Le phénomène est connu, des arrivées de minuscules billes de plastique sur les plages du littoral atlantique. Ce mercredi, des gens du CEDRE étaient à Pornic pour constater la pollution.
On les appelle des larmes de sirène. Un nom bien poétique pour une calamité dont on se passerait bien.
Ce sont ces toutes petites billes de plastique, des granulés industriels qui servent à fabriquer des pièces, des éléments, et qui, parfois, se retrouvent dans l'océan par tonnes lorsqu'un conteneur tombe à la mer.
Le phénomène est connu parce que récurrent. Et il est à nouveau constaté en ce moment sur le littoral atlantique. Il y a quelques jours, on pouvait en voir des bancs entiers sur des plages de Vendée.
"Il suffit de gratter un peu et on en retrouve"
Ce mercredi, c'est à Pornic, en Loire-Atlantique, qu'une équipe du CEDRE, spécialiste des pollutions accidentelles, s'est déplacée à la demande du maire, Jean-Michel Brard, pour constater la pollution. Pas de paquets de billes, mais tout de même, on pouvait trouver ces petites perles de-ci de-là.
►voir le reportage réalisé aux Sables d'Olonne, en Vendée, par Quentin Carudel, Denis Leroy et Céline Landreau.
"On a constaté les premières arrivées vendredi soir (13 janvier), explique le maire de Pornic, Jean-Michel Brard. On en a eu beaucoup samedi, nettement moins dimanche et depuis la tempête on en a moins. Par contre, lorsque l'on cherche, il suffit de gratter un peu et on en retrouve. Maintenant, c'est mélangé avec le sable."
L'élu se sent assez démuni face à cette marée qu'il qualifie de transparente.
"Ces micro plastiques vont se dissoudre et se retrouver sur des particules que nos poissons vont manger, nos huitres, nos moules. On est sur un bassin ostréicole et conchylicole fort. C'est l'alimentation de l'être humain qui est en jeu. On joue sur la santé environnementale" s'inquiète Jean-Michel Brard.
Plusieurs signalements chaque année
Le maire de Pornic s'étonne que l'on ne soit pas informé des pertes de conteneurs au large, de leurs contenus. Il y a là, pense-t-il une faille dans la traçabilité. Il ne demande pas une indemnisation mais des mesures pour que ces pollutions soient combattues et qu'elles cessent.
Kevin Tallec, ingénieur environnement au service étude des déchets aquatiques au CEDRE, était sur la plage de la Noëveillard, à Pornic, ce mercredi. Il confirme qu'il est impossible de déterminer l'origine de ces arrivages et qu'il est appelé plusieurs fois par an pour des pollutions par ces petites billes de plastique.
"Nous allons faire un compte-rendu aux autorités sur ce que nous avons observé sur les plages pour lesquelles on nous a demandé de venir" se contente de dire Kevin Tallec.
On constate mais que va-t-on décider maintenant ? Mystère et bille de plastique.
Le CEDRE
Basé à Brest, le CEDRE, Centre de documentation, de recherche et d’expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux, a pour mission de conseiller les collectivités et les structures privées aussi bien françaises qu'étrangères sur les questions de pollutions des eaux, qu'elles soient marines ou dans l'intérieur des terres.