Duel à gauche à Saint-Nazaire ! Qualifiés au second tour de l'élection municipale, le maire sortant David Samzun (DVG) et son ex-adjointe Pascale Hameau (EELV) se disputent la ville portuaire de Loire Atlantique. Retrouvez ici l'intégralité de leur débat du 17 juin, animé par Christine Vilvoisin.
A Saint-Nazaire, le maire socialiste sortant David Samzun est en ballotage très favorable pour le second tour des municipales qui se tiendra le 28 juin. Dans un premier tour où s’affrontaient huit listes, il a totalisé plus de 39% des voix le 15 mars dernier.
Mais la campagne dans la sous-préfecture de Loire-Atlantique (74 000 habitants) a laissé des traces. Suite à une affaire présumée d’agressions sexuelles d’un adjoint sur une conseillère municipale, la majorité avait volé en éclat et deux des anciennes adjointes de David Samzun, une socialiste et une écologiste, s’étaient présentées contre lui. David Samzun n’a d’ailleurs pas été investi par le parti socialiste.
Pour ce second tour, la liste de la socialiste Gaëlle Bénizé-Thual (arrivée en troisième position) a fusionné avec celle de l’écologiste Pascale Hameau, deuxième du scrutin, qui affronte donc le maire sortant.
Eprouvée par la crise sanitaire
L’écologie reste une priorité dans cette ville industrielle qui a longtemps fait la part belle à la voiture et développe les transports en commun et les pistes cyclables. Une ville trop minérale, selon la tête de liste EELV Pascale Hameau.
La crise du Covid-19 a mis en exergue les difficultés de centaines de familles que la ville a dû aider. Les dispositifs d’aide sociale sont donc au cœur de ce second tour où il sera aussi question de soutien à l’emploi et à l’économie.
Sur le plateau de France 3 Pays de la Loire ce 17 juin (voir replay ci-dessous), Pascale Hameau fustige le maire sortant sur sa gestion de la crise : "des villes comme Nantes ou Grenoble ont géré ces crises de façon bien plus collectives, regrette-t-elle. En ces périodes, il faut compter sur l’intelligence collective. Plus on est nombreux, plus on a d’idées."
David Samzun rétorque à son ex-première adjointe qu'elle "a participé à plusieurs cellules pour s’organiser pendant la crise." Avant d'ajouter : "Je revendique d’être le maire, d'assumer mes fonctions et d'être en responsabilité."
Un bouclier social
Pascale Hameau souhaite mettre en place un minimum social garanti (MSG) pour les plus démunis. "Nous avons observé pendant la crise qu'énormément de gens n'avaient plus à manger pendant le confinement (...) Il s'agit d'un revenu minimum qui permettrait à chaque Nazairien de ne plus vivre sous le seuil de pauvreté," explique-t-elle.
15% des habitants de Saint-Nazaire (10 300 personnes) sont concernés par cette vie modeste. Alors que David Samzun défend la tradition "politique sociale forte" de sa ville, Pascale Hameau bondit. "Deux heures de queue pour manger pour des gens qui n’ont pas les moyens, ce n'est pas normal. Vous ne tirez aucune leçon de la crise, c'est inquiétant ! Nos services n’ont pas été à la hauteur", reconnaît-elle.
L'industrie nazairienne au ralenti
A Saint-Nazaire plus qu’ailleurs, cette crise sanitaire va avoir des répercussions importantes sur le secteur industriel. Airbus a déjà annoncé des mesures de chômage partiel jusqu’en 2021 et les commandes de paquebots risquent fort de baisser aux chantiers navals qui pensent déjà à la diversification de leurs activités.
"En deux mois de confinement, on a vu une économie à l’arrêt. Il faut tout revoir, accompagner les entreprises les plus impactées, signale Pascale Hameau. Nous avons un savoir faire local, il faut profiter de cette période pour muscler la formation afin de garder ce savoir-faire".
David Samzun abonde en son sens, tout en nuançant la situation. "Moi, je me réjouis lorsqu’il y a une annonce de paquebot ou de sous-station électrique - ce que Mme Hameau ne considère pas comme une bonne nouvelle - ou lorsque le militaire revient dans l’enceinte de nos chantiers. (...) Notre industrie, qui sort de la plus-value, permet de financer la recherche et le développement. Ces entreprises vont être les constructeurs de la transition écologique !"
La santé à Saint-Nazaire
Les deux candidats se sont séparés sur la question de la cité sanitaire de Saint-Nazaire. Pascale Hameau souhaite renégocier le partenariat public-privé avec la société Eiffage, dont le loyer accordé (16 millions d'euros) "asphyxie", selon elle, les finances et donc les moyens de l'établissement pour soigner les patients. La ville de Saint-Nazaire est notamment touchée par une forte proportion de cancers.
"Cette cité sanitaire est déjà trop petite, il faut notamment agrandir les urgences, préconise David Samzun. Mais l’accès à la santé, (...) c'est aussi la santé de ville. Je suis atterré d’entendre des nouveaux arrivants ne pas trouver de médecin généraliste, de gynécologue. Pour cela, nous sommes en train de faire une maison de la santé autour de la place des Martyrs," se défend-il.
Les candidats présents en plateau
- David Samzun (DVG), maire sortant de Saint-Nazaire (2014-)
- Pascale Hameau (EELV), ex-première adjointe du précédent et enseignante
Les résultats du premier tour
Inscrits | Votants | Exprimés | Blancs | Dont nuls | Score | Population |
50 165 | 17 467 | 16 929 | 165 | 373 | 34,82 % | 69 719 |
Nom de la liste | Parti de la liste | Tête de liste | Parti | Nombre de voix | Score | Etat de la candidature |
Pour Saint-Nazaire | DVG | David Samzun | DVG | 6 646 | 39,25 | En ballotage |
Saint-Nazaire, solidaire et écologiste | EELV | Pascale Hameau | EELV | 2 992 | 17,67 | En ballotage |
Saint-Nazaire ensemble | DVG | Gaëlle Bénizé-Thual | PS | 2 291 | 13,53% | Fusion |
Rassemblement National–Union Nazairienne | RN | Gauthier Bouchet | RN | 1 193 | 7,04 % | Non qualifié |
Fiers de Saint-Nazaire | DVD | Stéphane Gaschignard | DVD | 1 038 | 6,13 % | Non qualifié |
Saint-Nazaire avec vous | DVC | Jean-Michel Teixier | MoDEM | 939 | 5,54 % | Non qualifié |
J'EM Saint-Nazaire | DVC | Julien Goussot | LREM | 854 | 5,04 % | Non qualifié |
Saint-Nazaire-sur-Mer | DVD | Denis Lambert | DVD | 604 | 5,56 % | Non qualifié |
Faire entendre le camp des travailleurs | EXTG | Eddy Le Beller | FO | 372 | 2,19 % | Non qualifié |
Revoir le débat d'avant premier tour à Saint-Nazaire