Nantes : les salariés de Castorama en colère, ils ont débrayé ce lundi

Journée nationale d'action dans la célèbre enseigne de bricolage. Dans le magasin de Nantes La Beaujoire, on a répondu à l'appel national qui invitait les salariés à faire grève ou à débrayer pour dénoncer le coup de scie sur les primes.

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A 10h, ils étaient une petite quinzaine à sortir du magasin répondant à l'appel de leur syndicat qui avait fait de ce lundi une journée nationale d'action. Pour certains magasins de l'enseigne de bricolage, c'était une journée de grève, pour d'autres un simple débrayage d'une heure, comme ici au magasin du Boulevard de la Beaujoire à Nantes.

"Beaucoup n'ont pas osé suivre, dit une syndicaliste, par peur d'être mal notés."
 

Des mouvements sociaux rares

On n'a pas l'habitude des mouvements sociaux chez Casto. Il  y a deux ans, les syndicats avaient dénoncé la délocalisation en Pologne d'une partie de la comptabilité. Les plus anciens se souviennent aussi d'une action en 2008 pour dénoncer les conditions de travail.

Ce lundi 20 juillet, c'est la prime trimestrielle qui pose problème. Les conditions de son calcul ont mis le feu aux poudres. Les salariés vont devoir s'asseoir sur une bonne partie de la prime qu'ils attendaient pour le deuxième trimestre. 
Françoise Le Paih, déléguée syndicale Avançons Castorama © France Télévisions Olivier Quentin
Le 16 mars, le magasin a fermé pour cause de confinement. Mais les affaires ont repris dès le 23 mars en drive. Depuis la pleine réouverture, le 11 mai, les clients sont vraiment de retour et ils sont plus nombreux qu'avant. 

"Depuis, le 11 mai, nous dit un salarié, on fait tous les jours l'équivalent d'un samedi !"

Certes, la prime de panier de 180 €/trimestre a été maintenue, reconnaissent ces employés, mais la prime d'intéressement au chiffre d'affaires n'a rien à voir avec ce que les salariés espéraient toucher. Du fait d'un accord signé avant le confinement, et qui inclut dans ce calcul un plafonnement trimestriel, les primes qui seront versées fin juillet seront jusqu'à quatre fois moins élevées que ne pouvaient l'espérer le personnel.

Un calcul bien complexe pour ceux qui ne sont pas dans l'entreprise mais ça ne passe pas pour les personnes concernées qui ont beaucoup travaillé ces derniers mois dans des conditions rendues plus difficiles par la crise sanitaire.

"On n'a même pas eu un merci de notre direction" se désole un employé. 
 

"On faisait un chiffre de folie"

Ici, les salaires sont bas mais les primes permettent d'améliorer les choses. Les employés s'attendaient à toucher une prime de 2,4 mois de salaire tant la progression du chiffre d'affaires a été bonne mais ce sera au maximum 0,6 mois. De quoi être déçu.

"Tous les jours, on faisait un chiffre de folie et le samedi, on faisait le double d'un samedi habituel !" argumente encore un autre employé.

"Les gens ont peur d'un reconfinement et comme ils ne vont pas partir en vacances, ils bricolent, explique Françoise Le Paih, déléguée syndicale à "Avançons Castorama" un syndicat maison, on va s'asseoir au niveau national sur 30 millions d'intéressement !".

"On nous dit toute l'année, bossez bien, pensez à vos primes !"
lance, aigri, un employé.

"A situation exceptionnelle, décision exceptionnelle, dit le tract syndical, Castorama doit revoir l'accord avec les syndicats."

Et comme les affaires vont bien, une autre inquiétude se fait jour : le magasin de la Beaujoire servira cet été de test pour le groupe, il ouvrira tous les dimanches et jusqu'à fin octobre. Ce sera sur la base du volontariat. On fera appel à des intérimaires.

"On a peur qu'à partir de novembre, le travail du dimanche soit intégré dans les contrats. Ce ne sera plus du volontariat" s'inquiète Françoise Le Paih.
 
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