Quelles sont les positions des 30 députés des Pays de la Loire sur les motions de censure contre le gouvernement Barnier? Avant le vote, plusieurs d'entre-eux se sont exprimés dans des communiqués, des interviews ou sur les réseaux sociaux pour expliquer leur position.
Ils représentent 30 voix sur les 574 députés en mesure de voter ou non la censure du gouvernement Barnier.
Plusieurs députés des Pays de la Loire se sont exprimés dans les jours précédents, pour indiquer leur position et l'expliquer.
Le vote des élus Nouveau Front Populaire : pour la censure
De manière attendue, les députés du Nouveau Front Populaire, dont la motion devait être examinée en premier avant celle du RN et ses alliés ciottistes, voteront la censure.
Ainsi, Julie Laernoës, députée écologiste élue dans la 4e circonscription de la Loire-Atlantique, écrit que "l'apaisement, la stabilité et la réussite de notre pays ne peuvent pas passer par le maintien d'un gouvernement illégitime, qui poursuit des politiques qu'une large majorité de nos concitoyen.nes ont rejetées".
C'est ce gouvernement illégitime qui crée de l'instabilité. N'inversons pas les rôles. Je voterai cet après-midi, aux côtés de mes collègues du #NouveauFrontPopulaire, la motion de censure.#MichelBarnier pic.twitter.com/i1sX7n7FwX
— Julie Laernoes (@laernoes) December 4, 2024
Dans la Sarthe, Elise Leboucher, députée LFI de la 4e circonscription, déclarait dans Ouest France : "On assiste à une fin de règne de la Macronie et de Michel Barnier et son gouvernement. Si ce dernier tombait tout de suite, il n’y a que deux options pour moi : Lucie Castets doit être nommée ou bien Emmanuel Macron doit démissionner. »
De même, Ségolène Amiot, députée LFI élue dans la 3e circonscription de la Loire-Atlantique, indique voter "contre Barnier, son gouvernement, leur budget austéritaire et le monde pourri qu'ils nous proposent"
Contre Barnier, son gouvernement, leur budget austéritaire et le monde pourri qu'ils nous proposent, je vote la #motiondecensure.
— Ségolène AMIOT 🔻🐝🏳️🌈 (@SegoleneAmiot) December 4, 2024
Ensuite, il faudra que M Macron admette le résultat des urnes, et qu'il s'en aille.#MacronDemission #DirectAN pic.twitter.com/5vQA2oB9d3
Autre député LFI, Matthias Tavel, élu dans la 8e circonscription de la Loire-Atlantique, écrit vouloir mettre fin au "budget d'austérité et à l'inaction industrielle de ce gouvernement illégitime".
Ce mercredi soir sera votée la motion de censure qui fera tomber le gouvernement Barnier.
— Matthias Tavel (@MatthiasTavel) December 4, 2024
Pour mettre fin au budget d'austérité et à l'inaction industrielle de ce gouvernement illégitime, je vote la #MotionDeCensure. pic.twitter.com/O43EszB4O1
Plus surprenant, le post de Guillaume Garot, député NFP de la première circonscription de la Mayenne, semble laisser planer le doute sur sa position : "Plutôt que de vous tourner vers le RN, prenez le chemin du dialogue et du compromis", écrit-il en s'adressant directement à Michel Barnier.
« Mr le 1er Ministre, vous avez présenté un budget injuste qui fait peser l’effort de redressement sur les malades, l’hôpital, les Ehpad, sans mettre à contribution ceux qui ont les moyens »
— Guillaume GAROT (@guillaumegarot) December 3, 2024
Plutôt que de vous tourner vers le RN, prenez le chemin du dialogue et du compromis !⤵️ https://t.co/JtqzQC1PBI
Le vote des députés macronistes
De leur côté, les députés Ensemble pour la République annoncent clairement leur volonté de conserver le même gouvernement et le premier ministre choisi par Emmanuel Macron.
