Entamée la semaine passée après l'agression de deux des leurs à Condé-sur-Sarthe, la grève des surveillants de prison est suspendue ce mardi à la maison d'arrêt de Nantes.
Le mouvement se poursuit dans plusieurs prisons de France ce mardi matin mais à Nantes les surveillants de prison ont suspendu leur mouvement, du moins provisoirement.
"C'est pour un problème d'organisation qu'on a suspendu le mouvement. Ça fait quand même depuis une semaine et les collègues travaillent au quotidien, il faut donc qu'ils puissent voir leurs femmes et leurs enfants", précise William Cozic.
Lundi matin, les surveillants de l'EPM d'Orvault, l'établissement pénitentiaire pour mineurs, ont assuré, comme la semaine passée un "service minimum. Ils ont envoyé uniquement les détenus au médical et il n'y avait pas d'activités sportives et culturelles".
Selon William Cozic, "la direction interrégionale les a menacé de sanctions s'ils ne reprenaient pas une activité normale. Ils ont donc du reprendre vers 10h30 une activité nomale, la direction leur ayant laissé un 1/4 d'heure pour la remise en place des activités sportives et culturelles".
Car le syndicaliste FO-Pénitentiaire précise que lors du dernier mouvement de grève des surveillants de prison, en janvier 2018. "certains agents en arrêt maladie ces jours-là ont été sanctionnés sur toute la durée de leur arrêt. D'autres ont été suspendus entre 5 et 10 jours en fin d'année", au titre de la règle des trentièmes.
En se basant sur le principe de la continuité du service, les fonctionnaires de l'administration pénitentiaire sont soumis à un statut spécial. Celui-ci leur interdit totalement de faire grève.
L'administration pénitentiaire a estimé que les arrêts maladie ont servi aux agents à contourner cette interdiction. Un trentième de la rémunération mensuelle a ainsi été retenu par jour.
Malgré les risques de sanctions, William Cozic prévoit la reprise du mouvement à Nantes mercredi et jeudi "car c'est jeudi qu'a lieu la rencontre avec la ministre", Nicole Belloubet, ministre de la Justice.
Les surveillants réclament une remise à plat des conditions de sécurité pour mieux prendre en compte l'arrivée de détenus radicalisés, la mise en place d'une fouille des visiteurs, ainsi que de meilleures conditions de salaire à l'embauche pour recruter plus de personnels.