Nantes. Le duo électropop Videoclub en pleines Euphories

Des millions de vues sur YouToube, des concerts à guichets fermés et un premier album signé chez une majeur : en deux ans, le duo nantais Videoclub s'est imposé dans le paysage musical avec une électropop taillée dans les années 80. Branchez les platines...

Ils ont à peine vingt ans, autant dire toute la vie devant eux. Et ils la croquent cette vie, à pleines dents. Eux, c'est Adèle et Matthieu du groupe Videoclub. Il y a deux ans, ils lançaient leur projet musical et postaient leur premier clip sur Youtube, Amour plastique. Bingo : le clip enregistre des millions de vues, 59 à ce jour, et très rapidement naît l'envie d'un album. Il vient de sortir.  En pleine période de covid, il y a comme de l'euphorie dans l'air.

Euphories, c'est justement le nom de cet album. Treize titres nourris aux années 80, une époque que le duo n'a bien évidemment pas connu mais dont ils apprécient fortement la culture. Pas de nostalgie pour autant, plutôt une base musicale et visuelle pour s'adresser aux jeunes de leur génération. Et ça matche ! 

Au saut du lit ou presque mais pas en pyjama, nous avons retrouvé Adèle en visio pour une interview que voici...

Depuis deux ans, vous explosez les compteurs sur Youtube avec plusieurs millions de vues sur vos clips. Vous avez été surpris ?

Adèle. Oui complètement. On savait avec Matthieu qu'on ne partait pas de rien, on avait diffusé notre premier clip sur ma chaine YouTube où j'ai commencé à faire des vidéos à 13 ans. J'avais donc une assez grande communauté. Mais de là à ce que ça prenne une telle ampleur et que le musique devienne aussi virale en si peu de temps, là on ne s'y attendait pas du tout. Ça a été super excitant et en même temps un peu angoissant. Tout de suite, il y a eu beaucoup d'attente autour de nous alors que c'était notre première musique.

Comment peut-on expliquer ce succès selon toi Adèle ? 

Adèle. Dans le succès, il y a toujours quelque chose qu'on ne peut expliquer, qui est une question de sensation, de feeling. Après, il y a quelque chose qui revient assez souvent au-delà de l'artistique. On est tous les deux jeunes, on a 19 ans, on renvoie un peu l'image du jeune couple parfait. Je pense que lorsqu'on est jeune, et même peut être quand on est vieux, on a besoin de s'identifier. On a suscité beaucoup d'identification, de fantasme aussi dans le sens de l'amour parfait. Et puis les années 80 reviennent à la mode en ce moment, que ce soit dans la musique avec des groupes comme The Weeknd, dans le vestimentaire ou l'imagerie. Tout ça fait que c'est devenu assez viral.

Comment fait-on, quand on a 19 ans, pour garder la tête froide, les idées claires et continuer et être créatifs ?

Adèle.  C'est une bonne question, d'autant plus que c'est assez difficile avec cette période. Je sais que Matthieu a beaucoup moins de mal que moi pour créer parce qu'il a l'habitude d'être enfermé dans sa chambre. De mon côté, je puise énormément dans mon quotidien et dans ce que je vis pour créer et donc forcément, quand on s'est retrouvé en confinement à ne plus voir personne, c'est devenu plus difficile pour moi, surtout qu'on voyait sur internet énormément d'artistes qui revendiquaient une surproductivité, c'était un peu oppressant. Maintenant, pour garder la tête froide, ce qui est capital, c'est l'environnement dans lequel on est. Ce qui a fait notre force pour cet album, c'est que malgré le succès, malgré les approches de grosses maisons de disques et les propositions de contrat assez chouettes, on a voulu conserver notre manière de créer, notre environnement...

Vous habitez toujours sur Nantes ?

Adèle.  Oui, on y a notre famille, nos amis, c'est capital. Les gens qui partent un peu en vrille sont ceux qui se laissent complètement happés par l'industrie.

Je suppose que l'entourrage professsionnel est également primordial ? 

Adèle. Oui, grâce au succès d'Amour Plastique, on a eu énormément de contacts, on a fait énormément de rencontres, des personnes avec qui on se sentait en confiance, d'autres moins. À la base, il y a la création, ce qui sort de ta tête et de ton coeur. Il y a aussi toute une partie plus collective qui représente 40 ou 50% du travail. C'est donc capital d'être entouré de gens bienveillants, surtout à notre âge où on n'a pas forcément l'expérience de ce métier. 

Adèle, tu t'occupes principalement des paroles...