"Je ne voterai pas la censure du gouvernement, fidèle à l’engagement que je tiens auprès de mes électeurs pour apporter de la stabilité financière, économique et institutionnelle. En particulier pour continuer à répondre aux attentes des travailleurs, entreprises et du monde agricole", écrit Pierre Henriet, élu dans la 5e circonscription de Vendée.
Dans la Sarthe, la députée Julie Delpech met en garde dans un communiqué contre les hausses d'impôt qui accompagneraient la chute du gouvernement Barnier, indiquant que "rejeter le budget reviendrait à abandonner les Français".
🗞 Retrouvez mon communiqué de presse suite au 49-3 et au dépôt des motions de censure 👇 pic.twitter.com/LyNnba4BIZ
— Julie Delpech (@juliedelpech72) December 3, 2024
Avec gravité, Denis Masseglia, député de la 5e circonscription du Maine-et-Loire dénonce "une alliance populiste et contre-nature" dont les Français "seront les premières victimes".
Nous vivons un moment d’une gravité inédite. Une alliance populiste et contre-nature se joue en ce moment même dans notre pays.
— Denis Masséglia (@denis_Masseglia) December 2, 2024
Cette censure, les Français en seront les 1ères victimes. https://t.co/4eqsSY4Mmf
La droite unie contre la censure
Elue dans la 7e circonscription de la Loire-Atlantique, Sandrine Josso reprend la formule du président du groupe Les Démocrates : "un choix se pose à l'ensemble des responsables politiques : choisir entre les calculs politiciens et l'intérêt général".
"Aujourd’hui, chacun se retrouve face à ses responsabilités, et un choix se pose à l’ensemble des responsables politiques : choisir entre les calculs politiciens et l’intérêt général".
— Les Démocrates (@DeputesDem) December 2, 2024
Retrouvez le communiqué cosigné par @MFesneau, Président du groupe Les Démocrates. pic.twitter.com/rbC8LT8uqL
En Vendée, Béatrice Bellamy, députée Horizons de la 2e circoncription, déclare dans un communiqué qu'elle ne soutiendra pas "l’union des irresponsables et des inconséquents. Notre pays ne peut se permettre une vacance gouvernementale, une absence de budget et une crise qui serait à la fois politique, économique et financière."
Député Renaissance élu dans la 3e circonscription de Vendée, Stéphane Buchou, annonce que lui non plus, ne votera pas la censure, malgré les désaccords qu'il a pu avoir avec le gouvernement de Michel Barnier. "En ce qui me concerne, et sans la moindre hésitation, je fais le choix de l'intérêt général", écrit-il.
« En responsabilité, je ne voterai pas la censure du Gouvernement Barnier »
— Stéphane Buchou (@StephaneBuchou) December 4, 2024
Retrouvez ci-dessous mon communiqué de presse. pic.twitter.com/6CEscz9SgG
De son côté, Sophie Errante, députée de la 10e circonscription de la Loire-Atlantique, non inscrite après avoir quitté le parti Ensemble pour la République, déclare qu'une censure ferait porter aux plus fragiles et aux plus précaires "les conséquences dramatiques d’un dialogue rompu. Je choisis de concentrer mon énergie sur des propositions concrètes et réalistes", précise-t-elle dans un communiqué.
La crainte de l'instabilité
Dans la 4e circonscription du Maine-et-Loire, Laëtitia Saint-Paul, députée Horizons, déclare de son côté vouloir exercer ses fonctions efficacement, et " l’instabilité à Paris complique l’aboutissement des projets locaux. Le téléphone risque de sonner dans le vide : plus de ministre, plus de cabinet et donc plus d’interlocuteur."
Ex députée Renaissance, Stella Dupont, élue dans la 2e circonscription du Maine-et-Loire, appelle à "une alliance de programme regroupant les députés de la gauche responsable - sociale-démocrate, socialiste, écologiste, communiste - les centristes, jusqu’à la droite républicaine."
L'adoption d'une motion de censure contre un gouvernement ne s'est produit qu'une seule fois sous la Ve République, entraînant la démission du gouvernement Pompidou le 4 octobre 1962. Les 64 autres motions de censure déposées avaient toutes été rejetées.