Le mouvement est parti de la commune de Saint-Herblain la semaine dernière. Une grève pour dénoncer le défaut d'accompagnement des enfants en situation de handicap. Pour la seule Loire-Atlantique, 1500 élèves ne seraient pas scolarisés dans des conditions satisfaisantes.
Professeurs des écoles, parents, AESH (accompagnants d'élèves en situation de handicap)... près de 600 personnes ont défilé dans les rues de Nantes ce mardi matin pour dénoncer le manque de moyens qui prévaut dans les établissements scolaires.
Au cœur des préoccupations, l'école dite "inclusive", ou le fait de scolariser dans des classes, des enfants porteurs d'un handicap. Une ambition qui, au quotidien, doit se concrétiser sans les moyens humains suffisants si l'on en croît les personnels qui ont rallié le cortège.
Selon l'intersyndicale départementale (SUD éducation, SNUipp, FSU, CGT éducation, SE-UNSA, Snudi FO, Sgen-CFDT) "l'école inclusive relève de la maltraitance institutionnelle (... )aujourd'hui en Loire-Atlantique 1500 enfants ne sont pas scolarisés dans des conditions satisfaisantes".
Les personnels de l'éducation nationale dénoncent dans un communiqué de presse, "une administration qui n'arrive pas à répondre à la hausse croissante des notifications MDPH ( Maisons Départementales des Personnes Handicapées)" et "des AESH (accompagnant les enfants handicapés dans les classes ) sous-payés et baladés d'une école à une autre sans considération" .
Pour accueillir convenablement les élèves, les écoles ont urgemment besoin "de personnels médicaux sociaux en nombre suffisant : infirmières, éducateurs spécialisés, médecins et psychologues scolaires"
Un défi alors que sur l'ensemble du territoire national on compte seulement un médecin pour 12 000 élèves !
Faute de personnels suffisants, ce sont les professeurs des écoles et les AESH qui doivent prendre le relais et endosser des rôles qui les dépassent face à des enfants qui monopolisent leur attention ou ont des comportements violents. Des situations parfois explosives qui entrainent souffrances et arrêts de travail (bien souvent non remplacés). Bref, un cycle infernal qui finit par détériorer les conditions d'apprentissage des élèves.
À cela s'ajoute le fait que les structures médico-éducatives sont de moins en moins nombreuses. "Y avoir une place prend plusieurs années au prix d'un parcours du combattant de la part des familles qui doivent multiplier les démarches administratives. En attendant, la seule solution proposée par l'Éducation nationale : des déscolarisations complètes ou partielles" indiquent encore les personnels mobilisés dans leur communiqué de presse.
Les personnels rassemblés ce mardi 14 décembre revendiquent le recrutement et la formation d'AESH avec des contrats statutaires, non précaires et rémunérateurs, la création de postes supplémentaires pour l'inclusion des élèves allophones (élèves étrangers dont la langue française n'est pas la langue maternelle), le recrutement de titulaires remplaçants en nombre suffisant pour couvrir les absences et enfin l'ouverture à hauteur des besoins de places en établissements spécialisés, et d'Ulis pour éviter aux familles et aux enfants des années d'attente.
Les personnels des écoles appellent à une autre grève le 13 janvier et à ce que le mouvement prenne une ampleur nationale.