Pays de la Loire : Des inquiétudes pour les jeunes en apprentissage pour la rentrée de septembre

La crise économique qui se profile devrait impacter les jeunes en apprentissage. Notre région pourtant arrive en tête par le nombre de jeune en alternance.

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Le confinement a provoqué la fermeture d’entreprises pendant plusieurs mois. Pour les petites structures TPE et les sociétés plus importantes, c’est un véritable coup de massue.
Pour certaines, c’est le dépôt de bilan annoncé, pour d’autres c’est une réduction du personnel. Pour les jeunes en contrat d’apprentissage, souvent de deux ans, voire plus, cela peut aussi devenir un problème.

En effet, pour les sociétés qui vont tenir le coup, l’avenir est incertain. Pourront-elles garder les alternants ? Y aura-t-il une rentrée difficile ?

C’est quoi l’apprentissage ?

L’apprentissage est une formation en alternance qui associe une formation théorique en centre de formation et une formation pratique en entreprise. Il s’adresse aux jeunes de 16 à 29 ans révolus (des dérogations sont possibles). L’apprenti est suivi par un maître d’apprentissage et le temps passé en entreprise est rémunéré. À la fin de son cursus, l’alternant obtient une qualification professionnelle reconnue par un diplôme (du CAP au Master), enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP).

Trouver des entreprises pour la rentrée prochaine pour les Compagnons du Tour de France

En 2019 sur la région Pays de la Loire, 585 personnes suivaient une formation avec les Compagnons du Tour de France. Le cursus compagnonnique en alternance peut durer de 4 à 5 ans avant de devenir un compagnon
 


Patrice Garos est directeur de la Fédération des Compagnons du Tour de France, à Nantes. Comme tous les acteurs de ce secteur, il reste un peu inquiet sur l’avenir :

"Ça risque d’être un petit peu compliqué parce que les entreprises souffrent et qu’elles ne savent pas trop à quoi s’attendre dans l’avenir, surtout que l’on parle d’une deuxième vague. C’est difficile de s’engager sur l’avenir et de se projeter pour embaucher et prendre des apprentis."

"Pas d’inquiétude sur le recrutement pour les jeunes, mais après, il va falloir trouver des entreprises.  C’est le placement des jeunes qui va être problématique, si les entreprises ont fermé, elles vont peut-être se rabattre sur des personnes un peu plus aguerries et qui vont être autonomes plus facilement et rapidement que des jeunes qu’il faut former", poursuit Patrice Garos. 
 

Assouplir le parcours de formation des apprentis et s’adapter aux besoins des entreprises

L’alternance est une culture régionale, qui place les Pays de la Loire en haut du tableau en prenant en compte le ratio nombre de jeunes et nombre d’entreprise.

En 2019 il y avait 54 CFA pour 33 094 apprentis et pré apprentis.
Pour les Frédéric Enfrein, Directeur Régional de la Formation Professionnelle -URMA, certains secteurs sont très impactés, comme par exemple l’hôtellerie et la restauration, le bâtiment, qui n’a pas de visibilité ou la coiffure à l’arrêt total pendant des mois.

Frédéric Enfrein nous explique les conséquences sur le cursus des apprentis :
"Dans l’apprentissage, le premier lieu de formation c’est l’entreprise. Cet investissement de formation, l’entreprise le fait en ayant un jeune en alternance avec un centre de formation, sur des périodes arrêtées, deux semaines sur trois en entreprise et une semaine sur trois en CFA. Les conséquences, (amplifiées par la crise économique), sont que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à nous dire : "je veux investir dans l’apprentissage, mais pouvoir avoir mon apprenti dans mon entreprise, au moment où je le souhaite." Par exemple quand je suis coiffeur ou coiffeuse plutôt en fin d’année et plutôt dans la période de vacances scolaire."

Adapter l’emploi du temps de l’alternant avec celui de l’entreprise c’est le nouveau chantier urgent pour Frédéric Enfrein "Nous, centre de formation on doit adapter le parcours de l’accompagnement des jeunes et assouplir le parcours de formation et s’adapter au besoin des entreprises."

Frédéric Enfrein note actuellement une augmentation de rupture de contrat. La rentrée pour les inscriptions et pour trouver une entreprise sera plus longue que prévue, elle doit s'étendre jusqu'à décembre 2020.
 


Inquiétudes et aides pour les entreprises

Même constat pour Joël Fourny, Président de la CMA des Pays de la Loire. Il note que là où il y avait une augmentation de + 16% d’apprentis en 2019, à la rentrée prochaine il pourrait y avoir une baisse de 20%.

"En tant que chambres consulaires (établissement public à caractère économique), nous avons un rôle à jouer, il est d’attirer l’attention auprès des entreprises artisanales sur le fait, qu’il est important de continuer à former. Si on ne veut pas être dans une difficulté réelle de manque de main-d’oeuvre dans les années qui viennent, avec un trou d’air parce que l’on n’aura pas formé pendant un certain nombre d’année, il faut agir !" Joël Founy précise qu’il y a eu des aides importantes de l’état et de la région. "On en avait besoin, est-ce que cela va suffire ou pas ? On se pose encore beaucoup de questions, il y aura surement besoin de dispositifs complémentaires"

La formation par l'apprentissage est une formation appréciée par les chefs d'entreprise. Selon Joël Fourny, environ 90% des jeunes qui sortent des formations par alternance ont trouvé un emploi dans les mois qui suivent.

 
Aide exceptionnelle à l'embauche d’apprentis (Source CCI)

Face à la menace planant sur l'apprentissage en raison de la baisse d'activité provoquée par la pandémie du Coronavirus, le Gouvernement a mis en œuvre un plan de relance mobilisant plus d'un milliard d'euros.
Ce soutien à l'apprentissage prend la forme d'une aide exceptionnelle et immédiate à l'embauche des jeunes (contrats signés entre le 01/07/20 et le 28/02/20) et d’une prolongation à six mois (au lieu de trois précédemment) du délai pendant lequel le jeune peut signer un contrat d’apprentissage avec une entreprise (entrée en formation entre le 01/08/20 et le 31/12/20)
Quelles entreprises ?
Les entreprises de moins de 250 salariés sont éligibles sans condition.
Les entreprises de 250 salariés sont éligibles à condition de respecter leur objectif de 5% d'alternants dans leur effectif en 2021.
Les établissements du secteur public ne sont pas éligibles à cette aide
Quel public visé ?
Apprenti préparant un diplôme du CAP à la licence professionnelle.
Les jeunes en formation de niveau bac+4 et bac+5 ne peuvent pas en bénéficier
Pour quel contrats ?
Pour la 1ère année de contrat d'apprentissage des contrats conclus entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021
L'aide ne concerne pas les contrats de professionnalisation
Une aide de quel montant ?
5 000 € pour un mineur, 8 000 € pour un majeur.
« Les montants de l'aide ont été fixés de manière à ce qu'un apprenti :
jusqu'à 20 ans et jusqu'à la licence professionnelle ne représente aucun coût pour l'employeur, c'est-à-dire aucun salaire ni aucune contribution salariale.
À partir de 21 ans, le coût est évalué à 175 euros par mois pour 150 heures de travail. »
A noter que l'aide exceptionnelle se substitue à l'aide unique à l'embauche pour la 1ère année de contrat.
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