Des insultes, des coups et des mises en garde à vue. Une altercation particulièrement violente a eu lieu jeudi soir entre des jeunes et des élus de Nozay. Emotion dans la commune et conseil municipal extraordinaire ce samedi.
Nozay, entre Nantes et Rennes, a été le théâtre de faits peu habituels pour une commune de cette taille (environ 4.000 habitants). Jeudi vers 21 heures, le maire, son premier adjoint et le directeur des services se sont retrouvés face à une dizaine de jeunes accusés d'avoir dégradé un abribus. Une discussion s'est engagée. Le ton est monté. Insultes et coups avec intervention de plusieurs gendarmes et même placement de plusieurs jeunes en garde à vue.
Conseil municipal extraordinaire
Ce samedi matin à 11h, le maire Jean-Claude Provost (sans étiquette) a réuni un conseil municipal extraordinaire pour revenir sur cette soirée. De nombreuses personnes étaient là pour le soutenir. Il parle d'agressions par un groupe d'une dizaine de jeunes.
"Ils tournaient autour de nous comme des prédateurs autour d'une proie. De temps en temps, ils se lançaient sur nous pour nous frapper". (Jean-Claude Provost, maire de Nozay)
Il évoque une montée de la délinquance juvénile dans sa commune et de son impuissance pour y faire face.
Le directeur des services a été touché aux cervicales. Il a été transporté à l'hôpital de Châteaubriant. Il s'est vu délivrer une interruption temporaire de travail de 10 jours. Il a demandé et obtenu le vote d'un financement pour engager un avocat.
Une version différente du côté des jeunes
Au coeur du problème, il y a un abribus dont la mairie venait d'annoncer la prochaine destruction. Des jeunes en avaient fait leur point de ralliement occasionnant des dégradations. L'une de nos équipes a pu rencontrer des jeunes présents jeudi soir. Ils sont revenus sur le déroulement de la soirée. Dans leur version, ils auraient subi les premiers des provocations verbales.
"Le maire continuait à nous narguer et un pote à nous a pété les plombs. Après, c'est parti loin. On a eu nos potes qui se sont fait arrêter devant nos yeux. Puis c'est parti hyper loin" (Une jeune fille présente)
Les choses auraient dégénéré lors d'une intervention pour maîtriser l'un des jeunes en le mettant au sol. A partir de là, des coups auraient été donnés des deux côtés. Une jeune fille aurait été blessée à la main, l'obligeant à porter une attelle.
Suites judicaires
Bilan de cette fin de soirée : 3 interpellations, une main blessée côté jeunes, une entorse du cou pour un agent municipal, et le début d'une action en justice. Lundi, deux des jeunes concernés comparaîtront devant la justice. L'un d'entre eux a été placé en détention provisoire. Un troisième sera jugé ultérieurement.