pour assouvir ce rêve, il devra, dans un futur proche, s’éloigner de son frère.

Je ne suis pas à l’aise avec cette idée de m’éloigner de Tino. Mais je sais qu’il finira un jour ou l’autre dans un centre, car mes parents ne pourront pas l’assumer du fait de leur âge et moi, je ne pourrai pas l’assumer du fait de ma vie. Je dois m’y préparer, mais je ferai en sorte qu’il soit bien entouré. J’irai le voir et je le prendrai sous mon aile”.

Libérer la parole des oubliés

Le documentaire “Jusqu’à s’oublier” a permis de libérer la parole de ses frères et sœurs souvent oubliés. “Je trouve ça excellent que les fratries puissent dire ce qu’elles ressentent, car souvent, on pense aux parents, mais les frères et sœurs aussi souffrent et ça m’a fait du bien d’en parler”. Souligne Gabin.

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