Nantes : les livreurs en lutte durcissent le ton face à municipalité et reçoivent des soutiens politiques et syndicaux

Nouvelle mobilisation du collectif des livreurs nantais en lutte ce jeudi 15 avril. Ils ont organisé une conférence de presse en plein centre-ville de Nantes, au carré Feydeau. Ils dénoncent le silence de la mairie qui leur interdit toujours de rouler en centre-ville en scooter traditionnel.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"On aide les entreprises dans cette période de COVID et nous on nous enfonce", assène un des portes-paroles du Collectif Livreurs Nantais en Lutte.

Réunis ce jeudi autour des cinq porte-paroles assis à une table sous une banderole où il est inscrit "Stop à l'esclavage !", plusieurs dizaines de chauffeurs-livreurs écoutent les explications de leurs camarades, casqués, et groupés entre deux courses.

Abdoula rappelle que depuis l'arrêté de la mairie de Nantes interdisant les scooters à moteur thermique dans les zone piétonnes du centre-ville à partir de 11h30, ses collègues sont lourdement pénalisés.

 

"On a perdu patience"

Les livreurs ne peuvent plus prendre de nombreuses courses, faute de temps car ils doivent stationner leurs scooters dans les zones piétonnes concernées.

Malgré l'assurance municipale d'une trêve des amendes, ils continuent d'être verbalisés, au minimum d'un montant de 135 euros, affirment plusieurs d'entre eux.

"On a perdu patience, il faut que la mairie réagisse" explique Abdoula.

Les livreurs ont fait une liste de propositions à la municipalité confrontée à de nombreuses plaintes de riverains et de commerçants excédés par le bruit des engins et la géne occasionnée dans les secteurs piétonniers.

Le collectif des livreurs nantais en lutte demande de pouvoir accéder aus secteurs interdits au moins entre 11h et 14h ou "au pire entre 18h et 22h" explique Abdoula.

Il demande également des aires de stationnements supplémentaires pour pouvoir garer leurs scooters et finir leur livraison à pied.

"Silence radio depuis le 8 avril (date de la reunion avec la mairie de Nantes, NDLR)" assure le porte-parole des livreurs.

Abdoula, un des porte-paroles du collectif des livreurs nantais en lutte © Vincent Calcagni

"C'est la mairie qui nous empêche de travailler"

Leur première cible ne devrait-elle plutôt pas être les plateformes de livraison qui les emploient dans des conditions sociales souvent déplorables ?

Driss , un autre livreur assis à la table des porte-paroles de cette conférence de presse, prend la parole.

"On ne se trompe pas de cible : on est exploité par les plate-formes mais c'est la mairie qui nous empêche de travailler" détaille Driss.

La mairie, ils sont complices de notre esclavage

- Driss, membre du Collectif des livreurs nantais en Lutte -

Driss, un livreur membre du collectif dénonce l'inaction de la mairie de Nantes © Vincent Calcagni

Egalement présents à cette conférence de presse des représentants des partis politiques de gauche et des syndicats qui ont signés un communiqué commun demandant à la mairie de Nantes "de prendre en considération les propositions des livreurs"

Parmi les signataires La France Insoumise, Lutte Ouvrière, le NPA, Nantes en Commun, Ensemble !, l'Union Communiste Libertaire.

Et au niveau des syndicats, la CGT et Solidaires de Loire-Atlantique.

Pour Fabien Laidin de la CGT de Nantes présent sur les lieux "il y a un combat à mener sur le statut et la rémunération de ces livreurs".

Egalement présent Damien Jeannard, le président du Syndicat des Coursiers Autonomes de Loire-Atlantique (SCALA), qui assure mener "les mêmes revendications que les livreurs nantais en lutte".

"On voudrait faire reconnaitre le statut d'auto-entrepreneurs pour ces livreurs, ce qui responsabiliserait les plate-formes pour qu'ile puissent les équiper en matériel adéquat" explique-t-il.

 

"Pas complice des plateformes"

La mairie de Nantes assure que "des réponses concrètes seront apportées le plus vite possible".

Thibaud Guiné, conseiller municipal en charge des contrats de proximité est en charge du dossier.

C'est lui qui a reçu une délégation de livreurs nantais le 8 avril dernier en mairie.

"Je ne me sens absolument pas complice des plateformes" explique l'élu "je dirais même qu'on subit le comportement scandaleux des plateformes envers les livreurs".

Sur l'arrêté municipal interdisant l'accès aux scooters thermiques dans le secteur piétonnier du centre-ville, Thibaut Guiné rappelle qu"on est tenu de respecter la réglementation dans ce secteur et de faire notre rôle de tranquillité publique".

Le conseiller municipal nantais se retranche derrière la réglementation pour assumer "sur les horaires ce n'est pas possible" de bouger.

Mais il explique réfléchir à la question du local demandé par les livreurs et appelle surtout à un peu de patience le temps d'avoir des "remontées de terrain".

"On attend aussi d'avoir le détail du protocole de reprises d'activités", détaille Thibaud Guiné et promet une décision "la plus juste possible dans les semaines qui viennent".

De son côté, le collectif des livreurs nantais en lutte se dit prêt à un mouvement de grève à la journée pour appuyer ses revendications.

"On n'a pas le choix" estime Abdoula, " on va décider quand avec mes frêres du collectif".

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information
en direct

Salon de l'Agriculture 2025. "C'est une fierté !" Le Limousin en force à Paris

regarder