Le chasseur de mines tripartite Cassiopée est amarré dans le bassin du port de Saint-Nazaire pour une escale technique. Il est en cours de mission au large de la côte jusque début juin. Escale technique confinée sans visite à bord pour le public, pour raisons sanitaires.
Le bateau gris M642 de la Marine Nationale a fait une entrée discrète dans le port de Saint-Nazaire. Plus connu sous le nom de Cassiopée, le Chasseur de Mines Tripartite s'est amarré quai du Commerce, tout près de la base des sous-marins.
D'habitude, l'escale d'un bateau gris à cet endroit du port concerne la participation du navire et de son équipage à une cérémonie de mémoire telle que l'Opération Chariot, le Lancastria ou l'évasion du Jean Bart.
Cette fois-ci, il n'en est rien. Le Cassiopée fait une simple escale technique destinée à se réapprovisionner en carburant, vivres et eau potable.
Pourquoi Saint-Nazaire ?
Le M642 est actuellement en campagne de chasse aux mines au large de Saint-Nazaire. En 2019, cette même mission l'avait emmené en Manche, dans les secteurs du Havre et d'Antifer.Le but de ces missions est de chasser et détecter les mines pouvant se trouver dans les chenaux portuaires et ainsi présenter des risques à la marine de commerce, dont les tirants d'eau sont parfois importants.
Mais les bateaux de pêche sont également concernés puisque leurs engins, notamment les chaluts et les casiers, sont amenés à fréquenter voire ratisser le fond de la mer.
Ces bateaux et leurs équipages sont donc directement exposés aux risques générés par ces mines.
Des mines de guerre, en pleine paix ?
À parler de mines et de danger on pourrait se croire en pleine guerre alors que nous venons à peine de célébrer la paix installée depuis 75 ans en Europe.Mais la guerre, si elle s'arrête du jour au lendemain, laisse des traces durant des années et même des décennies. Dans les esprits, mais aussi dans le sol, le sous-sol et dans la mer. Les eaux territoriales françaises recellent de très nombreuses épaves et munitions parmi lesquelles les mines représentent un danger grave et réel.
Ainsi, dans le secteur de Saint-Nazaire, il n'est pas rare qu'une bombe soit sortie de terre par un engin de travaux publics ( c'est arrivé très récemment sur la future plateforme portuaire pour les éoliennes en mer) ou qu'une mine remonte dans le chalut d'un bateau de pêche.
Le travail de ces chasseurs de mines est donc, comme leur nom l'indique, de détecter ces munitions de la dernière guerre, voire de la première guerre mondiale, et de les neutraliser, d'une façon ou d'une autre. La France dispose de marins et de navires dédiés à cette tâche pour protéger les usagers de la mer.
Il arrive même que ce savoir faire soit sollicité à l'étranger pour nettoyer des zones polluées par des armes lors de conflits plus récents que celui de 39/45.