C'était en novembre 2018, Priscille Déborah passait en salle d'opération à la clinique Jules Verne à Nantes pour une première chirurgicale en France. Il s'agissait de préparer son corps à recevoir une prothèse de dernière génération. L'intervention a un nom : Targeted Muscle Reinnervation.
Amputée de deux jambes et d'un bras, Priscille Déborah a gardé sa volonté intacte.
Cette habitante d'Alby attend beaucoup de la suite de l'opération qu'elle a subie à Nantes fin 2018. La Targeted Muscle Reinnervation consistait à séparer les muscles restants de son bras droit amputé, y apporter de nouvelles connexions neurologiques pour plus tard y connecter une prothèse plus fine que celle qu'elle porte actuellement.
Dit comme ça, cela paraît simple. Mais le docteur Edward de Keating Hart, le chirurgien qui l'a opérée, a, en fait, tenté une première française. L'opération n'avait été réalisée qu'aux USA, en Allemagne et en Autriche.
L'opération de plusieurs heures, en présence également du docteur Jérôme Pierrart du Centre de la Main de Paris, s'est bien passée à la clinique Jules Verne de Nantes.
Des nouveaux muscles
Priscille est retournée chez elle dans le Tarn pour s'y reposer. La cicatrisation s'est bien faite, seule ombre au tableau, une tendinite de l'épaule.
Depuis, Priscille entraîne ses nouveaux muscles équipés maintenant de capteurs. Elle doit faire quotidiennement un certain nombre d'exercices pour apprendre à les dissocier. C'est sur eux que viendra s'adapter la nouvelle prothèse. Priscille doit apprendre à commander chacun des muscles séparément parce que chacun aura une action sur la prothèse et l'association des actions, la cocontraction aura également de nouvelles fonctions. Pas facile.
"Le moral est super, ça avance bien nous a dit Priscille, je suis avec une super équipe."
L'équipe, elle la croise tous les mois à Saint-Herblain, dans l'agglomération nantaise. Dans le centre de réadaptation de la Tourmaline, elle travaille avec un ergothérapeute pour constater les évolutions et ajuster les mouvements.
Une prothèse avec cinq doigts
Quand ce travail sera suffisamment avancé, Priscille Déborah pourra recevoir une première prothèse prêtée par la société Ottobock basée en Allemagne. C'est elle aussi qui fournira la prothèse définitive mais la recherche de financements est toujours en cours.
Ce sera un équipement de nouvelle génération, d'abord un coude puis une main avec cinq phalanges permettant de saisir de petits objets ou de manipuler une souris d'ordinateur.
"On est bien dans le protocole, j'ai de bons signaux" déclare Priscille qui s'est remise à la peinture dans son atelier.