Guerre en Ukraine: "travailler en France est la meilleure façon de s'intégrer, d'apprendre le français et de gagner sa vie"

Cela fait presque un an jour pour jour que la Russie a envahi l'Ukraine. Dans notre région, située à deux mille kilomètres de l'Ukraine, 5 000 réfugiés ont été accueillis. Des hommes et des femmes qui ont dû tout reconstruire, jusqu'à, parfois, apprendre un nouveau métier.

Si 5 000 réfugiés ont été accueillis depuis le début du conflit dans les Pays de la Loire, c'est la Loire-Atlantique qui a accueilli le plus de familles. 2 000 personnes sont actuellement encore dans le département.

Travailler et s'intégrer

Parmi elles, Oksana Yermolenko. La jeune femme ukrainienne est arrivée à Pornic avec sa petite fille et sa maman il y a un an. Elles ont toutes les trois quitté Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine bombardée par l'armée russe.

Aujourd'hui elle prend tous les jours le chemin de la Thalasso. En mai dernier, elle y a signé un contrat à durée déterminée en tant que femme de chambre. Pour sa famille, une stabilité financière et un soulagement. 

"Je voulais m'intégrer. Je sais que le travail est la meilleure façon d'apprendre le Français et de s'intégrer. Et puis il faut gagner sa vie tout simplement", précise-t-elle avec fierté. 

Travailler et s'intégrer en France, est aujourd'hui leur mode de survie. Car le conflit en Ukraine s'éternise.

Besoin de personnel

Comme Oksana, quatre autres femmes ukrainiennes ont été embauchées et rapidement formées à la Thalasso, grâce notamment à l'association nantaise Russie Etonnantes qui a assuré la mise en relation.

Pour Julie Lemarié, directrice d'exploitation de la Thalasso Alliance Pornic, cette rencontre fut une aubaine: "Lorsque nous avons été mis en relation avec ces femmes ukrainiennes, dont Oksana, c'était une période où nous avions énormément de mal à recruter. Il nous manquait beaucoup de personnel au niveau du étages et du service. J'ai reçu beaucoup de CV".

Oksana et ses compatriotes sont titulaires d'un titre de séjour provisoire qui les autorise à travailler. Et la barrière de la langue n'a pas été un frein à l'embauche.

"La communication s'est d'abord faite via les traducteurs sur les téléphones, et par des images, des mimes ou des sons, mais toutes ont très rapidement intégré leurs tâches et leurs missions au sein de l'établissement", explique Nadia Vincenot, leur responsable et gouvernante de la Thalasso.

Une nouvelle vie

Pour Andreii Malovanyi aussi c'est une nouvelle vie qui commence en Loire-Atlantique sur la côte. En Ukraine, ce réfugié ukrainien était maître d'œuvre dans le bâtiment.

Aujourd'hui il suit une formation pour devenir charpentier métallique aux Chantiers de l'Atlantique. "Ça me plaît, c'est un nouveau métier pour moi. Je voudrai obtenir un métier pour travailler ici. Je vois que c'est stable car c'est une grande usine ici, et c'est même plus stable que d'autres sociétés", explique Andreii.

À Saint-Nazaire, ils sont une dizaine d'Ukrainiens en contrat de professionnalisation comme Andreii.

Objectif : un emploi durable

Pendant 4 mois, ils vont apprendre les bases de la charpente des bateaux, suivre des cours de français et terminer leur formation au sein des Chantiers de l'Atlantique. L'entreprise s'est engagée dans un projet d'insertion.

"On a un an de formation pour sécuriser l'intégration en France et l'apprentissage du métier, explique Margaux Brousse, d'Inserim, entreprise de travail temporaire d'insertion ligérienne, "l'objectif c'est l'emploi durable".

L'objectif pour eux comme pour nous, c'est l'embauche directe aux Chantiers de l'Atlantique et chez nos sous-traitants.

Margaux Brousse

Directrice générale Inserim

Andreii à Saint-Nazaire comme Oksana à Pornic n'ont pas l'intention de retourner en Ukraine. Tous les deux rêvent de signer un contrat à durée indéterminée. C'est en France qu'ils souhaitent désormais poursuivre leur vie.

Voir le reportage de Myriam N'Guénor, Christophe François et Nicolas Guilbaud

durée de la vidéo : 00h04mn01s
Cela fait presque un an jour pour jour que la Russie a envahi l'Ukraine. Dans notre région, située à deux mille kilomètres de l'Ukraine, 5 000 réfugiés ont été accueillis. Des hommes et des femmes qui ont dû tout reconstruire, jusqu'à, parfois, apprendre un nouveau métier. ©France Télévisions. Reportage: Myriam N'Guenor, Christophe François. Montage: Nicolas Guilbaud

Les Pays de la Loire, terre d'accueil

La région des Pays de la Loire, forte de ses 5 000 accueils, est dans la moyenne nationale. La répartition des réfugiés s'est faite, pour beaucoup d'entre eux, depuis la préfecture d'Ile de France qui a redirigé et réparti les familles réfugiées au sein des régions.

La Loire-Atlantique, département le plus peuplé de la région est celui où résident le plus de réfugiés ukrainiens. D'après les chiffres officiels de la préfecture, on compte actuellement : 

  • 2 000 réfugiés ukrainiens en Loire-Atlantique
  • 871  ans le Maine-et-Loire
  • 700 dans la Sarthe
  • 550 en Vendée
  • 292 en Mayenne

Solutions d'hébergement

Dans la région, trois types d'hébergement permettent d'accueillir les réfugiés ukrainiens.

  • Les familles d'accueils, les particuliers volontaires et bénévoles, aidés par les associations.
  • Les centres d'accueils collectifs ou centres de vacances
  • Le parc locatif privé pour les familles qui ont des revenus qui leur permettent de louer un appartement à des prix  modérés. Des logements mis à disposition par des particuliers ou des collectivités.

Bémol, cependant : les familles d'accueil depuis un an parfois se sont épuisées moralement. Car la charge mentale, morale et financière est élevée. Les associations appellent à un renouvellement de cette solidarité pour soulager ceux qui ont déjà beaucoup aidé.

De même, la préfecture de Loire-Atlantique l'a rappelé, les centres d'accueil collectifs vont fermer au printemps pour reprendre leur mission d'accueil de centre de vacances et il va falloir reloger toutes les familles qui y sont jusqu'ici hébergées.

De nouveaux réfugiés chaque semaine

D'où l'appel récent de la préfecture des Pays de la Loire, dans un communiqué, à la solidarité des collectivités, des particuliers et des associations pour trouver de nouveaux logements et des solutions plus durables d'hébergement.

D'après la préfecture, "25 nouveaux réfugiés ukrainiens arrivent encore chaque semaine dans les grandes villes comme celle de Nantes".

Le flux des arrivées reste continu. Le devoir d'accueil le reste tout autant.

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