"Il me manque 10 000 euros" : la détresse des éleveurs transhumants, qui n'ont toujours pas reçu les aides de la PAC

Dans le pays de Cize, aux abords de Saint-Jean-Pied-de-Port, les éleveurs transhumants attendent toujours les aides de la PAC, qui auraient dû leur être envoyées cet automne. La DDTM invoque des difficultés techniques.

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Un mail, en forme de long recommencement. Le 20 décembre dernier, Laurent Irigaray est informé qu'il ne recevra pas tout de suite ses aides européennes de la PAC. La même chanson que l'an dernier : "C'est inacceptable d'attendre chaque année trois mois de plus, souffle le paysan, installé à Saint-Martin-d'Arrosa. 

Ces subventions sont versées aux éleveurs transhumants en fonction du temps passé en estive, sur des terrains gérés par un collectif. Une spécificité du Pays basque : "on passe toujours en dernier", assène Laurent Irigaray.

Difficultés techniques

Dans le mail adressé aux 300 exploitants du pays de Cize, la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) des Pyrénées-Atlantiques souligne des "difficultés techniques", qui retarderaient le versement des subventions. L'année dernière, elle invoquait un "bug informatique". Inadmissible selon Mirentxu Auqui, paysanne et membre du syndicat d'éleveurs ELB : "Chaque année, il y a quelque chose. Personnellement, il me manque 10 000 euros, c'est compliqué."

Il y a un an, les aides attendues avaient été versées entre début février et fin mars, soit près de quatre mois plus tard que prévu. Les membres du syndicat ELB avaient alors bloqué la DDTM d’Anglet, pour essayer d’obtenir un dialogue. 

On peut entendre que le traitement des dossiers soit difficile, mais on regrette de ne pas avoir au moins une avance sur ces subventions.

Mirentxu Auqui

Paysanne et membre du syndicat ELB

Un souci parmi d'autres

Dans son mail, la DDTM assure que les aides seront versées entre fin janvier et début février. Déjà trop tard pour ces éleveurs confrontés à la fièvre catarrhale ovine depuis plusieurs mois. "On a perdu beaucoup d'animaux et les trésoreries sont au plus bas", explique Laurent Irigaray.

Lui, ira voir sa banque cette semaine, pour tenter de trouver une solution. Mais il sait déjà que les conséquences seront lourdes : "Je vais devoir demander des reports de prêts. Et même si je continue, on va être ric-rac, on ne peut pas non plus prévoir d'investir."

Dans un communiqué, le syndicat ELB a qualifié la situation d'inacceptable et demande un paiement le plus rapidement possible : "Nous ne réclamons que des sommes qui nous sont dues."

Contactée, la DDTM n'a pas donné suite à nos sollicitations.

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