Le manque d'effectif est à nouveau au centre d'un mouvement social au sein du Centre Hospitalier Universitaire de Nantes. Le service de médecine polyvalente des urgences fait face, comme d'autres, à des difficultés de recrutement.
Depuis ce jeudi 28 avril, les deux services de Médecine Polyvalente Urgences sont en grève au CHU de Nantes.
Une fois de plus, on dénonce dans un CHU le manque de moyens qui dégrade les conditions de travail des personnels et nuit à la qualité des soins.
La Médecine Polyvalente des Urgences est un service qui prend en charge les patients qui viennent des urgences et qui ne peuvent rentrer chez eux, avant qu'ils ne soient accueillis par des services spécialisés du CHU. Ce sont souvent des personnes âgées. A Nantes, il est placé aux 5ème et 6ème étage de l'hôpital et compte une soixantaine de lits.
Selon le syndicat FO, il manquerait chaque jour un tiers des effectifs dans le personnel soignant, infirmier(e)s, aide-soignant(e)s et agents de services hospitaliers.
Des toilettes faites en fin de nuit
"Ça fait des années qu'on se bat pour améliorer les conditions de travail, déclare Stéphane Naulleau, le secrétaire général du syndicat FO au CHU de Nantes. Depuis la fin 2021, elle se sont à nouveau dégradées."
Arrêts maladie, mobilités dans d'autres services, départs en retraites, il faudrait un remplacement de chacun des départs, de chacune des absences mais ce n'est pas le cas. C'est aussi la qualité des soins qui en pâtit selon le syndicat FO qui prend l'exemple des "nursings", ces toilettes qui nécessiteraient souvent deux personnes par patient.
"Comme la situation est dégradée en journée, explique Stéphane Naulleau, on demande aux services de faire du nursing en fin de nuit, parfois avant 6h du matin. Déjà que les personnes âgées ont un sommeil difficile..."
"Les collègues ont l'impression de faire du sale boulot."
Certains patient apprécient peu effectivement d'être réveillés vers 5h du matin pour une toilette. On cite l'exemple, d'une soignante qui a été frappée au ventre par un patient qui résistait. "Les collègues n'en veulent pas aux patients mais à l'institution, tient à préciser Stéphane Naulleau. Les collègues ont l'impression de faire du sale boulot. A un moment donné, vous êtes obligé de faire à la va-vite, vous vous faites mal et vous faites mal au patient."
Les personnels ont fini par refuser de faire les toilettes en fin de nuit mais ils craignent que la direction leur impose cette nouvelle organisation. Ils portent depuis jeudi sur leur blouse la mention "en grève" mais sont bien présents à leur poste. Le manque d'effectif fait qu'ils sont systématiquement réquisitionnés.