Syndicats et direction étaient réunis ce vendredi matin 20 mars pour un CSE extraordinaire, le chantier naval de Saint-Nazaire sera quasiment fermé, même pour les sous-traitants les deux prochaines semaines jusqu'au 5 avril, à l'exception des bureaux d'études.
Depuis l'allocution présidentielle lundi soir dernier, l'agitation a gagné les Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire. Depuis mardi, les personnels du chantier comme ceux de ses sous-traitants débrayent pour demander la fermeture complète du chantier naval. La direction a finalement décidé de l'arrêt total du travail jusqu'au 5 avril, pour ses salariés comme pour les sous-traitants, à l'exception du bureau d'études.
CGT et FO sont d'accord, les 9 000 personnes travaillant sur le chantier sont en danger d'y croiser le covid-19 à tout instant. Ateliers, mais encore plus couloirs, coursives et cabines des navires sont des lieux où les personnes ne peuvent respecter les distances de sécurité.
La direction a donc décidé de la fermeture du bord, des navires, des ateliers de préfabrication, des Anemos (jackets des éoliennes) et des ateliers de la zone de Brais réalisant les cabines. Le bureau d'études reste ouvert, les salariés qui le peuvent devront télétravailler, les autres devront continuer de se rendre au chantier.
Une décision qui ne convient ni à la CGT, ni a FO. Les deux syndicats continuent de réclamer la fermeture totale de l'entreprise.
Pour la CGT, "plusieurs dizaines de personnes vont devoir continuer de travailler dans des bureaux où circule potentiellement le covid-19, il y a très vraisemblablement des cas de coronavirus qui se sont déclarés au bureau d'étude cette semaine, nous n'avons pas de certitudes puisqu'il n'y a plus de test, ce qui est scandaleux ! Ça ne permet pas de prendre des mesures d'éloignement, d'avertissement, des personnes qui ont potentiellement côtoyé le malade."
Concernant les mesures de chômage partiel, la direction a décidé de mettre en "RTT employeur" les salariés pour les trois premiers jours de la semaine prochaine. Elle invoque des difficultés d'approvisionnement, défaut de fournisseurs et absence de transport, pour établir sa demande de mise en activité partielle auprès de la Direccte.
FO fait valoir que, "la Direccte considère que le Coronavirus n’est pas une situation exceptionnelle, c'est absurde, le gouvernement demande le confinement et, dans le même temps, il demande aux salariés ne pouvant pas exercer en télétravail de continuer à travailler dans leur entreprise et, ce, pour des raisons économiques. C’est une aberration !" FO demande, tout comme la CGT, la prise en charge à 100% des salaires.