Ce mercredi 4 décembre, un supporter de l'OL devait être jugé pour des coups portés à une femme lors de la retransmission du match OL-PSG dans la fan-zone du Groupama Stadium le 25 mai dernier. Le procès a été renvoyé à la demande des parties civiles. Une nouvelle audience doit avoir lieu le 23 avril.

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Thibaud D. aurait préféré que son procès se déroule comme prévu aujourd'hui, ce mercredi 4 décembre, devant le tribunal correctionnel de Lyon. La juge en a décidé autrement. Le procès est reporté au 23 avril 2025.

Réseaux sociaux

Le jeune habitant de Beaujeu doit répondre de violences sur la personne d'une jeune femme. Les faits se sont déroulés dans la fan-zone installée à l’occasion de la finale de la coupe de France entre l’OL et le PSG au printemps dernier.

Mais depuis sept mois, une vidéo tourne en boucle sur les réseaux sociaux et la vie de Thibaud D. est devenue compliquée. "Mon client est assez inquiet, c'est une affaire qui aurait dû rester simple mais qui a pris des proportions absolument phénoménales à travers les réseaux sociaux", explique l'avocat du jeune prévenu. "Il a fait l'objet d'un lynchage médiatique, de menaces sur les réseaux sociaux".

On a un dossier très simple, il faudrait qu'il reste à sa juste mesure. A savoir une bousculade, des coups involontaires qui ont été donnés... mais tout le reste des accusations doit tomber.

Me Olivier Costa

Avocat de la défense

Violences 

Que s'est-il passé le 25 mai dernier alors que le jeune supporter regarde la retransmission de la finale de la Coupe de France OL-PSG au premier rang de la fan zone ? Après un but de l'OL, les caméras le montrent portant plusieurs coups à sa voisine. La scène avait été filmée en direct par les caméras d'OL Play. On peut voir l'explosion de joie d'un homme et une supportrice se tenant près de lui qui reçoit de violents coups de coude. Le mis en cause aurait profité de la cohue du but marqué par l’OL pour asséner de violents coups de coude au visage de sa voisine.

Le jeune homme devait comparaître aujourd'hui pour des "violences commises en raison de la race ou de la religion". Une qualification contestée par son avocat Me Olivier Costa.

"Dans les vidéos tout le monde a exulté. C'est vrai qu'il bouscule la jeune femme qui était à côté de lui. Là-dessus, il n'y a pas de débat mais il n'y a aucune intention volontaire par rapport à ces coups. Et a fortiori, toutes les autres accusations tombent d'elles-mêmes", explique l'avocat de la défense qui évoque "une confusion".

Pour Me Costa, qui souhaite que la vidéo soit vue "dans son intégralité", rien ne permet de démontrer des accusations de racisme et de sexisme. 

"Enquête parcellaire"

Le soir de la rencontre, des témoins ont également évoqué des gestes s'apparentant à des saluts nazis. Ces éléments qui n'ont pas été retenus par l'enquête, sont pourtant essentiels selon la partie civile. "Pendant 10 minutes, on a des brimades, des insultes, des gestes qui sont réalisés derrière les victimes", assure Me Tammouz Al-Douri, l'avocat de la victime. 

Cette dernière n'était pas présente ce mercredi au tribunal. Encore choquée, elle n'a pas eu la force d'assister à l'audience. Son avocat, qui a demandé le renvoi du procès, dénonce de son côté "une enquête parcellaire", ainsi que l'absence de poursuites à l'encontre du frère du prévenu. 

"Ce renvoi est essentiel car la procédure était incomplète. Il manquait une des victimes. Et il manquait un prévenu. Il me semble important qu'il soit poursuivi, au regard de la gravité des faits, des violences commises par la suite et au regard du contexte au Groupama Stadium", explique l'avocat des parties civiles. 

Renvoi

"On a des violences régulières. Il faut que les gens qui se rendent coupables de ces violences, comprennent qu'elles ne peuvent rester impunies. Si on a des procédures incomplètes, il y aura un sentiment d'impunité", ajoute-t-il. Pour sanctionner ce type de comportements dans son stade, l'Olympique Lyonnais est également partie civile dans le dossier. L'OL avait condamné fermement les violences et avait apporté son soutien aux victimes, réaffirmant sa politique de tolérance zéro du club vis-à-vis de la violence dans les stades.

Le club qui a fourni à la justice des images de haute qualité de la soirée regrette également une exploitation lacunaire par les enquêteurs. La victime est soutenue par plusieurs associations comme SOS Racisme et Her Games.

L'audience est renvoyée au 23 avril prochain. Les parties civiles espèrent que ce renvoi permettra un traitement plus complet de ce dossier. 

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