Deux jeunes femmes ont été victimes d’une violente agression raciste par trois supporters de l’OL, alors qu’elles assistaient à la finale de la Coupe de France OL-PSG, dans la fan zone du Groupama Stadium. L’une d’entre elles porte plainte, l’OL se constitue partie civile.
Les images parlent d’elles-mêmes. Sur les quelques minutes de vidéos postées sur les réseaux sociaux, un supporter de l’OL frappe violemment une jeune femme à côté de lui, et semble essayer d’atteindre également son amie voilée. La vidéo est extraite d’une séquence diffusée sur la chaîne OL Play de la fan zone du Groupama Stadium, où 35 000 personnes étaient présentes pour assister à la finale de la Coupe de France OL-PSG diffusée sur écran géant.
Alexandre – prénom d’emprunt a été un témoin direct de la scène. Avec sa compagne, il se trouvait à droite des deux jeunes femmes, de l’autre côté des agresseurs. Très vite, le jeune homme remarque un comportement anormal de la part des trois hommes. "Ils avaient tendance à faire des saluts nazis. Au début je me disais naïvement qu’ils ne connaissaient peut-être pas les mouvements de bras des chants mais plus le temps avançait, plus on entendait des choses suspectes. Ils ont notamment dit qu’ils pourraient arracher le voile d’une des deux filles" raconte Alexandre, qui précise que les deux femmes étaient très petites en taille.
"Des coups violents et répétitifs"
Tout d’un coup, l’un des trois hommes profite de la cohue du but marqué par l’OL pour asséner de violents coups de coude au visage de l’une des jeunes femmes. "Il faisait passer ça pour de la célébration pour que personne ne le voit, sauf que nous, on l’a vu avec ma copine et en plus la fille saignait. C’est dire la violence, parce que pour saigner, il faut que ce soit répétitif et violent" témoigne Alexandre.
Le jeune homme appelle alors les stadiers pour donner l’alerte, en précisant avoir vu l’agresseur faire des saluts nazis. "Le premier stadier a fait mine de ne pas comprendre ce que disait la fille qui s’est fait agresser. Le deuxième qui est venu a déplacé l’agresseur de quelques mètres" ajoute le jeune homme, qui regrette le manque de réactivité de la sécurité. Il aura finalement fallu que la jeune femme aille voir une responsable de la sécurité plus haut placée pour que la sécurité s’assure que l’agresseur soit sorti du stade. "Jusqu’à la fin du match, la fille qui s’était fait frapper était en pleurs, elle était en état de choc, on avait beau la rassurer rien n’y faisait. Elle avait peur qu’il l’attende à la sortie" explique Alexandre.
Une plainte déposée, l'OL partie civile
L’histoire a fortement choqué le jeune homme. Il a pris la décision de raconter longuement l’agression sur le réseau social X (ex-Twitter). Très vite, d’autres internautes retrouvent des preuves vidéos et diffusent la scène sur X.
Je profite de ce tweet pour vous expliquer à quel point j’ai eu honte d’être supporter de l’OL hier soir au Groupama : on arrive assez tôt avec ma copine pour avoir une place contre les barrières pour l’écran géant. Derrière nous s’installent trois mecs, jusque la rien d’anormal. https://t.co/j0KojlgbCs
— Alta (@AlTaRoXxx) May 26, 2024
Plus tard dans la matinée, l’OL a annoncé dans un communiqué être en contact avec les jeunes femmes. "Les comportements inacceptables et choquants n’ont pas leur place à l’Olympique Lyonnais" écrit notamment le club. L'OL annonce se constituer partie civile pour l’une d’entre elles qui a porté plainte ce lundi dans un commissariat lyonnais. La démarche a été accompagnée par l’association Her Game Too France, qui lutte contre le sexisme dans les stades.
"Ça fait des années et rien ne bouge"
Régulièrement, les tribunes de l’OL sont pointées du doigt pour leur racisme, et leur nazisme. Nombreux sont les supporters de l’OL qui réclament depuis plusieurs années que le club et son président prennent de véritables dispositions pour lutter contre ce fléau qui gangrènent certains groupes de supporters, et qui salit l’image du club.
"L'OL a souvent une connotation nazie, quand on ne le vit pas on ne s’en rend pas compte. Quand bien même c’est une minorité, elle existe réellement et elle agresse, elle fait peur aux gens, elle empêche des familles de venir au stade et de profiter. Nous, supporters, on n'a pas envie d’être associés à ces individus racistes. Ça fait des années et rien ne bouge. Il faut que ces personnes soient interdites de stade à vie, que la justice les condamne" affirme Alexandre, fervent supporter de l’OL.