Le Vétille a été retrouvé dans une vasière de Noirmoutier en 1982 puis restauré dans son chantier d’origine à Nantes. L’exploitation de cet ancêtre toujours en navigation est aujourd'hui confiée à l’association nantaise Erdre Voiles Passion.
C'est l'un des plus anciens bateaux de plaisance français.
Symbole des ouvriers de la Navale.
Il a été construit en 1893 aux Chantiers Dubigeon.
Doté d'un coque en fer ce dériveur conçu pour la régate a été classé aux Monuments Historiques en 1994.
Le Vétille défilera aux côtés de 200 autres bateaux pour la grande parade de Débord de Loire les 3 et 4 juin 2023.
Mais en attendant il a été gréé, lissé et remis à l'eau après des mois d'hivernage.
"Il y a un petit peu de responsabilité vis-à-vis d'un bateau comme ça" explique Franck Barrau, Président de l'association Erdre Voiles Passion a qui a été confiée l'exploitation du navire depuis 1999.
"On va pas faire n'importe quoi avec et surtout pas le laisser dépérir" ajoute celui qui est aussi le barreur de Vétille.
Des gens fortunés de Nantes ont fait construire des bateaux en fer alors que jusque-là les bateaux étaient en bois. Ça correspond aussi à l'avènement de la conserverie et des changements technologiques comme les machines-outils. Il y a une série de bateaux qui ont été construits à Nantes à partir de 1850. il y en a 14 je crois
Franck BarreauPrésident de l'association Erdre Voiles Passion
"Evidemment 130 ans ça fait une vieille coque" note Franck Barreau, "il y a quand même des bois qui ont été changés" avoue-t-il.
"Le probléme technique qu'on a avec ce type de bateaux c'est que c'est une coque rivetée à l'origine. Le rivetage aujourd'hui on sait plus le faire" note le Président de l'association Erdre Voiles Passion.
"La dérive pèse 225 kilos" ajoute-t-il.
"On peut jouer avec le tirant d'eau et quelque fois c'est très pratique parce qu'avec l'Erdre il arrive qu'on s'échoue sur les bords c'est déjà arrivé" 'explique Franck Barreau avec petit sourire malicieux.
"Dans ces cas là on démonte la dérive et on repart voilà" note le marin.
"Le plus dur est fait. Là on a positionné le mât. On va règler tout ce qui est haubannage" explique le barreur de Vétille.
Enfin prêt direction l'élément naturel du Vétille : l'eau pour un essai sur la Loire.
"On a le vent dans le pif et là on a un courant très trés fort, " constate Franck Barreau qui barre également le Vétille.
"Là ça devient compliqué" note le marin pourtant expérimenté, "puisqu'on remonte à contre courant on est à marée descendante".
"Le bateau est pas encore trés trés bien réglé puisque c'est la premiére fois qu'on le met à l'eau depuis la saison dernière" plaide Franck Barreau
"Donc il y a de petits réglages de voile à faire" note-t-il.
"Il faut qu'on s'échauffe aussi", avoue Franck Barreau modestement.
C'est pas seulement un bateau. Il est représentatif d'un état des choses mais aussi de l'évolution des choses
Franck BarreauPrésident de l'association Erdre Voiles Passion
"C'est un bateau monument historique qui a 100 ans cette année. Mais si ce bateau n'avait pas existé les bateaux de course actuels n'existeraient pas" analyse avec philosophie Franck Barreau.
Pour ceux qui voudraient encore suivre le sillon du Vétille toute l'histoire du bateau est disponible ici sur le site de l'Association Erdre Voiles Passion
Un reportage de Céline Dupeyrat, Frédéric Grunchec et Paul Evrard. Monté par Christophe Person.