Après plusieurs semaines de douceur et de pluie, ces quelques jours de froid font plutôt du bien aux cultures. Rien d'inhabituel à avoisiner les 0° en janvier, au contraire. Sur un plan agronomique et sanitaire, c'est un retour à la normale dans les vignes et dans les champs.
Parole de tailleur, il vaut mieux un bon coup de froid que 10° et de la pluie, alors quant au matin Louise a vu de minuscules flocons de neige tomber sur le domaine, c'était une bonne nouvelle.
"C'est ce qu'il faut parce que le végétal a besoin de s'endormir, explique Louise Chéreau, responsable d'exploitation, pour s'endormir, il faut qu'il fasse froid. Pour pouvoir faire la taille aussi, on a besoin de sélectionner les branches qui vont porter les fruits et on a besoin de pouvoir faire cette taille dans des températures aussi fraîches, pour aussi que l'hiver se prolonge le plus longtemps possible et que le printemps démarre bien fin mars, début avril".
Du froid jusqu'à fin février, voilà qui serait idéal, après plusieurs années de bourgeons précoces, suivis de gel, ravageur au printemps.
Dans cette exploitation maraîchère de Petit-Mars en Loire-Atlantique, la mâche s'est également endormie. Une seule tonne récoltée cette semaine, contre 7 habituellement. Qu'à cela ne tienne, les rosettes ont été cueillies plus petites la semaine dernière pour être vendues ces jours-ci et passer la vague de froid.
"Un juste équilibre à trouver"
"C'est sûr, il ne faudrait pas qu'il fasse -8 pendant une semaine, explique Paul Ducoin, maraîcher, globalement, c'est une culture qui résiste bien au froid, c'est une culture qui est faite pour l'hiver.
"On multiplie les semis pour échelonner les récoltes, en fonction d'un hiver froid ou doux, on aura des volumes qui seront mieux répartis ou qui vont arriver plus en même temps. C'est un juste équilibre à trouver".
Les radis sont plus fragiles, s'ils gèlent, ils ne seront pas vendables. Un voile d'hivernage protège les plus petits, mais les températures négatives ont aussi du bon.
"Sanitairement ça peut être bénéfique notamment pour la bactériose, explique Mathilde Ducoin, maraîchère, c'est vrai qu'on a eu un début d'hiver assez doux et du coup avec pas mal de problèmes sanitaires. Puis derrière, on a eu des cycles raccourcis, donc le fait d'avoir du froid, ça permet de rallonger de nouveau les cycles".
Chaque année est un pari pour ces producteurs, ce n'est pas cette semaine qu'il sera perdu.
Le reportage de Cathy Colin, Vincent Calcagni, Valérie Brut
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