Il était le seul illustrateur au procès du meurtrier de Céleste à Nantes. Joris Le Dain nous raconte son métier de peintre à la fois de la nature et des tribunaux. Son truc à lui, c'est la peinture à l'huile, là où les autres croquent les procès à l'aquarelle.
Dans la salle d'audience, on le distingue par sa pratique artistique. Avec sa peinture à l'huile et ses tableaux en bois, Joris Le Dain représente de temps à autre les assises des tribunaux de Bretagne et de Loire-Atlantique.
Le plus souvent en bord de mer, ce peintre illustrateur originaire de Bretagne capture, depuis l'âge de six ans, les lumières, les saisons et les marées. Les procès sont venus plus tard.
Artiste des assises
Tout commence il y a douze ans, lorsqu'un journaliste de Ouest-France le choisit comme binôme pour illustrer des chroniques judiciaires. Joris Le Dain est alors le plus jeune dessinateur d'audience de France.
L'affaire Barbot-Livet, celle de Tony Meilhon ou encore celle des Troadec : Joris Le Dain les a toutes illustrées.
"Au début, j'ai fait comme tout le monde, je ne savais pas du tout ce que c'était. Je suis allé voir sur Google « dessin d'assises ». Et souvent, je voyais des choses qui étaient très caricaturales, avec un peu d'aquarelle. J'ai ramené de l'aquarelle, mais ça ne me plaisait pas plus que ça". Confit Joris.
"Ce qui me correspond vraiment, c'est la peinture à l'huile"
Très vite, il passe à ce qu'il maitrise le mieux : la peinture à l'huile.
Étudiant à l'École supérieure d’Arts Appliqués Pivaut de Nantes, il apprend la technique de la peinture à l'huile auprès de Marc Chalmé. Cet apprentissage, Joris Le Dain l'applique au quotidien dans son travail, de la mer jusqu'aux assises.
"Au bout de trois procès, je me suis dit « ce qui me correspond vraiment, c'est la peinture à l'huile »." Il ajoute "Je suis le seul fou à faire ça dans les tribunaux. Mais voilà, c'est comme ça. C'est ma façon de faire, en fait, c'est mon moyen de communication".
Capturer un instant
Dans une salle d'audience comme au bord de la mer, Joris peint en direct. Le but : "Essayer de choper un instant" dit-il.
"Dans un procès ou à l'extérieur, c'est pareil. En extérieur, tu as une lumière qui arrive, il faut que tu la chopes tout de suite, parce qu'elle est intéressante, un moment qui se passe, une vague, etc. Dans un procès, tu as un instant. Il s'est passé quelque chose. Il y a la personne qui change du tout au tout, et il faut que tu essaies de capter cette émotion", raconte Joris.
Académicien des Arts et Sciences de la Mer, Joris Le Dain expose actuellement avec ces collègues à la médiathèque Passe-Ouest à Ploemeur près de Lorient.
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