Ce mercredi après-midi, 200 policiers sont rassemblés devant le commissariat central de Nantes pour dénoncer le manque d'effectifs et une charge de travail croissante.
Nantais, venus de Paris, Caen, en voisins du Maine-et-Loire, près de 200 policiers se sont réunis en ce début de mercredi après-mdi devant le commissariat central de Nantes.
Tous dénoncent le manque de moyens, face à une charge de travail de plus en plus importante.
Les policiers rassemblés devant le commissariat central de Nantes, le 21 novembre 2018
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© Alain Darrigrand, France 3 Pays de la Loire
"Il y a des interventions que nous ne sommes pas en mesure d'assurer"
A Nantes, habitants, commerçants, élus dénoncent aussi les sous-effectifs policiers... Le Premier ministre avait promis des renforts l'été dernier. Quatre mois plus tard, où en est-on de la situation à Nantes ?
Voilà des années que les syndicats de police réclament au minimum 97 agents supplémentaires. Impossible aujourd'hui pour eux de répondre à toutes les sollicitations.
"Il y a des choix qui sont faits, il y a des interventions que nous ne sommes pas en mesure d'assurer faute de fonctionnaires qui peuvent être engagés", déplore Bernard Arnaud, secrétaire départemental du syndicat Alliance police, "il nous arrive certains matins d'avoir une seule voiture de police pour assurer la sécurité sur Nantes. Complètement insuffisant."
Si, globalement, la délinquance a baissée à Nantes de 0,8% au premier semestre, les atteintes aux biens ont progressé elles de 2,75% et les atteintes à la personne de 1,68%.
Une situation qui avaient poussé le Premier ministre à prendre des engagements.
"La métropole nantaise compte, au mois, deux quartiers dits "de reconquête républicaine", ce qui nous permettra d'augmenter les effectifs globaux qui sont présents, s'agissant de la police nationale sur la métropole nantaise. Ce qui est un élément de réponse à long terme, évidemment", avait déclaré Edouard Philippe le 5 juillet dernier à Nantes, après les émeutes liées à la mort d'un jeune de 22 ans lors d'un contrôle de police dans le quartier du Breil.
"Que met l'Etat ?"
Des annonces faites il y a 4 mois avec la création de la Police de sécurité dans les zones sensibles.
"Les annonces précises n'ont pas encore eu lieu, elles interviendront probablement d'ci la fin de l'année et pour ce qui concerne les effectifs de police, d'une manière générale, et notamment à Nantes, ils augmentent puisqu'au mois de septembre dernier. 19 policiers supplémentaires ont été affectés dans le département dont 16 pour Nantes", explique Johan Mougenot, directeur de cabinet à la préfecture de Loire-Atlantique.
En attendant, pas question pour la mairie de laisser l'image du centre-ville se dégrader.
Elle tente de trouver des solutions avec l'impression de se substituer à l'état.
Gilles Nicolas, ancien commissaire divisionnaire connaît bien la question, "20 policiers municipaux de plus, 20% de l'effectif, 18 agents au CSU, au centre de supervision urbain, 38 au total. Pour une compétence qui n'est pas la notre à un moment je pose la question : que met l'Etat ? Et ce n'est pas indécent de poser cette question", explique l'adjoint à la tranquillité publique à la mairie de Nantes.
Le 29 octobre dernier, Johanna Rolland, la maire de Nantes a adressé un courrier au ministre de l'Intérieur pour rappeler les engagements de l'Etat. A ce jour elle n'a reçu aucune réponse.