Un plan de lutte contre les violences faites aux enfants sera présenté le 1er mars, a annoncé lundi la ministre de l'Enfance, des Familles et des Droits des femmes, Laurence Rossignol. Un déclaration motivée par les récentes affaires de maltraitance, dont celle du petit David à Saint-Herblain.

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Les violences faites aux femmes, objet depuis 2005 de plusieurs plans interministériels de prévention et de lutte (le 5e a été présenté en novembre 2016), sont progressivement "sorties de l'indicible et de l'invisible", ce qui n'est pas le cas des violences à l'égard des enfants, a estimé Mme Rossignol.
 
"Elles ne viennent nous bouleverser que de manière sporadique, lorsqu'un drame se produit", a-t-elle regretté.

Une succession d'affaires médiatisées

Mme Rossignol a fait allusion à deux récentes affaires : celle de Tony, un enfant de trois ans tué par les coups de son beau-père à Reims, et celle de David, huit ans, retrouvé mort noyé à Saint-Herblain (Loire-Atlantique). Pour ce dernier cas, la mère et son compagnon sont soupçonnés de violences.
 
La décision ministérielle intervient aussi après une succession d’affaires médiatiques qui ont fortement marqué l’opinion. Difficile de ne pas penser à l’affaire Marina Sabatier, décédée à 8 ans en 2009 après avoir été torturée par ses parents au Mans, ainsi qu’aux affaires Typhaine Taton à Maubeuge (Nord) et Fiona à Clermont-Ferrand. Dans les trois cas, les parents avaient tenté de cacher leur crime en enterrant leur enfant décédé.

Relevant que le silence des voisins est souvent évoqué, la ministre a souligné que "faire un signalement, ce n'est pas faire de la délation. Quand un enfant est en souffrance, notre devoir c'est de l'aider".

Un problème mal connu en France

La question de la prévention des violences sera au centre de ce plan, qui viendra en complément de la loi sur la protection de l'enfant du 14 mars 2016, et de la feuille de route de juin 2015, a-t-elle précisé à l'AFP. Il traitera aussi de l'"accès à la pornographie par des mineurs".
 
La maltraitance des enfants reste un phénomène mal connu en France. En 2006, l'Observatoire national de l'enfance en danger recensait 77.500 cas connus d'enfants de moins de 15 ans en danger.

Une étude menée par la pédiatre Anne Tursz, directrice de recherche à l'Inserm, a estimé à 250 par an en moyenne (sur la période 1996-2000) les homicides d'enfants de moins d'un an, comparé à 17 selon les statistiques officielles.
 
Estimant que ce "drame de l'ombre", qui touche toutes les classes sociales, est "très largement sous-estimé", la Haute autorité de santé (HAS) a publié en novembre 2014 des  recommandations pratiques visant à aider les médecins à mieux détecter et signaler les maltraitances d'enfants.
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