Elles voulaient à tout prix sauver l'élevage familial transmis par leur père. Pour ce faire, Delphine et Adeline, amatrices de mozzarella, ont cherché et trouvé une race bovine peu connue dans les Landes, les bufflonnes.
Les sœurs Delas voulaient sauver et faire vivre l’exploitation familiale transmise par leur père après son départ à la retraite, à Tilh dans le sud des Landes.
Mais elles ne savaient pas vers quelle race se tourner pour perpétuer cet élevage bovin. C’est en faisant des recherches sur les espèces, dont le lait est utilisé à la production de leur fromage favori : la mozzarella, que l’une des sœurs est tombée sur les vaches bufflonnes. Le coup de cœur fut immédiat face à leur regard doux et leur caractère tout aussi délicat. C'est donc sept ans après l'arrêt de la production de lait, que l'exploitation a repris du service avec l'arrivée de treize bufflonnes.
Un physique atypique
De prime abord, ce sont des bovins assez trapus avec des poils mi-longs qui encadrent leur visage d’une frange droite et drue ,dont le poil est aussi brun que leurs yeux. Leurs cornes sont impressionnantes, bien davantage que celles des vaches laitières plus connues en France. Elles sont très calmes.
" C’est assez incroyable la douceur et la sociabilité dont elles font preuve, elles viennent chercher des câlins de façon très posée dès qu’on s’approche d’elles", explique Delphine Delas. Avant que sa sœur ajoute le sourire aux lèvres : " elles sont hilarantes ! Si elles peuvent mettre la tête sous l’eau, elles ne vont pas hésiter. Elles aiment également frotter leur visage contre un tas de terre que nous avons dans le champ, on dirait qu’elles se font des masques de boue."
Du lait de grande qualité
Avant l’arrivée de ces bufflonnes originaires d’Asie, l'élevage de leur père, Marc Delas, était tourné vers des vaches laitières françaises. Quand l’éleveur est parti à la retraite, il était hors de question pour les deux sœurs de laisser sombrer l’exploitation.
Les installations de traite sont restées en place depuis cette époque. Elles seront utilisées à nouveau d'ici quelques mois quand l'acclimatation des bufflonnes sera terminée. Ces vaches peuvent produire entre huit et dix litres de lait par jour, contre soixante litres en moyenne chez une laitière française. Mais leur lait est plus riche en matière grasse et en protéines.
Un troupeau en cours d'acclimatation
"Depuis leur arrivée, nous leur présentons avec douceur la salle de traite afin qu'elles comprennent que nous allons devoir les traire. On fait les choses étape par étape, afin de ne pas les brusquer. Après leur arrivée, on les faisait entrer une par une. Aujourd'hui, c'est deux par deux, jusqu'au jour où nous commencerons à tirer leur lait" , détaille Delphine sous le regard attendri de son père.
Marc Delas n'aurait jamais imaginé que ses filles prendraient ainsi le relais : " C'est extrêmement réjouissant de voir une nouvelle race sur l'exploitation. Le projet de mes filles est atypique et je pense plein d'avenir." L'éleveur à la retraite n'hésite pas à chausser ses bottes à nouveau pour venir aider et conseiller ses filles dans leur nouvelle aventure.
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Les deux sœurs ont commencé la création de cet élevage unique dans la région en novembre 2024. Elles veulent se lancer dans la production de différents fromages en plus de la mozzarella, comme le camembert et la burrata. Des produits qu'elles vendront en direct et en circuit court.