Sainte-Pazanne : le collectif "Stop aux cancers de nos enfants" annonce 3 nouveaux cas de cancers pédiatriques

Trois nouveaux cas de cancers pédiatriques ont été recensés par le collectif "Stop aux cancers de nos enfants". Cela porte à douze le nombre d'enfants touchés depuis 2015 sur le secteur de Sainte-Pazanne, en Loire-Atlantique. Trois de ces enfants sont décédés. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Le collectif  "Stop aux cancers de nos enfants", a annoncé ce lundi 1er avril que trois nouveaux cas de cancers pédiatriques ont été recensés. L'ARS a été informée de ces nouveaux cas par le collectif de Sainte-Pazanne.

Cela porte à douze le nombre d'enfants atteints. Selon le collectif : "Une réunion doit avoir lieu mardi 2 avril entre l'Agence Régionale de Santé et le CHU de Nantes".

Douze enfants, âgés de 3 à 19 ans, habitant la commune de Sainte-Pazanne, située entre Nantes et Pornic, et deux communes proches, ont développé un cancer depuis décembre 2015. Des cas de cancers deux fois plus nombreux ici que partout ailleurs en France. Trois de ces enfants sont décédés.

C'est Marie, la maman d'Alban, un petit garçon en rémission touché par une leucémie en décembre 2015, à l'âge de 4 ans, qui a alerté l’ARS, l'Agence régionale de santé des Pays de la Loire.

"Fin 2016, on était déjà 4, 5 enfants. et là je me dis : mais qu'est-ce-qui est en train de se passer ? Alban est encore entre la vie et la mort, on ne sait pas ce qui va se passer pour lui, je suis juste dans la maladie, à faire en sorte que mon petit loulou tienne le coup" - Marie, maman d'Alban

"Et puis, quand même, j'essaie de trouver. je passe 5-6 mois à chercher à qui je peux m'adresser pour, au moins, donner ces informations là", poursuit la jeune maman, qui finit, en 2017, par s'adresser à l'Agence régionale de santé des Pays de la Loire.
L'ARS mène une première enquête administrative, mettant en avant des éléments plausibles mais pas probants, ne permettant pas de déterminer la cause de ces cancers.

En février dernier, c'est un copain d'Alban qui, à son tour, est touché par un cancer, "c'est Alban qui me dit : "mais maman, c'est pas vrai, il est pas malade lui aussi ?", et c'est sa réaction qui a tout fait basculé", explique Marie.

"Et il me dit : mais pourquoi ils ont arrêté de chercher ? faut qu'ils continuent de chercher, on ne va pas tous tomber malade", poursuit la maman d'Alban, "c'était le 25 février dernier, c'est tout récent",  Alban était hospitalisé au CHU de Nantes, "en même temps que son petit copain. Et c'est lui qui lui expliquait ce qui allait se passer dans la journée".

"C'est quand même bizarre. On en a un peu marre de vous voir sur le secteur",
disent alors les médecins du CHU à Marie, qui relance l'ARS.

Car, depuis 2015, des cas de cancers pédiatriques sont régulièrement décelés sur le secteur de Sainte-Pazanne. 12 cancers en 4 ans, un cas tous les 6 mois. Face à cette situation, l'ARS lance alors une enquête de terrain. 

L'Agence régionale de santé alerte également la préfecture de Loire-Atlantique sur ces cas multiples.
 

"On est là pour comprendre"


Ce vendredi matin, le collectif "Stop aux cancers de nos enfants" organisait une conférence de presse en mairie de Sainte-Pazanne, petite commune de 6 300 habitants.

"On est là pour comprendre, ouvrir toutes les portes mais aussi alerter" - le collectif "Stop aux cancers de nos enfants"

Aux côtés de Marie, la maman d'Alban, et Séverine, dont l'enfant est décédé, Bernard Morilleau, le maire de la commune, et l'ARS.

Devant l'urgence de la situation, ils veulent, d'une même voix, alerter la population et surtout les médecins. La détection précoce de la maladie étant capitale dans son traitement.

Une réunion, initialement prévue le 2 mai, a été avancée au 4 avril. L'ARS a prévu de rencontrer à huis-clos le maire de Sainte-Pazanne et le collectif de parents d'enfants touchés par un cancer. Une réunion publique aura ensuite lieu à 19h30, salle de l'Escale de Retz à Sainte-Pazanne.


L'ARS a saisi Santé Publique France "pour mener l’enquête épidémiologique dont les premières conclusions seront rendues à l’automne 2019".

Sainte-Pazanne se situe dans une zone rurale, sans industrie classée Seveso, mais avec du radon, un gaz radioactif d'origine naturelle.

Un secteur essentiellement agricole et une histoire qui n'est pas sans rappeler celle des bébés nés sans bras ou mains dans le Morbihan , l'Ain et, déjà, en Loire-Atlantique, à Mouzeil.

"On dit qu'une même cause produit les mêmes effets" nous expliquait en octobre dernier Emmanuelle Amar, l'épidémiologiste de la Remera qui a révélé l'affaire, "on cherche donc la cause, une substance dans l'environnement, une cause vétérinaire ou agricole... l'eau, l'air, l'alimentation..."

2 550 nouveaux cas de cancers pédiatriques en France chaque année



Selon l'Institut national du cancer, "chaque année, environ 2 550 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chez les enfants et les adolescents".

L'institut estime qu'un enfant sur 440 sera atteint d'un cancer avant ses 15 ans, précisant que "la survie des enfants et adolescents atteints s’est améliorée de manière très significative et dépasse aujourd'hui 80 %, tous cancers confondus".

29% des cas de cancers pédiatriques concernent des leucémies, 1/4 sont des tumeurs du système nerveux central, 10% sont des lymphomes (notamment chez les garçons).

La moitié des cancers de l’enfant apparaît avant l’âge de 5 ans, avec une prédominance des lymphomes et tumeurs du système nerveux central.

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité