La canicule de l'été 2022 a été un facteur aggravant de la pollution de l'air pendant plusieurs jours. Air Pays de la Loire, dans son bilan pour 2022, révèle que la qualité de l'air a été dégradée pendant 15 à 20 % de l'année. Il ne faudra pas s'attendre à une amélioration en 2023
On peut parfois trouver une bonne nouvelle dans une mauvaise nouvelle. C'est le constat que fait Air Pays de la Loire dans son bilan de l'année 2022.
Nous avons connu de fortes chaleurs cet été-là, notamment le 18 juillet, avec un thermomètre qui a grimpé jusqu'à plus de 41°.
Par réaction chimique, le monoxyde d'azote émis par les pots d'échappement et les industries favorise la formation d'ozone sous l'effet du soleil. L'ozone, qui participe à l'effet de serre, est donc un marqueur du niveau de pollution.
Et la quantité d'ozone a clairement augmenté lors de l'été 2022. Or, à aucun moment cet été-là, si l'on en croit les données publiées par Air Pays de la Loire, le niveau de polluants n'a dépassé le seuil dit d'information, soit 180 microgrammes par mètre cube (µg/m3).
2003, une canicule plus impactante pour la qualité de l'air
En comparaison, lors de la canicule de 2003, ce seuil a été dépassé à plusieurs reprises.
"14 jours de dépassements du seuil d’information avaient été enregistrés en Pays de la Loire avec des niveaux maximaux qui avaient atteint 240 µg/m3 en moyenne sur une heure", note Air Pays de la Loire.
L'organisme en conclut que la qualité de l'air s'est améliorée depuis 2003 avec "une baisse des concentrations des polluants précurseurs de l’ozone."
Un autre épisode de dégradation de la qualité de l'air a été provoqué par les incendies de forêt en juin, juillet et août 2022. Que ce soit en Vendée, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire ou même les incendies en Gironde dont les fumées sont remontées jusqu'en Pays de la Loire. On avait alors assisté à une élévation du niveau des particules dans l'air, mais modérée.
Pas de jour très mauvais
Dans sa totalité, l'année 2022 a été qualifiée de "moyenne" pour sa qualité de l'air la plupart du temps, plus de 70 % des jours de l'année. Pour 15 à 20 %, on a relevé une qualité dégradée. Et mauvaise dans 4 à 8 % des jours de l'année.
Si l'on veut ne voir que le verre à moitié plein, on peut se réjouir qu'il n'y ait eu aucune journée avec un indice très mauvais.
Si l'on ne voit que le verre à moitié vide, on note qu'à aucun moment, l'indice a été bon.
2023 pas meilleur
"On a eu plusieurs épisodes de pollution depuis le début de l'année 2023" nous dit Marion Guiter, responsable de la communication à Air Pays de la Loire.
Cela a commencé par des pollutions aux particules début février. Des particules provenant du trafic routier, du chauffage au bois, mais aussi de l'épandage agricole. Car les conditions météo, très favorables, avaient incité les agriculteurs à engraisser leurs parcelles plus tôt que d'habitude dans l'année.
Il y avait eu, les 10 et 11 février des procédures d'alerte par les préfectures de plusieurs départements, réduisant notamment les vitesses maximales autorisées.
Deuxième épisode de pollution un mois plus tard avec, cette fois-ci, une pollution "importée" mais encore agricole. Les épandages sont à nouveau pointés du doigt et les particules nous sont arrivées par des ventes d'est, de plusieurs régions ou même d'autres pays.
Le 23 avril, c'est un pic de pollution au dioxyde de soufre qui est signalé. Une pollution locale de quelques heures liée à l'activité de la raffinerie de Donges, en Loire-Atlantique.
Enfin, on a assisté à une dégradation de la qualité de l'air à la fin du printemps.
"Il y a eu pas mal de jours dégradés de la mi-mai jusqu'au 21 juin du fait de la chaleur, ajoute Marion Guiter. On sait qu'en 2023, on aura au moins 5 % d'indices mauvais"
2000 décès prématurés par an
Même s'il y a eu une amélioration des technologies, même si le parc de véhicules s'est renouvelé, même si les appareils de chauffage au bois sont plus performants, on sait que les relevés de qualité de l'air révéleront des indices de plus en plus décevants. En cause, le réchauffement climatique, l'augmentation des jours de fortes chaleurs, qui contribue à la dégradation de cette qualité de l'air que nous respirons.
On estime que chaque année, en France, 40 000 personnes sont victimes de décès prématuré du fait de la pollution de l'air. En Pays de la Loire, l'estimation serait de 2000 décès prématurés par an.