A Nantes, le défilé de ce lundi 1er mai a réuni 75 000 personnes selon les syndicats, 17 500 personnes selon la police. L'une des manifestations les plus importantes de ces derniers mois. Un cortège émaillé par des nombreux incidents et de violences.
C'est désormais une habitude à Nantes. À chaque manifestation contre la réforme des retraites, des affrontements éclatent entre des manifestants et les forces de l'ordre. Ce lundi 1er mai, le défilé a été émaillé par de nombreux heurts, dans un climat électrique.
Des centaines de Blacks blocs ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes ou de grenades de désencerclement.
Voitures brûlées, vitrines brisées
D'autres heurts se sont aussi produits au niveau de la préfecture. L'accès au parking souterrain du Conseil départemental, a lui été la cible d'un début d'incendie. "des actes inacceptables, d'une grande violence", juge Michel Ménard, son président. "Ils ont fortement dégradé l'Hôtel du département. Il est tout simplement inadmissible qu'une minorité de personnes discréditent cette mobilisation du 1er mai, organisée à l'appel de l'intersyndicale", poursuit-il.
Deux SUV de marque BMW stationnés non loin du château ont été incendiés. Les vitrines de plusieurs magasins en centre-ville ont été brisées par des jets de pavés. Des poubelles ont aussi été incendiées. Le centre-ville de Nantes avait pourtant été placé sous haute protection policière.
Devant tous ces dégâts et cette violence, la maire socialiste, Johanna Rolland condamne ces actes. "Ils portent préjudice à la lutte menée pacifiquement depuis plus de trois mois par des centaines de milliers de Français et de Françaises, contre cette réforme des retraites injuste et brutale, contre la surdité du gouvernement et de l'exécutif ".
Quatre blessés dont un grièvement à la main
Selon la préfecture et le parquet, quatre manifestants ont été blessés, dont un grièvement à une main. Les circonstances n'ont pas été précisées. Tous les blessés ont été hospitalisés au CHU de Nantes.
Par ailleurs, "24 policiers et gendarmes ont été blessés", selon Renaud Gaudeul, le procureur de la République de Nantes. En fin d'après-midi, 29 personnes avaient été interpelées pour des faits " de violences volontaires, détention illicite de produits incendiaires, dégradations volontaires avec le visage dissimulé, participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations ", précise le procureur de la République.
Dans le Maine-et-Loire, à Angers, plus de 8 000 personnes ont manifesté ce lundi selon la police. Les forces de l'ordre ont également essuyé des tirs de projectiles et d'engins incendiaires par des manifestants, selon la préfecture. Les portes vitrées de la mairie d'Angers ont été dégradées " à coup de barre de fer". Des commerces et du mobilier urbain ont aussi été vandalisés. Plusieurs personnes ont été interpellées.
Elodie SOULARD avec l'AFP
