Cela fait partie de la mission d'insertion de l'administration pénitentiaire : proposer des activités sportives aux détenus. Au centre de détention de Nantes, les 500 détenus peuvent pratiquer tous les jours. Tennis de table, badminton, basket, mais aussi pilates ou yoga...tous les publics sont concernés.
Les couloirs, les portes, les bruits de clés... des éléments qui disparaissent rapidement pour laisser place aux tapis et au calme de la salle de sport.
Tous les vendredis, ils sont une dizaine de détenus à se retrouver pour un cours de pilates. Une pratique qui vise à muscler l'ensemble du corps.
Ça permet de se vider la tête d'une part et puis garder la forme aussi. Etre mieux dans sa tête et dans son corps
Un détenu
"On est ailleurs quand on fait du sport. C'est comme si j'étais en train de faire un exercice à l'extérieur. On est pas en détention... enfin pour un petit moment", confie un détenu.
Depuis plus d'un an, Mickaël intervient au centre de détention. Pour lui, le pilate peut réellement aider les détenus.
"Ce sont des exercices qu'ils peuvent reproduire dans leur cellule sans avoir aucun appareil à disposition. Et même si ce n'est pas un cours entier, ils peuvent sélectionner les exercices par rapport à ce qu'ils ont besoin sur le moment et qu'ils peuvent faire dans un espace réduit", explique Mickaël, professeur de pilates.
Un détenu sur cinq choisit de faire du sport
Ici, près de 500 détenus purgent des peines supérieures à deux ans de prison. Tous les jours sauf le dimanche, ils ont accès au gymnase. Un espace dans lequel ils peuvent utiliser librement toutes les installations. Au total, un détenu sur cinq choisit de faire du sport.
Quand on ne travaille pas, on n'a que la cour de promenade. Et s'il n'y a pas de travail, on reste dans la cellule et c'est l'ennui total !
Un détenu
"Soit on subit sa peine et on passe son temps à ne rien faire, à regarder la télé. Ou alors, on la vit à travers tout ce qu'on nous propose et il y a pas mal de choses : le sport, le travail, la bibliothèque, la peinture. Il faut être actif et être bien dans sa tête aussi", témoigne cet autre détenu.
Dans le gymnase, deux moniteurs encadrent les sessions. Gilles et Franck travaillent ici depuis 24 ans pour l'un, 17 ans pour l'autre.
"On est moniteur de sport mais on est aussi un peu psychologue parfois, quand ils ont besoin de se confier... ils n'hésitent pas à nous parler de leurs problèmes", reconnaît Gilles, moniteur de sport pénitentiaire.
Au départ, quand ils viennent au gymnase, on est tous sportifs, mais s'ils font des bêtises, on redevient surveillant
FranckMoniteur de sport pénitentiaire
Respecter les règles, et envisager la sortie de prison. Dans les centres de détention, la réinsertion sociale des détenus est un axe particulièrement important.
"Le sport fait partie d'un projet de vie et forcément, ça leur est utile. Quand ils sortiront, ils se diront qu'ils ont appris des choses, qu'ils ont aimé ça et s'inscrire dans une association", estime Valérie, monitrice du comité départemental de tennis de table de Loire-Atlantique.
Cross fit, volleyball, badminton... tout au long de l'année, les détenus recevront la visite d'autres professionnels. Des activités qui, au delà de la pratique sportive, permettent de réduire les risques de récidive.