Coup de tonnerre au conseil municipal du Pellerin ce lundi soir 12 février. 5 des 6 adjoints ont demandé la démission du maire Benjamin Morival (Sans étiquette, ex-UDI, ex-UMP).
L'ambiance était électrique ce lundi soir 12 février au conseil municipal du Pellerin en Loire-Atlantique. Les adjoints ont lu une lettre dénonçant les méthodes du maire de la commune et réclamé sa démission.
"Il s’agit d’un acte politique pesé, réfléchi, mais grave, puisque nous prenons le risque, si Monsieur le Maire du Pellerin ne répond pas à notre demande, d’une mise sous tutelle financière de la commune par la Préfecture et la Chambre régionale des comptes", explique le courrier.
"Ce que nous n’acceptons plus, c’est le mode de fonctionnement, le type de gouvernance que Monsieur le Maire de la commune impose aux habitants, aux agents et aux élus de la commune. Il s’agit pour nous de faire cesser une pratique du pouvoir autoritaire, solitaire, manipulatoire, parfois vexatoire, qui heurte les habitants, épuise les agents chargés du fonctionnement courant de la mairie et de la mise en oeuvre des projets et entrave l’action des élus de la majorité et de l’opposition", poursuivent les élus signataires.
"Depuis bientôt quatre ans, lors des bureaux municipaux et de nombreux entretiens privés, nous avons attiré l’attention de Monsieur le Maire, sur les dangers d’une telle pratique du pouvoir. Celui-ci semblait en avoir pris conscience, puisqu’au mois de juin 2017 il annonçait aux adjoints sa démission, mais la reprenait en septembre, faute d’avoir pu trouver un emploi de substitution.", ajoutent les adjoints.
Aussi, aujourd’hui, en vous prenant à témoin, chères Pellerinaises et chers Pellerinais, nous demandons solennellement à Monsieur le Maire du Pellerin de démissionner de son mandat, avant la fin du mois de février 2018, afin que le conseil municipal puisse élire un nouveau maire à la tête de notre belle commune, conclut la lettre.
Les habitants étaient présents ce lundi soir 12 février au conseil municipal. Et certains n'ont pas manqué de réagir.
"Depuis son élection, Benjamin Morival, n'a cessé de tailler dans les subventions culturelles. L'école de Musique ne touchera plus que 3 600 euros contre 14 000 auparavant alors que les effectifs sont en hausse de 19%.. Le maire s'attaque depuis 2014 à tout ce qui touche à la culture de près ou de loin", raconte une Pelllerinaise. Et d'ajouter :"Il a même fait fermer une librairie associative, le Bouq Café au début de son mandat". Le local, en fait, a été transformé en espace jeunes.
Les tensions ne sont pas nouvelles dans la commune. Le maire, s'est retrouvé en minorité. Le budget 2018, voté à bulletins secrets, a été retoqué. 17 voix contre, 9 pour et 1 abstention. La commune risque donc d'être placée sous tutelle financière de la Préfecture de Loire-Atlantique et de la Chambre régionale des comptes.
Surpris et stupéfait
"Il y a une semaine encore tout allait bien. Cette histoire me désole et renvoie une très mauvaise image de la commune", a réagi ce mardi 13 février le maire du Pellerin. Pour Benjamin Morival qui dénonce une "tentative de putsch de ses adjoints et de l'opposition, hors de question de démissionner." Et de conclure : "les dossiers vont continuer à avancer. Cette affaire pourrait nous conduire à une élection anticipée. A chacun désormais de prendre ses responsabillités."
Tous dans le même panier
"Ce budget était impossible à voter, au regard des subventions allouées aux associations. A titre personnel je n'ai participé à aucun putsch comme le laisse entendre Benjamin Morival", s'insurge Emmanuel Chauvet élu de l'opposition. Et d'ajouter : "Pour moi, les adjoints et le maire sont tous à mettre dans le même panier. Leur politique est inacceptable et ils en sont tous responsable."