Eric Dupond-Moretti s'est rendu ce lundi à la maison d'arrêt des Croisettes, à Coulaines (Sarthe), pour inaugurer un tout nouveau dispositif pénitentiaire : la Structure d'Accompagnement vers la Sortie, la SAS. Pour l'accueillir, des opposants à la réforme des retraites ont organisé un concert de casseroles.
Attendu pour inaugurer la nouvelle structure d'accompagnement vers la sortie (SAS), le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, est arrivé au son des casseroles, où une centaine de manifestants contre la réforme des retraites l'attendaient.
Le garde des Sceaux est venu inaugurer une nouvelle structure d'accompagnement vers la sortie, la SAS, située à proximité de la maison d'arrêt Les Croisettes, à Coulaines (Sarthe).
Un tremplin pour les détenus
Cela concerne les condamnés à des peines inférieures à deux ans ou dont les peines arrivent à deux ans de leur terme. Cette structure se présente comme un tremplin pour les détenus avant leur sortie de prison avec pour objectif de favoriser la réinsertion des détenus.
Dans ces SAS, nous songeons à la fois à la formation et donc, à l'insertion avec pour objectif, moins de récidives
Eric Dupond-MorettiMinistre de la Justice
"Dans ces SAS, nous songeons à la fois à la formation et donc, à l'insertion avec pour objectif, moins de récidives. Des structures nouvelles qui évitent les sorties séches, sans accompagnement et qui sont génératrices d'un risque important de récidives", explique le ministre de la Justice, qui reconnaît que ces structures permettront aussi de désengorger les établissements pénitentiaires, avec un taux de surpopulation qui, en moyenne, dépasse 150%.
Un enjeu sociétal majeur
Ce dispositif doit permettre de favoriser l'autonomie et la vie en collectivité des détenus et faciliter la rencontre avec l'ensemble des acteurs de la réinsertion. "Il y aura des voies d'accès et des locaux qui seront réservés aux patrons pour y apprendre les métiers du bâtiment, de l'alimentaire. Il faut former les détenus, c'est un enjeu sociétal majeur. Il faut que les détenus sortent meilleur que quand ils sont rentrés en détention", ajoute le ministre.
90 détenus pour 30 surveillants
"On est plutôt satisfait d'avoir une structure pour laquelle on a un ratio personnel de surveillance / personnes détenues en cohérence avec une possible réinsertion. On aura 90 détenus avec une trentaine de surveillants à y travailler", explique Vincent Le Dimeet, secrétaire local du SNEPAP-FSU à la maison d'arrêt du Mans, qui ajoute "qu'il va falloir bien s'assurer du profil des détenus dans cette structure. Il devrait y avoir des commissions pour affecter tel ou tel détenu. Des personnes avec un faible taux de violence et qui présentent peu de risques d'évasion".
Ce tout nouveau bâtiment sera accessible aux personnels pénitentiaires à partir du 22 mai. Il pourra accueillir 90 détenus, les premiers arriveront en septembre prochain.
A voir aussi : Le ministre de la Justice a été accueilli par une centaine d'opposants à la réforme des retraites, qui ont organisé une casserolade
Avec Marc Yvard, Christelle Massé, Camille Aguilé