Les immenses pales du parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire font désormais partie du paysage. Depuis juin, et pour la première fois en France, de l'électricité a été produite à partir d’éoliennes offshore. Retrouvez Dimanche en Politique, au cœur du parc éolien en mer de Saint-Nazaire, ce dimanche 9 octobre à 11h30
Depuis quelques semaines, elles font partie de notre paysage littoral dans la région. Les premières éoliennes en mer de France s’élèvent face à la côte, de Saint-Nazaire à La Turballe. 80 mâts de 180 mètres de haut qui ont commencé à fournir de l’électricité. Bientôt, 20% de la population de Loire-Atlantique, soit 700 000 personnes, vont profiter de cette nouvelle source d’énergie.
Une révolution… Enfin, car la France est plus qu’en retard par rapport aux autres pays européens. Ces énormes moulins des temps modernes ont commencé à produire leurs premiers mégawatts au printemps. Ils amènent donc déjà de l’électricité dans les maisons et les entreprises.
Alors c’est quoi l’électricité verte de l’éolien off-shore ? Comment ça marche ? On va tenter d’éclairer vos lanternes avec Juliette Poirier :
Pour faire fonctionner des éoliennes en mer, il faut au minimum 15 km/h de vent et maximum 90 km/h. Elles seront donc utilisables 40 à 50% du temps. Cela peut sembler peu, mais c’est pourtant en moyenne deux fois plus qu’une éolienne terrestre.
Ce premier parc a une durée de vie de 25 ans. Cela peut sembler peu au vu de l’investissement - 2 milliards € - mais l’usure d’un parc en mer est importante, en raison des vagues et de la corrosion.
►Extrait de l'émission sur la durée de vie des éoliennes avec Olivier de La Laurencie, directeur du parc éolien en mer de St Nazaire
Que deviendra-t-il ensuite ? Il pourra soit être démantelé (le coût est déjà prévu), soit être en partie réutilisé, avec des éoliennes nouvelle génération, donc plus performantes.
S’il est démantelé, il disparaîtra donc du paysage. Alors que les riverains et touristes s’y seront habitués. Pour l’instant, ce n’est pas vraiment le cas. L’impact visuel a surpris. Il est vrai que de Pornichet au Croisic, impossible de rater les 80 mâts, très présents à l’horizon.
►Réactions face à l'impact visuel des éoliennes :
13 communes (contre 9 initialement) ont pu bénéficier du fonds de compensation mis en place par l’Etat. Pas pour le préjudice visuel, mais pour la contribution à la transition énergétique.
Un fond de 8,9 millions €, dont la moitié, soit 4,5 millions €, est reversé aux communes.
Montant jugé insuffisant par ces communes. Mais c’est surtout sa répartition qui est critiquée. Car ses critères de calcul reposent en grande partie sur la population des communes qui ne prend pas en compte les résidences secondaires. D’où la colère des stations balnéaires, comme La Baule, Le Croisic ou Batz/Mer, les plus impactées par la vue du parc, mais qui touchent moins que Saint-Nazaire, où les éoliennes sont moins visibles.
Les maires ont demandé à Emmanuel Macron, en visite sur le parc le 22 septembre, de réétudier cette répartition. Pas de réponse pour l’instant de l’Élysée…
Les pêcheurs eux aussi touchent ce fonds de compensation (à hauteur de 3M€). Ils sont très partagés sur ce parc, et son impact sur la faune marine. Premier verdict d’ici quelques mois quand la pêche aura repris totalement sur le site.
Mais quels que soient les doutes sur l’impact d’un parc éolien en mer, une chose est sûre. Il y en aura de plus en plus au large de nos côtes. 50 au total d’ici 2050 a annoncé Emmanuel Macron. Et il est temps, car le retard de la France par rapport aux autres pays européens est énorme.
►État des lieux de l'éolien en France avec Vincent Raynal
La France veut rattraper son retard. La filière est prête depuis longtemps à relever le défi. 6500 emplois ont été créés dans l’éolien en mer en France. D’ici 2030, le chiffre pourrait atteindre les 20 000.
Des grandes entreprises implantées dans notre région ont déjà investi ce secteur : les Chantiers de l’Atlantique (qui fabriquent les sous-stations électriques) ou General Electric à Montoir de Bretagne (où sont fabriquées les nacelles d’éoliennes). Mais une centaine de PME et TPE sont également sous-traitantes dans notre région.
Elles travaillent pour l’éolien en mer posé, mais aussi pour ce qui devrait être l’avenir du Offshore : les éoliennes flottantes.
►Rencontre avec Pierre Warlop, délégué régional France Energie Éolienne
Des éoliennes flottantes qui contribueront à atteindre l’objectif fixé par la France : produire 40% de notre électricité grâce aux énergies renouvelables en 2030. C’est 20% actuellement.
Dans notre région, un 2ème parc éolien (posé) sera en service en 2025 : celui situé entre les îles d’Yeu et Noirmoutier. Il permettra d’alimenter en électricité 800 000 foyers.
►Extrait de l'émission sur les autres projets en pays de la Loire avec Olivier de la Laurencie, directeur du parc éolien en mer de St Nazaire
►Dimanche en Politique, au cœur du parc éolien en mer de Saint-Nazaire, ce dimanche 9 octobre à 11h30 et en replay sur france.tv