Mathieu Kassovitz comparaissait au tribunal correctionnel de Paris jeudi 23 mai. Il était jugé pour un tweet adressé à des policiers nantais venus saisir de la drogue à l'hôpital Saint Jacques. L'acteur les avait traité de "bande de bâtards"
"Bande de bâtards. 7g !!! 24 policiers !!!!! Vous êtes une belle bande de bon à rien @Police nationale". Voilà ce que Mathieu Kassovitz a tweeté le 24 décembre 2017. Le réalisateur de "La haine" voulait dénoncer une opération antidrogue à l'hôpital psychiatrique de Nantes.Les policiers nantais visés n'ont pas apprécié et ont porté plainte. Dix sept d'entre eux s'étaient portés partie civile et réclamaient 3 000 euros de dommages et intérêts chacun. Jeudi 23 mai, le tribunal correctionnel de Paris examinait les faits et devait dire si les termes utilisés constituaient une "injure publique".
Pour le procureur : "une injure sans aucun doute"
Ce que l'acteur considère comme une "simple raillerie" est au contraire"une insulte inutile" selon le préfet Eric Morvan, directeur général de la police nationale, qui avait apporté son soutien aux policiers au moments des faits. Al'audience, le procureur a estimé qu'il s'agissait d'une injure "sans aucun doute" et qu'elle devait être condamnée sans préciser la durée de la peine.
Pour Kassovitz, "bande de batards n'est pas une insulte"
A la barre Mathieu Kassovitz s'est dit désolé de la "susceptibilité" des policiers et il a indiqué qu'il ne voulait pas les "blesser""J'ai été éduqué dans la rue. Pour moi bande de bâtards, ce n'est pas une insulte. Je l'utilise aussi pour mes amis"
L'acteur, connu selon son avocat pour "ses persiflages", a prétendu respecter la police. "Avec mes amis, on se bat pour que les jeunes respectent la police, mais pour ça, il faut que les policiers respectent les jeunes."
Le Président du tribunal lui a alors demandé s'il maintiendrait son tweet aujourd'hui. "Oui absolument mais maintenant j'utiliserais un terme plus léger" lui a répondu l'acteur qui a indiqué avoir fermé ses comptes sur les réseaux sociaux il y a quinze jours parce que selon lui, "son point de vue n'a plus d'intérêt".
Pour les policiers, c'est une "invective grossière et violente"
Les avocats défendant les policiers ne partageaient pas cette opinion. Pour eux, le terme "bâtard" est "une invective grossière et violente" à l'encontre d'agents de terrain confrontés à la "violence sans aucune retenue".La justice prononcera son jugement le 19 septembre prochain.