Depuis une semaine, ils prenaient rendez-vous mais ne se présentaient pas. Des militants ont dévoilé le pot aux roses ce samedi en matin en se présentant à la Société Générale de Nantes et Angers, déguisés en lapins. Ils dénoncent l'implication de la banque dans un projet de gaz de schiste.
Ils étaient 25 ce samedi matin, relate sur son compte Twitter le Groupe d'Intervention des Grenouilles Non Violentes. 25, déguisés en lapins, devant une banque à Nantes. La même opération s'est déroulée aussi à Angers, avec 15 lapins, et dans la plupart des grandes villes françaises.
A Angers, les forces de l'ordre ont du intervenir pour les faire sortir. Les "lapins" attendaient "que le directeur de l’agence s’engage personnellement à se positionner sur ce projet de gaz de schiste".
Ces militant-e-s se sont présenté-e-s à la banque pour interpeller ses dirigeant-e-s et informer ses salarié-e-s et client-e-s sur les risques climatiques que fait peser l’activité de Société Générale. Cette action vient conclure une semaine de mobilisation, au cours de laquelle des citoyen-ne-s ont massivement pris rendez-vous dans les agences Société Générale de différentes villes de France puis “ posé des lapins” aux conseiller-ère-s, symbolisant ainsi leur refus de rejoindre une banque qui finance les énergies fossiles à travers le monde.
nous ont-ils fait savoir par communiqué.
Et le groupe ne manque pas d'imagination. Pour prévenir de leur action, ils ont envoyé non pas des invitations, mais des carottes !
Les militant·e·s ne manquent pas d'imagination : une carotte en guise d'invitation presse pour l'action de ce matin qui vise à remettre le #ClimatAlAgenda de @SocieteGenerale et dire #StopRioGrandeLNG @OuestFrance https://t.co/XPOlzQWLKb
— ANV-COP21 (@AnvCop21) 10 mars 2018
Les militants (regroupés en plusieurs associations) espèrent faire prendre conscience du financement immoral de la banque aux énergies fossiles. En cause particulièrement, le projet de terminal d’exportation de gaz de schiste Rio Grande LNG et de gazoduc Rio Bravo au Texas.
La fronde vient en fait des Etats-Unis et ne date pas d'hier. En mai 2017 déjà, Libération publiait un papier racontant le combat des Amérindiens contre les banques françaises BNP Paribas et la Société générale. On peut y lire : "BNP Paribas joue depuis août 2015 un rôle de conseiller financier dans le projet de Texas LNG. Et la Société générale, en association avec le cabinet Macquarie Capital, a récemment pris la place de la banque japonaise Sumitomo Mitsui dans le projet Rio Grande LNG."
En plus des dommages environnementaux considérables, ce projet entraînerait une détérioration de sites à l'importance historique et archéologique pour les autochtones, notamment parce que des vestiges sont encore présentes sur place.
L'agence nantaise de la Société Générale étant fermée au moment de l'écriture de cet article, nous n'avons pas pu recueillir leur version des faits et leur commentaire sur cette affaire.