Violences conjugales. Une lutte et un combat à gagner pour protéger les femmes

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À Nantes, le parquet a créé le comité opérationnel de suivi des violences intrafamiliales)pour éviter la récidive. Différents intervenants du milieu associatif et pénitentiaire se réunissent autour du parquet pour discuter de la sortie de prison d'un détenu pour violences conjugales. ©France3 Pays de la Loire

Déclarée grande cause nationale par Emmanuel Macron en 2018, le constat reste alarmant : chaque année, 300 000 femmes seraient victimes des violences de leur conjoint ou ex-conjoint en France. Mais la France est-elle en passe de combler son retard en matière d'accompagnement et de traitement judiciaire ? Qu'en est-il dans notre région ?

Un fléau qui ne faiblit pas

La violence faite aux femmes est une tragique fatalité qui les poursuit depuis des siècles. Aujourd'hui encore, 1 femme sur 10 en sera victime au cours de sa vie. Plus de 320 000 femmes seraient victimes chaque année des violences de leur conjoint ou ex-conjoint en France. 

Comment est-ce encore possible de nos jours ?, malgré une parole qui s'est libérée, une écoute plus attentive et une justice qui, croulant sous les dossiers, tente de rattraper un retard considérable par une meilleure prise en charge des victimes. 

L'exemple nantais pour protéger les femmes

Tous les acteurs le reconnaissent, les choses avancent, notamment à Nantes, une ville souvent citée en exemple. Le parquet a créé un comité opérationnel de suivi des violences conjugales intrafamiliales. Le but : anticiper les sorties de prison des auteurs de violences conjugales, et éviter ainsi les récidives. Une première en France, qui rassemble des acteurs du milieu associatifs et pénitentiaires. Cette meilleure communication, permet aussi d'avertir les femmes lors de la sortie de prison de l'auteur de leurs agressions. Il y a dans la juridiction de Nantes 209 détenus pour violences conjugales, un chiffre qui a été multiplié par 5 en 5 ans.

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Camille Dormegnies, directrice de l'association France Victimes 44 ©France3 Pays de la Loire

Rompre la loi du silence

Les mesures s'enchaînent dans les ministères pour endiguer tout cela. 

"Pôles spécialisés" dans les tribunaux, réduction des délais pour les ordonnances de protection, fin des mains courantes au profit des plaintes, mise en place de brigades de protection des familles dans les commissariats. Malgré ces efforts, la majorité des affaires restent sous la pile et sont classées sans suite.

Pas assez de temps et d'effectifs de gendarmerie pour investiguer. Au commissariat central de Nantes. Quinze enquêteurs sont spécialisés, mais pour bien faire, il faudrait qu'il soit le double. Au Parquet de Nantes, un pôle famille a été créé avec 6 magistrats spécialisés pour traiter ces souffrances humaines. 

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Au Parquet de Nantes, un pôle famille a été créé avec 6 magistrats spécialisés. Renaud Gaudeul, procureur de la République à Nantes. ©France3 Pays de la Loire

Un nouveau protocole permet également de déposer plainte directement au CHU de Nantes. L’hôpital met à la disposition des victimes un « formulaire de recueil des faits et/ou de dépôt de plainte simplifié » qui sera transmis par le CHU, avec l’accord de la victime, au service d’enquête compétent. Il y a aussi des applications, un numéro d'appel d'urgences, le 3919, qui reçoit environ 98 000 appels par an. Ou encore des hébergements d'urgence gérés par des associations qui permettent d'accompagner les victimes.

Solidarité femmes Loire Atlantique sur Nantes

SOS femme Vendée : AUFD (Accueil Urgence Femme en difficulté)

Citad'elles

Des gouttes d'eau, retirées à la petite cuillère dans un océan de violence. Mais tellement utiles et indispensables pour éviter des drames.

Et si des solutions venaient de l'Espagne ?

Pour lutter contre ces violences physiques et verbales. Les parlementaires suggèrent notamment de s'inspirer de l'Espagne, pays précurseur.

Chez nos voisins, on tente d'évaluer le risque de passage à l'acte "sur la base d'un calcul algorithmique" à travers un fichier qui permet de suivre les hommes violents. Mais pour cela, le budget espagnol a été multiplié par trois.

Et pour les enfants confrontés aux violences intrafamiliales, le pays ibérique propose de permettre au juge dans certaines situations extrêmes de priver le parent violent de son autorité parentale. 

Conséquence de ces multiples remparts mis en place, le nombre de plaintes déposées est en augmentation de 28 % et le nombre de féminicides a baissé de 24 % et compte en moyenne 30 féminicides par an. Un exemple à suivre.

    La honte doit changer de camp 

    Trop souvent les hommes violents ne reconnaissent pas les faits ou n'ont pas conscience de leurs actes. Ils instaurent la peur chez leurs partenaires de vie. Ceci explique peut-être pourquoi seulement 1 femme sur 4 porte plainte. D'après le gouvernement, les solutions doivent être éducatives, à travers des campagnes de prévention dédiées, de suivis en prison pour éviter la récidive, sensibiliser les élèves par un apprentissage du respect envers les femmes, dès le plus jeune âge.

    La société ne peut plus rester aveugle et sourde face à ces violences, des siècles d'éducation de l'homme sont à reprendre.

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    Spot contre les violences faites aux femmes ©Gouvernement.fr

    L'émission Dimanche en Politique, revient durant 26 minutes sur toutes ces questions et ces attentes.

    Une émission animée par Maxime Jaglin avec comme invités :

    • Catherine Vignaud, directrice de l'association Solidarité femmes 44
    • Camille Dormegnies, directrice de l'association France Victimes 44
    • Renaud Gaudeul, procureur de la République à Nantes.

       

    ► Dimanche en Politique à voir ce dimanche 24 mars à 11 h 10 et en replay sur france.tv 

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