Adèle. Ça dépend mais c'est vrai qu'avec Matthieu nous sommes assez complémentaires. Matthieu est beaucoup plus calé en production, moi je suis un peu plus textes et mélodies voix.

Chanter en français était pour toi, pour vous, une évidence ?

Adèle. Oui, surtout quand on commence la musique, c'est plus simple d'utiliser notre langue, c'est celle qu'on essaie de manier le mieux possible. Et puis on s'est rendu compte très vite, avec Amour Plastique, que ça faisait partie de notre charme et que ça nous avait permis de prendre à l'étranger. Si on avait chanté en anglais, je ne pense pas que ça aurait pris de la même manière. 

Qu'aimes-tu raconter dans les chansons ? Des histoires d'amour mais encore...

Adèle. Dans ce premier album, on s'est effectivement beaucoup inspiré de notre histoire qui est notre premier amour donc forcément avec de grandes émotions, de grandes sensations.

La première des euphories ?

Adèle. Oui exactement, la première des euphories. Ensuite, on a beaucoup puisé dans notre quotidien. Lorsqu'on a 19 ans, on vit beaucoup de choses intenses, les premiers concerts, les amitiés, la sortie de l'adolescence..., et on avait besoin de mettre tout ça en chanson.

Euphories est le nom de votre premier album et d'une de vos chansons. Pourquoi Euphories ? C'est un peu tranchant avec la période que nous vivons actuellement non ?

Adèle. Oui, mais cette chanson et ce nom d'album Euphories existaient déjà avant l'épidémie. On n'y a pas pensé au départ mais ça appuie aussi notre manière de consommer et de faire de la musique. En ce moment, j'écoute énormément de musiques regarde énormément de films de séries parce que j'ai besoin de m'évader, de penser à autre chose. Et c'est la meilleure chose que je puisse souhaiter à notre musique, permettre à des gens de s'évader, de sortir de leur quotidien, surtout de ce quotidien-là qui est particulièrement maussade. 

Après les clips et les concerts, ce premier album marque une nouvelle étape. Comment s'est-il imposé ?

Adèle. Quand on a sorti Amour plastique, on a été contacté par plein de maisons de disque, on a signé un contrat de distribution avec une major, Sony Music. C'est une chance énorme. On a une super équipe. Donc, dans le contrat qu'ils nous proposaient, il y avait un album. Nous, on avait déjà fait pas mal de musiques et donc forcément c'était un beau challenge. La sortie de l'album a été retardée à cause du covid mais le voilà... On a beaucoup travaillé dessus, on voulait que ce soit parfait.

On sent bien évidemment les influences des années 80 dans vos chansons mais pas seulement. Les mélodies, la musique, l'univers... ont quelque chose de très contemporain.

Adèle. Oui, forcément avec le nom et l'image du groupe, pas mal de gens font une fixette sur le côté années 80 et effectivement on a beaucoup d'inspirations venant de cette époque. Mais on a aussi une façon de faire qui est assez moderne, on a énormément de références actuelles.

Justement, quelles sont ces références actuelles

Adèle. J'écoute énormément de choses, du rap, Dinos par exemple dont je suis complètement fan, Jul et en même temps des artistes plus indés tels que Mac DeMarco, Tame Impala, Chromatics...

Références eighties obligent, l'album est sorti en vinyle. As-tu toi-même une platine vinyle ?

Adèle. Oui, j'ai une platine dans ma chambre. Avec Matthieu, on est un peu geeks. On a des lecteurs cassette, Matthieu a un téléviseur cathodique sur lequel on a regardé une VHS de Titanic. Pour en revenir au vinyle, oui il redevient de plus en plus à la mode, il a quelque chose de plus sexy dans l'objet.

Vous annoncez un concert le 24 mars au Trianon et une tournée dans toute la France. Vous restez optimistes pour la suite ? 

Adèle. Oui, je pense que malheureusement ça va être compliqué...

14/ À quoi ressemblent le quotidien de Videoclub avec cette sortie d'album ?

Adèle. On est à Nantes en ce moment avec beaucoup d'appels en visio sur Zoom, d'échanges de mails et de coups de fil. Quand on est à Paris, on enchaine les médias parfois en réel. C'est quand même plus sympa en réel. Mais en visio c'est pas mal non plus, tu peux te lever au dernier moment pour l'interview et rester en pyjama. Par exemple, là, vous ne savez pas si je suis en pyjama ou en jean...

Merci Adèle. Propos recueillis via zoom le 18 février 2021

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