Nantes accueille les 29 et 30 janvier le congrès biogaz Europe avec l'exemple du savoir-faire des pays nordiques en matière de bio-énergie. L'occasion de faire le point sur la consommation de gaz en Pays de la Loire. La région est une des plus dynamiques en France pour la production de biométhane.
En Pays de la Loire, GRDF alimente 620 000 foyers et entreprises.
Le biométhane représente aujourd'hui un petit pourcentage de la consommation de gaz en Pays de la Loire mais à GRDF, on affiche l'ambition d'injecter dans le réseau l'équivalent de 11% de cette consommation en biogaz à l'horizon 2023 et même 17% en 2025.
La part de biométhane injecté dans les réseaux pour les cinq départements des Pays de la Loire en 2025 :
120 projets de production de biogaz en Pays de la Loire
Déjà dix sites de production de biométhane existent dans cette région, neuf sont en construction et on compte 120 projets en cours. La Mayenne est leader dans ce domaine et compte assurer 25,4 % de sa consommation de gaz en biogaz dès 2025."La consommation de gaz diminue un petit peu, explique Christelle Rougebief, Directrice Clients-Territoires de GRDF en région Ouest, par l’efficacité des logements et grâce à une meilleur maîtrise de l’énergie."
Sur les Pays de la Loire, on constate une stabilité depuis trois ou quatre ans. Certains clients sont partis vers d'autres énergies mais la consommation de gaz comme carburant de transport a compensé ces pertes.
Du gaz à partir des boues de stations d'épuration
Il existe plusieurs façons de produire du biométhane : "Le biométhane explique Christelle Rougebief, est un gaz produit à partir de tout ce qui est déchet organique, tout ce qui peut fermenter. Depuis 2014, on a le droit de réinjecter ce biométhane dans le réseau après épuration pour qu’il soit à 95 % comme les autres. La première installation était à Mortagne-sur-Sèvre en Vendée."Mais on peut aussi produire du biométhane dans les déchetteries qui sont équipées d'un process spécifique. Pour le moment, il n'en existe pas en Pays de la Loire.
Et puis il y a aussi la possibilité de produire du gaz dans les stations d'épuration. Lors du nettoyage de boues, il se produit du méthane que l'on peut récupérer. C'est le cas à la station d'épuration d'Angers depuis 2018 et un projet similaire de méthaniseur a été signé au Mans.
Du gaz en provance d'Algérie, Russie, Nigeria...
Ce qu'on appelle le "gaz de ville" produit par la distillation de houille n'existe plus depuis plus de 40 ans. Aujourd'hui, le gaz que nous consommons est importé.En Pays de la Loire, il arrive par bateau via le terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne en provenance du Nigeria, de Russie, d’Algérie ou encore du Qatar. Il est transporté à l'état liquide, GNL (à volume égal, on transporte 600 fois plus de gaz liquide que gazeux) par ces imposants navires méthaniers que l'on aperçoit parfois dans l'estuaire de la Loire.
L'activité sur ce terminal est en augmentation : "Au premier semestre 2019, précise Elengy, le GNL traité sur le terminal méthanier d’Elengy est devenu le premier trafic du port en termes de tonnage, devant le pétrole brut et les produits raffinés."
Mais toutes les communes ne sont pas alimentées, seulement 28%. "Enedis doit amener une solution d’électricité dans toutes les communes, précise-t-on, c’est une obligation. Pas en gaz. Le contrat de service public n’est pas universel. On amène le gaz dans une commune si elle le souhaite et s'il y a suffisamment de consommateurs."